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Économie Publié le lundi 20 juillet 2009 | Le Journal De L’Economie

Héliciculture : Les secrets pour réussir son élevage d’escargots

Une étude de l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie de Yamoussoukro montre que la chair d’escargot est ‘‘la viande de brousse’’ la plus consommée en Côte d’Ivoire, après celle de
l’agouti.

l’élevage d’escargots reste mal connu bien qu’il soit source de profit non négligeable.

1ere étape : choix du site

Il est fondamental de choisir un site ombragé, humide et abrité du vent et de la poussière. La dimension de l’espace est fonction des moyens et des ambitions. De préférence un hectare pour démarrer. (entre 25 000FCFA et 30 000 FCFA/an). L’emplacement idéal serait une zone avec une bonne couverture végétale.
Il est conseillé d’avoir recours à des bananiers et papayers. En revanche, les toits en tôle sont à proscrire. Ici, la main d’œuvre revient à 30 000FCF l’hectare voir plus en fonction du nombre de brûlis.

2e étape : créer l’escargotière

Le dispositif est constitué d’escargotières. Ce sont des fosses non creusées dans le sol, et comportant des murets en brique de terre ou de ciment. un dispositif barrant l’accès aux prédateurs souterrains sous l’escargotière. De même qu’une large rigole remplie en permanence d’eau pourront s’opposer aux fourmis carnivores prédatrices des escargots. Enfin il faut prévoir un filet s’opposant aux menaces venues des airs (voleurs, oiseaux). Une escargotière de 20 m de long et 50 cm de hauteur coûte entre 50 000FCFA et 100 000FCA (en brique de terre ou de ciment).

3e étape : L’entretien des locaux

Contrairement au système naturel sur une couverture végétale variée, il faut arroser les escargotières plusieurs fois par jour pour garder le sol humide mais pas mouillé. En plus de l’arrosage quotidien (sauf en temps pluvieux), l’entretien comporte le retrait des aliments en voie de décomposition ou moisis, le lavage des abreuvoirs et des mangeoires et leur approvisionnement (une séance hebdomadaire est de 1500FCFA l’ouvrier par jour).

4e étape : Approvisionnement

Une fois le parc à escargots prêt, l’éleveur est amené, soit à capturer dans la nature, donc gratuitement, pendant la nuit les escargots, lorsqu’ils sont pleinement actifs (environ 21 mois d’âge). Soit à s’en procurer au prix de vente du marché (le kilo part de 1800fcfa en saison sèche, à 3000 FCFA en saison de pluie). Dans le premier cas, il faut éviter de traumatiser les mollusques par tout acte brutal. On déposera les escargots sans les heurter un à un dans un panier suffisamment ample pour ne pas les étouffer. Moins ces opérations seront stressantes, mieux ce sera pour les reproducteurs. Lors de la capture des escargots sauvages, il faut veiller à ne retenir que ceux qui ont un bon état d’embonpoint. Il est déconseillé de se procurer les escargots reproducteurs sur les marchés.

5e étape : Protection des escargots

Pour protéger les mollusques, il faut désinfecter à la fois la surface occupée par l’escargotière et les périmètres annexes. Cette désinfestation peut être réalisée par brûlis ou produits chimiques. Le brûlis est peu coûteux et a l’avantage de ne pas être toxique pour les escargots. Pour la désinfestation chimique les produits utilisés (insecticide phosphorique du type ester et métaldéilyde contre les limaces, estimés à entre 4 et 6 000FCFA la boîte) sont toxiques pour l’homme et pour l’escargot. Il est donc nécessaire de respecter une période d’attente avant l’utilisation du parc par les escargots.

6e étape : Alimentation et croissance

Il faut prévoir des abreuvoirs mobiles et facilement nettoyables. Un abreuvoir trop profond peut entrainer la mort des escargots par noyade. Il est conseillé des petites assiettes (200FCFA l’unité) en plastique pour l’abreuvoir. L’escargot apprécie les feuilles de taro, de patate douce, de manioc, de laitues, de même que les fruits... à partir de 18 mois l’escargot est prêt à la commercialisation et sa durée de vie est comprise entre 4 et 5 ans.

7e étape : Le confinement, l’air et l’ensoleillement.

Les fosses de 20 m² doivent accueillir au début au minimum 500 géniteurs et au maximum 800 géniteurs. Soit une densité de 25 à 45 géniteurs par m². Il faut une aération suffisante sans pour autant les exposer au vent et aux courants d’air violents. L’adaptation à leur milieu de vie dure environ deux semaines. Dès que la population de géniteurs commence à pondre, on pensera à créer un second enclos de manière à permettre aux individus qui naîtront de vivre sans la compétition avec les adultes qui seront transférés dans le nouveau parc.

8e étape : Commercialisation

Sur le marché, le kilo part de 1800fcfa à 3000 FCFA. Au détail, cela revient entre 100 FCFA et 250 FCFA l’espèce. Les petites tailles non matures se vendent entre 25fcfa et 50 FCFA l’espèce. Bord champs, ces prix sont réduits d’un tiers. Ainsi un enclos de 20 m² peut rapporter entre 50 000fcfa et 150 000fcfa. Le gain pour un hectare est donc estimé à entre 250 000FCFA et 750 000FCFA. Les producteurs arrivent à mettre aujourd’hui environ 70 000 escargots sur le marché ivoirien.

Par Sanogo Zoumanan
Stagiaire
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