Le verdict se profile à l’horizon pour les 9 prévenus du drame du Félicia. Après avoir chargé les accusés pendant les 4 journées de procès, le parquet a terminé, hier, avec ses réquisitions. Anzouan Kacou Albert, a été jugé coupable par les procureurs. Les délits d’homicide et blessures involontaires, complicité de faux et d’usage de faux, escroquerie sont fondés, selon le procureur Mamadou Diakité. Ce dernier a requis contre le président du comité d’organisation de la Fédération ivoirienne de football (Fif) 1 an ferme assortie d’une amende de 500.000 Fcfa. De même, le parquet a déclaré Aka Faustin, l’imprimeur de la Fif, coupable. Ce « faux » imprimeur, selon le parquet, a bel et bien commis les actes d’escroquerie qui lui sont reprochés. Par conséquent, Diakité Mamadou a requis, pour lui, 6 mois fermes et 500.000 Fcfa d’amende. Le procureur Zalo Sidonie, a ensuite pris la parole pour demander que les travailleurs d’Ics impliqués dans cette affaire soient reconnus coupables. En répression, il propose de condamner Zabalou Serges, le directeur commercial d’Ics, à 6 mois fermes avec 100.000 Fcfa d’amende. Et 6 mois avec sursis pour Yao Célestin, le responsable financier, Camara Shindou, le responsable de l’atelier de production, Kouadio Rosine, la responsable logistique, et Kouakou Florence, la standardiste. Ils sont tous accusés de faux et usage de faux et de complicité d’escroquerie. Quant à Koné Ardiouma, le Directeur général de la Fif, et son comptable Beugré Andoh, le parquet a demandé leur relaxe pour délit non établi. Selon le procureur Zalo Sidonie, Koné Ardiouma a été saisi par Anzouan Kacou pour changer les chiffres de la facture de la billetterie. Il n’a pas été prouvé qu’il a agi en connaissance de cause. Il ne savait surtout pas combien de tickets Anzouan avait mis en circulation. Pareil pour le comptable. Toutefois, il a été établi, selon le parquet, qu’Anzouan Kacou décidait de tout lors du match. En tout cas sur le plan sécuritaire. Et, il a été défaillant. Depuis 8h30, les troubles avaient débuté autour du stade. A 14 heures, des personnes ont sauté la clôture du côté du Palais de justice pour contourner les check-points. Lorsque les joueurs sont sortis pour s’échauffer, d’autres spectateurs ont également sauté la grille pour aller les embrasser. « Depuis 8h30, le drame se profilait à l’horizon », note le procureur. Anzouan, dit-il, n’a rien fait pour l’éviter. L’homicide involontaire est donc constitué. Quant aux délits de faux et usage de faux et escroquerie, il a été prouvé qu’Anzouan a produit plus de billets sur le marché que convenu. Il a incité plusieurs personnes à falsifier les factures. Me Koudou Philipe, son avocat, note qu’il n’était pas responsable de la sécurité au stade. Il y avait tout un comité. Un collectif d’avocats a tenté tant bien que mal de défendre les travailleurs d’Ics impliqués dans cette affaire. La facture sur la billetterie produite par cette structure et jugée fausse, n’a pas une portée juridique, selon les avocats. Ces travailleurs d’Ics ont tout simplement essayé d’être sentimentaux avec la Fif. «Ce ne sont pas des délinquants». Le 24 juillet. Le verdict sera donné.
Un compte rendu d’audience de Raphaël Tanoh
Un compte rendu d’audience de Raphaël Tanoh