205 Fcfa pour la qualité meilleure (48 outturn) et 180 Fcfa pour la qualité moyenne (45 outturn). Ce sont là les prix annoncés vendredi à Abidjan par l'Intercajou, l'organe gouvernemental chargé de la fixation du prix de la noix brute, au bord champ. Cette annonce vient relancer la commercialisation du cajou suspendue le 3 juin par les paysans pour protester contre l'anarchie qui s'était emparée du secteur. Selon le président de l'interprofession, Abdoulaye Touré, ces dysfonctionnements avaient pour incidences la baisse artificielle dans les ports, la parafiscalité lourde, les pratiques illégales d'achat, le racket des forces armées, l'activisme des exportateurs clandestins ainsi que la contraction de la production. La période sabbatique, explique M. Touré, a permis de mettre un terme aux dérives et faire respecter les dispositions réglementaires. «Notre objectif est de minimiser les manquements à la commercialisation à travers une cure d'assainissement en profondeur », a-t-il observé. Des audits et autres enquêtes ont été diligentés dans les sociétés et coopératives exportatrices. Elles vont déboucher sur la fermeture des magasins incriminés, la saisie des produits et le retrait des agréments. Les indélicats se verront également appliquer les pénalités et le cas échéant des poursuites judiciaires seront lancées. Par ailleurs, le président Touré a mis en garde les exportateurs contre toute présence au bord champ. Certains exportateurs véreux se déportent souvent dans les plantations pour abuser les paysans tenaillés par les difficultés dans les zones rurales afin d'augmenter leur marge.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko