Le gaz butane est une denrée précieuse. Dans les boutiques où on peut encore s'en procurer, les prix sont fixés au gré du commerçant. Manifestement, le gaz domestique devient de plus en plus inaccessible.
La bouteille de gaz de 6kg est vendue à 2.500 Fcfa au lieu de 2.000Fcfa. Celle de 12kg qui devrait normalement coûter 4.500Fcfa, revient désormais à 5.000Fcfa. Pour la bouteille de 25kg, le consommateur devra débourser 10 000Fcfa au lieu de 9 000Fcfa. Les ménages ivoiriens souffrent de la forte spéculation sur les prix du gaz domestique. Les revendeurs ont pris l'habitude d'augmenter, volontairement, le coût du produit. La Société nationale des opérations pétrolières (Petroci) est formelle : le renchérissement du prix du gaz butane à usage domestique est le fait de détaillants véreux. Ils le font, en violation des prix conseillés par le fournisseur et l'Etat, explique Amadou Touré, précédemment coordonnateur du gaz butane dans la société d'Etat. Sur le terrain en effet, les prix communiqués par le gouvernement ne sont pas respectés. Les revendeurs, défiant les pouvoirs publics, affichent des prix fantaisistes dans les lieux de ventes de bouteilles de gaz. Et les consommateurs n'ont pas le choix. Ils sont obligés de se procurer les bouteilles à des prix généralement exorbitants. «Les revendeurs profitent de la forte demande pour augmenter le prix des bouteilles, sans tenir compte de ceux fixés par le gouvernement », déplore un habitant de Marcory, appelant à un renforcement des contrôles. Dans certaines stations services et autres dépôts de gaz, l'on explique que les surcoûts ne sont pas le fait des propriétaires, mais plutôt des livreurs. « Nous pensons que les livreurs sont les principaux responsables de la surenchère. Quand nous passons des commandes, ils mettent beaucoup trop de temps à honorer les engagements. Peut-être, privilégient-ils l'approvisionnement des villes de l'intérieur», fait remarquer Parfait Mangoua, un gérant de station à Yopougon. La polémique entre les livreurs et les gérants reste entière. Toutefois, il est difficile d'affirmer que les gérants de dépôts ou de stations n'en profitent pas pour se faire de l'argent. En fait, le client qui passe sa commande laisse sa bouteille vide, l'argent de la bouteille, accompagné de 500Fcfa. «C'est pour l'informer en cas de disponibilité », s'empresse-t-il d'indiquer. M. Raymond Kouadio, membre du Syndicat des revendeurs de gaz confesse que les bulles sont créées à dessein pour jouer sur la disponibilité de la denrée. La porte ouverte à la spéculation et à l'anarchie. La situation est dramatique pour les ménages. D'autant que les répercussions de tous ces micmacs sont difficiles à supporter pour les populations. En effet, les consommateurs s'exposent permanemment à des flambées des prix du gaz domestique et aux tracasseries liées à l'obtention du précieux liquide.
Des centres fermés
Mais pour Hilaire Vagba, ex-opérateur, la fermeture de plusieurs centres emplisseurs est la cause de la spéculation. Il explique que les utilisateurs du gaz butane n'ont désormais pour seule source d'approvisionnement, que les dépôts de gaz, les stations services, et les quelques rares centres emplisseurs qui continuent d'exister. Mais, là encore un problème se pose. Ces différents sites n'ont pas suffisamment de gaz à distribuer à la population. Il faut le souligner, la fermeture de ces centres emplisseurs dit non agréés, et la pénurie, liée à la forte demande des populations en gaz sont deux faits combinés qui ont fortement influencé les prix du gaz domestique. Pour la Petroci, le surenchérissement qui se constate sur les marchés malgré le caractère administratif des prix du gaz butane, sont le fait de pratiques illicites et illégales. Dès lors que le gaz fait partie des produits dont les prix sont fixés et administrés par l'Etat, se défend un cadre de la société, il revient au ministère du Commerce de «faire la police » auprès des détaillants et autres intermédiaires afin que tout le monde se conforme strictement aux prix définis. «La spéculation n'est pas de notre fait comme on a tendance à le faire croire », a dit M. Touré. Selon lui, Petroci joue bien sa partition dans la lutte contre les pénuries de gaz butane dont profitent les spéculateurs. A cet effet, 6,5 milliards de Fcfa ont été investis pour accroître les capacités de stockage du gaz par l'acquisition de deux sphères de stockage de 1.000 tonnes chacune et améliorer la cadence du centre d'emplissage qui est passé de 100 à 200 tonnes en huit heures. Par ailleurs, souligne M. Touré, il faut que les services compétents appliquent l'interdiction de l'usage du gaz butane comme carburant de véhicule automobile. Le gaz est taxé à moins de 1%. Alors que le «super » est à environ 40% de taxe. « Alors, lorsque le gaz butane est utilisé en remplacement du carburant «super», non seulement l'Etat perd de l'argent, mais on détourne une part du produit destiné aux ménages à d'autres fins», avait-il expliqué à une conférence de presse. En ce qui concerne Petroci, disait-il, lorsque l'un de ses détaillants se livre à de telles activités, il est rayé de la liste de ses détaillants. C'est le cas de Jonas Goulekemon Kohon, qui, selon M. Touré, se serait livré à des activités illicites de transvasement de bouteilles et de surenchérissement de prix. Une supercherie qui, malheureusement, continue d'avoir pignon sur rue dans les quartiers.
