Kouamé Kra, président du comité ad hoc de la FENAC-CI (Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire) est très révolté contre certains dissidents qui se répandent dans l’anonymat dans la presse. Il a réagi le jeudi 16 juillet 2009 aux attaques des dissidents contre la nouvelle organisation et profité de l’occasion pour dévoiler son programme d’actions. Vous êtes président du comité ad hoc de la Fenac-CI. Est-ce à dire que Doukouré Vazoumana est définitivement parti ? Je suis le président de la Fenac-CI. Le mandat de M. Doukouré Vazoumana ainsi que celui des secrétaires généraux étant épuisés, j’ai été porté à la tête de cette organisation à l’issue d’un congrès tenu à Yamoussoukro. Le congrès m’a donné une mission. En quoi consiste votre mission ? Celle-ci consiste à rendre la Fenac-CI crédible auprès des autorités. Car, comme vous le savez, à un moment donné, nous avons constaté que nous ne pouvions pas être reçus par qui que ce soit, à cause des dysfonctionnements. Il y avait donc des palabres. Il fallait aussi mettre de l’ordre. Tous nos camarades ont approuvé la décision du congrès. Mais, grande a été notre surprise de constater des plaintes de M. Doukouré Vazoumana. Il s’était opposé au congrès de Yamoussoukro, sous prétexte que c’est lui le président de la Fenac-CI. Et que, en tant que tel, c’est lui qui devrait convoquer un congrès, si cela s’avère nécessaire. N’étant pas d’accord, il nous a assigné en justice. Ainsi, nous nous sommes retrouvés au tribunal. Cela fait maintenant un an six mois qu’on nous a donné raison. A la Cour d’Appel, on nous a donné raison. Mais apparemment, peut-on dire que le conflit est fini ? Vu que le mardi 14 juillet vous vous êtes entendus. Oui. Il n’y a plus palabre. M. Doukouré Vazoumana a produit une déclaration cette semaine. Dans celle-ci, il a dit qu’il s’aligne sur la résolution du congrès de Yamoussoukro. Cela veut dire que M. Kra Kouamé conduira la fédération. Donc, je suis là pour mettre de l’ordre dans notre maison. C’est vrai que vous êtes là pour mettre de l’ordre, mais en quoi consiste concrètement votre mission? Notre mission consiste à remettre les commerçants en confiance vu que beaucoup sont partis. Nous envisageons rendre notre structure crédible auprès des autorités gouvernementales et organiser les élections afin de désigner les représentants des différents organes ainsi que leur président. Notre mission s’étend également sur la recherche de financements pour les commerçants. En tant que président du comité ad hoc, allez-vous postuler à la candidature pour la désignation du futur président de la Fenac-CI ? Dans notre organisation, il y a des règles de fonctionnement. Il y a aussi des statuts et règlement intérieur. Pour le règlement intérieur, vous savez, il concerne le monde des affaires. N’importe qui ne peut pas être appelé à diriger la fédération. Mais quand on vous donne une mission et que vous n’avez pu l’accomplir comme souhaité, vous ne pourrez pas dire que je serai candidat ou pas. Mais le congrès a autorisé que si la mission que je conduis maintenant est bien faite et que si je souhaiterais être candidat, je peux l’être. Donc, j’attends les résultats de mes réalisations. Quand est-ce que votre mission prend fin ? Notre mission court sur six mois, à compter du mois de juillet. Que se passera-t-il au-delà de six mois si les élections n’ont pas lieu ? S’il n’y a pas d’élection, on attendra la période propice afin que chacun puisse participer. Quel message lancez-vous à l’endroit de vos dissidents ? C’est normal qu’il y ait des réactions. Vous savez, au congrès, il y av quatre candidats. Mais, c’est moi qui ai été élu. Je pense que tout est fini. J’invite tous les commerçants à s’approprier la Fenac-CI. Qu’ils oublient le passé et pensent à la vie de notre organisation. Notre pays a trop souffert. Il ne faut pas que cela continue. Il nous faut relancer notre commerce. Car, l’activité commerciale n’est pas ce qu’on voit faire entre Adjamé et Treichville. Nous avons le devoir de concurrencer nos pays voisins, de suivre l’exemple de nos camarades maliens, guinéens ou ghanéens. Mais, tant qu’on ne s’organise pas, nous allons toujours être le dernier. Regrettez-vous donc les conflits qui ont tiraillé cette organisation ? Bien sûr. C’est pour ça que je n’ai jamais été au tribunal. Nous n’avons fait que répondre à des convocations. Je regrette. Puisque j’ai dirigé pendant 15 ans avec N’zi Kan. En son temps, nous nous disions que les problèmes doivent être réglés au plan interne. Mais, les gens m’ont contraint à aller au tribunal. Maintenant que la tension est tombée, nous sommes d’accord pour aller ensemble.
Propos recueillis par H.K
Propos recueillis par H.K