Le dossier ivoirien donne assurément des insomnies à Paris. Au point que les déclarations tapageuses, s`enchaînent dans les médias. On a encore en mémoire, la sortie virulente de Sarkozy au Gabon où il traitait les promesses de son homologue ivoirien de "fallacieuses". Après lui, Bernard Kouchner, son ministre des Affaires étrangères s`est invité dans le débat en se disant "de plus en plus déçu" de ce qui se passe en Côte d`Ivoire. Peut-être une manière de pousser le pouvoir ivoirien à bout. Mais ayant mieux à faire, le chef de l`Etat s`est mis au-dessus de la mêlée. Depuis, Paris tente de jouer en sous-main, la carte de l`apaisement. Avec la méthode de la souris qui après avoir mordu, souffle sur la plaie. Et bien entendu, c`est Jean-Marc Simon, son nouvel ambassadeur à Abidjan qui est chargé de recoller les morceaux. Il faut bien qu`il justifie aussi sa présence en Côte d`Ivoire. A la sortie d`une audience avec Beugré Mambé, le patron de la Cei, et donc l`une des chevilles ouvrières du processus de sortie de crise, il a fait résonner un autre son de cloche. Avec un discours qui est une sorte de rappel à l`ordre à ses patrons, mais qui dans le même temps, ressemble à une friandise lancée aux autorités ivoiriennes. "Je suis satisfait et confiant pour la suite du processus électoral, parce qu`un gros travail a été fait. Je suis là depuis quelques semaines. Il était donc important que je rende visite au président de la Cei pour voir l`avancement du processus électoral". Se satisfait le représentant de l`Elysée en Côte d`Ivoire. Simple langage diplomatique ? Peu importe. Toujours est-il que son discours prend à contre-pied, le langage de Paris. Et le diplomate ne s`arrête pas en si bon chemin. Il reconnaît que c`est un processus qui demande beaucoup d`efforts. Puisque "c`est une affaire qui a besoin de beaucoup d`énergie ". Et dans ce cas, "la France apportera son soutien jusqu`à la fin". En clair, Paris ne lâchera pas Abidjan, comme cela se chante toujours. Depuis quelques jours, on annonce l`arrivée de certaines autorités françaises à Abidjan. Quand viendraient-ils ? Selon une conception étriquée de la presse panafricaine basée à Paris, Gbagbo ne serait pas chaud de les recevoir, sûr des résultats d`un sondage qui lui sont largement favorables. Presqu`une aberration. Puisque ce ne sont pas les premiers sondages qui donnent Gbagbo vainqueur. Et ce ne seront pas aussi les derniers.
Guéhi Brence
gb08301660@yahoo.fr
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