Lanciné Bakayoko
La bouteille de gaz de 6kg est vendue à 2.500 Fcfa au lieu de 2.000Fcfa. Celle de 12kg qui devrait normalement coûter 4.500Fcfa, revient désormais à 5.000Fcfa. Pour la bouteille de 25kg, le consommateur devra débourser 10 000Fcfa au lieu de 9 000Fcfa. Les ménages ivoiriens souffrent de la forte spéculation sur les prix du gaz domestique. Les revendeurs ont pris l'habitude d'augmenter, volontairement, le coût du produit. La Société nationale des opérations pétrolières (Petroci) est formelle : le renchérissement du prix du gaz butane à usage domestique est le fait de détaillants véreux. Ils le font, en violation des prix conseillés par le fournisseur et l'Etat, explique Amadou Touré, précédemment coordonnateur du gaz butane dans la société d'Etat. Sur le terrain en effet, les prix communiqués par le gouvernement ne sont pas respectés. Les revendeurs, défiant les pouvoirs publics, affichent des prix fantaisistes dans les lieux de ventes de bouteilles de gaz. Et les consommateurs n'ont pas le choix. Ils sont obligés de se procurer les bouteilles à des prix généralement exorbitants. «Les revendeurs profitent de la forte demande pour augmenter le prix des bouteilles, sans tenir compte de ceux fixés par le gouvernement », déplore un habitant de Marcory, appelant à un renforcement des contrôles. Dans certaines stations services et autres dépôts de gaz, l'on explique que les surcoûts ne sont pas le fait des propriétaires, mais plutôt des livreurs. « Nous pensons que les livreurs sont les principaux responsables de la surenchère. Quand nous passons des commandes, ils mettent beaucoup trop de temps à honorer les engagements. Peut-être, privilégient-ils l'approvisionnement des villes de l'intérieur», fait remarquer Parfait Mangoua, un gérant de station à Yopougon. La polémique entre les livreurs et les gérants reste entière. Toutefois, il est difficile d'affirmer que les gérants de dépôts ou de stations n'en profitent pas pour se faire de l'argent. En fait, le client qui passe sa commande laisse sa bouteille vide, l'argent de la bouteille, accompagné de 500Fcfa. «C'est pour l'informer en cas de disponibilité », s'empresse-t-il d'indiquer. M. Raymond Kouadio, membre du Syndicat des revendeurs de gaz confesse que les bulles sont créées à dessein pour jouer sur la disponibilité de la denrée. La porte ouverte à la spéculation et à l'anarchie. La situation est dramatique pour les ménages. D'autant que les répercussions de tous ces micmacs sont difficiles à supporter pour les populations. En effet, les consommateurs s'exposent permanemment à des flambées des prix du gaz domestique et aux tracasseries liées à l'obtention du précieux liquide.
Des centres fermés
Mais pour Hilaire Vagba, ex-opérateur, la fermeture de plusieurs centres emplisseurs est la cause de la spéculation. Il explique que les utilisateurs du gaz butane n'ont désormais pour seule source d'approvisionnement, que les dépôts de gaz, les stations services, et les quelques rares centres emplisseurs qui continuent d'exister. Mais, là encore un problème se pose. Ces différents sites n'ont pas suffisamment de gaz à distribuer à la population. Il faut le souligner, la fermeture de ces centres emplisseurs dit non agréés, et la pénurie, liée à la forte demande des populations en gaz sont deux faits combinés qui ont fortement influencé les prix du gaz domestique. Pour la Petroci, le surenchérissement qui se constate sur les marchés malgré le caractère administratif des prix du gaz butane, sont le fait de pratiques illicites et illégales. Dès lors que le gaz fait partie des produits dont les prix sont fixés et administrés par l'Etat, se défend un cadre de la société, il revient au ministère du Commerce de «faire la police » auprès des détaillants et autres intermédiaires afin que tout le monde se conforme strictement aux prix définis. «La spéculation n'est pas de notre fait comme on a tendance à le faire croire », a dit M. Touré. Selon lui, Petroci joue bien sa partition dans la lutte contre les pénuries de gaz butane dont profitent les spéculateurs. A cet effet, 6,5 milliards de Fcfa ont été investis pour accroître les capacités de stockage du gaz par l'acquisition de deux sphères de stockage de 1.000 tonnes chacune et améliorer la cadence du centre d'emplissage qui est passé de 100 à 200 tonnes en huit heures. Par ailleurs, souligne M. Touré, il faut que les services compétents appliquent l'interdiction de l'usage du gaz butane comme carburant de véhicule automobile. Le gaz est taxé à moins de 1%. Alors que le «super » est à environ 40% de taxe. « Alors, lorsque le gaz butane est utilisé en remplacement du carburant «super», non seulement l'Etat perd de l'argent, mais on détourne une part du produit destiné aux ménages à d'autres fins», avait-il expliqué à une conférence de presse. En ce qui concerne Petroci, disait-il, lorsque l'un de ses détaillants se livre à de telles activités, il est rayé de la liste de ses détaillants. C'est le cas de Jonas Goulekemon Kohon, qui, selon M. Touré, se serait livré à des activités illicites de transvasement de bouteilles et de surenchérissement de prix. Une supercherie qui, malheureusement, continue d'avoir pignon sur rue dans les quartiers.
Lanciné Bakayoko