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Politique Publié le mardi 21 juillet 2009 | Notre Voie

Présidentielle du 29 novembre : Jeune Afrique annonce la victoire de Gbagbo au 1er tour

Jeune Afrique n°2532 du 19 au 25 juillet, actuellement dans les kiosques à journaux, publie un dossier sur le coût des prochaines élections en Côte d’Ivoire et révèle très brièvement les résultats d’un récent sondage qui donne Laurent Gbagbo nettement vainqueur au premier tour de l’élection présidentielle.

L’hebdomadaire panafricain a choisi la forme furtive pour le dire mais l’information ne peut échapper à l’attention : un récent sondage conclut à la victoire du président Laurent Gbagbo au premier tour de l’élection présidentielle. «Requinqué par les résultats d’un tout récent sondage qui le donne nettement en tête au premier tour de l’élection présidentielle devant Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara (lesquels disposent d’enquêtes dont les conclusions sont presque inverses), le président ivoirien Laurent Gbagbo semble beaucoup moins pressé d’accueillir à Abidjan le secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant», révèle Jeune Afrique dans son édition n°2532 du 19 au 25 juillet. Notre Voie ne s’attardera pas ici sur l’information comme une des raisons pour lesquelles Laurent Gbagbo ne se presserait pas pour l’instant de recevoir le secrétaire général de l’Elysée comme l’insinue le confrère. L’intérêt dans ces colonnes réside dans la révélation selon laquelle un sondage place nettement le candidat sortant en tête des intentions de vote. Même si le confrère tente d’atténuer cette longueur d’avance par des “conclusions presque inverses’’ d’enquêtes que détiendraient les adversaires de M. Gbagbo, la référence à ce sondage va davantage ébranler le camp de l’opposition. Certes, Jeune Afrique manque de précision quant à la structure qui a fait le sondage, mais l’on peut avancer l’hypothèse qu’il s’agit d’une maison de sondage française, l’hebdomadaire panafricain étant bien introduit dans les réseaux français. Et puisqu’il en fait un lien avec la visite de Claude Guéant, il n’est pas exclu que ce soit l’Elysée qui ait organisé la fuite. Et si l’hebdomadaire avait tait le nom parce que connaissant la crédibilité de l’auteur du sondage ?

Une chose est sûre, cette information est une confirmation de ce que soutient le leader des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, qui annonçait il y a peu, que plus de 4 millions de personnes favorables au président ivoirien figurent parmi les enrôlés. Elle apporte également de l’eau au moulin d’Anaky Kobena, un allié de MM. Ouattara et Bédié au sein du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Le président du MFA a déclaré la semaine dernière, au cours d’une conférence de presse au siège de son parti, que Laurent Gbagbo part favori à la présidentielle non seulement parce que l’opposition part en rangs dispersés mais aussi parce que les deux partis vont s’affronter lors de la campagne et surtout parce que la jeunesse ivoirienne les connaît moins bien que le fondateur du FPI.


Confirmation

Mieux, les résultats de ce sondage traduisent ce que nombre d’observateurs pensent de l’opinion nationale. En effet, les Ivoiriens qui viennent de vivre une crise aiguë savent que le choix de leur futur président sera fait en fonction de critères objectifs : programme de gouvernement, qualités managériales, caractères. Laurent Gbagbo est celui qui a un programme de gouvernement cohérent et plus proche des réalités sociales des populations. Ce programme a déjà été expérimenté et il a donné des résultats probants. Et si la guerre n’était pas intervenue, la Côte d’Ivoire aurait aujourd’hui un autre visage. Si l’assurance maladie universelle avait été appliquée, les Ivoiriens auraient fait un pas vers une meilleure qualité de vie. L’école gratuite a connu un début d’application. Les conseils généraux sont un véritable outil de développement. Les élus de l’opposition le reconnaissent.

Les Conseils généraux ajoutés à un plan national soutenu par la présidence de la République, et l’on a eu, de 2000 à 2009, beaucoup plus de villages électrifiés qu’en 40 ans de règne du PDCI. La réforme de la filière café-cacao a donné des résultats encourageants. Et quand des rumeurs de malversation ont couru, le chef de l’Etat a ordonné une enquête. Une procédure judiciaire est en cours. Sous le règne quarantenaire du PDCI-RDA, on n’a pas assisté à une telle volonté politique alors que Dieu seul sait combien les barons du régime se sont enrichis.


Gbagbo a déjà tout proposé

Il n’y a pas longtemps, un analyste politique disait: “Laurent Gbagbo a tout proposé déjà. Alors, que peuvent proposer les autres ? Soit ils font de la répétition comme le fait Ouattara, soit ils se taisent comme Bédié”. Et il n’a pas tort. Ouattara a lancé récemment un programme de gouvernement. Mais toutes ses propositions étaient une copie de celles de Gbagbo. S’étant sûrement rendu compte qu’il ne pouvait pas mobiliser avec ce qui avait été déjà promis aux Ivoiriens par Laurent Gbagbo, il s’agrippe depuis quelques semaines à des promesses de milliards par régions sans dire comment il les trouvera. Il annonce un plan ADO pour Abidjan à l’image du plan Marshall mais il ne dit pas le contenu de ce plan. En fait, il lance des concepts et des slogans creux. Juste pour faire chic. Lui, dont l’opinion ivoirienne disait ne pas être étranger au déclenchement de la guerre en septembre 2002, a commis récemment la grosse erreur de dire que cette guerre était indispensable. Son image a davantage pris un sérieux coup. Et de son passage à la Primature de 1990 à 1993, les Ivoiriens retiennent les salaires à double vitesse dans l’enseignement et plusieurs autres mesures anti-sociales.

Quant à Henri Konan Bédié, l’on ne lui a pas connu un programme réel de gouvernement quand il était aux affaires. “Les 10 chantiers de l’éléphant d’Afrique’’ étaient des projets disparates que la gabegie n’a pas permis de réaliser. Aujourd’hui, il est lessivé. Physiquement émoussé à plus de 75 ans, il fait campagne autour d’aucun projet. Et chacune de ses sorties est une somme d’injures teintée d’incitation à l’insurrection pour faire partir Gbagbo.

Laurent Gbagbo a non seulement un programme de gouvernement réaliste mais aussi il est connu dans l’opinion comme un chef courageux contrairement à ses adversaires.

En Italie pendant le déclenchement de la guerre, il est rentré au pays et a fait front. Son retour a donné du tonus à de nombreux Ivoiriens qui sont descendus dans les rues plusieurs fois pour faire échec à la rébellion. Par contre, en 1999, Henri Konan Bédié qui, lui, était en place, a pris la clef des champs dès le premier coup de fusil des militaires qui n’ont eu aucune difficulté à s’installer dans son fauteuil. Et de sa cachette, quand il a lancé un appel à la résistance, aucun Ivoirien ne s’est manifesté. Bien au contraire, c’était des scènes de liesse populaire partout dans le pays pour saluer son départ.

Que dire d’Alassane Dramane Ouattara ? Plus d’une fois, il a prouvé ses qualités de sauteur de clôture pour se retrouver dans les jardins d’une ambassade. Il n’a jamais ouvertement assumé ses coups. Plusieurs faits autorisent à dire que c’est lui qui était derrière les militaires qui ont renversé en 1999, Henri Konan Bédié. M. Ouattara ne l’a jamais avoué. Et la gestion de la transition lui a été ravie par le général Robert Guéi. En septembre 2002, tous les Ivoiriens attendaient qu’il se déclare en tant que responsable de la rébellion. Il s’est caché. Beaucoup de jeunes combattants n’ont pas apprécié cette trahison doublée de lâcheté. Et aujourd’hui, Guillaume Soro est considéré au Nord de la Côte d’Ivoire comme le vrai «Bravetchê».
Après avoir fait front, Laurent Gbagbo a eu la grande hauteur de s’asseoir avec ceux qui voulaient sa peau, de discuter avec eux et de faire d’eux ses partenaires. Il a réussi ainsi à ramener la paix. En visite d’Etat en juin à Touba, les populations ont fait un témoignage éloquent. Elles ont dit qu’elles connaissent deux personnalités politiques dans ce pays. Houphouët-Boigny qui s’est battu pour mettre fin au travail forcé et Laurent Gbagbo qui vient de mettre fin à la guerre. C’est dire toute la psychologie du peuple ivoirien : un peuple attaché à la paix, un peuple qui aime les faiseurs de paix, un peuple qui apprécie le courage qui met fin à la souffrance et non les hommes qui trouvent indispensables la guerre. C’est un peuple qui aime les hommes qui ont du courage. De même que ce peuple approuve le combat d’Houphouët contre les colons pour arracher l’indépendance, de même il apprécie la façon dont Laurent Gbagbo a fait front aux néo-colons qui en fait étaient les vrais instigateurs de la rébellion du 19 septembre 2002. Ces néo-colons voulaient faire partir Laurent Gbagbo du pouvoir parce que son programme de gouvernement révolutionnaire au profit du peuple n’est pas du goût de ceux qui veulent continuer de spolier l’Afrique de ses richesses.

C’est compte tenu de tous ces éléments qui se passent désormais de commentaire que les Ivoiriens estiment que Laurent Gbagbo est l’homme de la situation. Les résultats du sondage dont parle Jeune Afrique répondent à cette nécessité.

Dan Opéli dan.opeli@yahoo.fr
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