Au fil des temps, les Ivoiriens découvrent le vrai Alassane Dramane Ouattara, le problème de la Côte d’Ivoire.
Au cours du meeting qu’il a animé à la place de la gare d’Agnibilékrou, mardi dernier, le président du Rassemblement des républicains (RDR), Alassane Dramane Ouattara, a soutenu avec force qu’il ne fait pas de promesse sans lendemain. Autrement dit, le leader des Républicains soutient qu’il réalise toujours ce qu’il dit et ce qu’il promet. Voilà donc ce qui est clair et bien dit. Et qui amène à revisiter les pages de l’agenda des promesses de Dramane Ouattara. Ceux qui le connaissent savent que Ouattara a bien fait des promesses depuis qu’il est en Côte d’Ivoire. Les promesses que le leader du RDR a tenues jusqu’ici sont celles qui détruisent, qui nuisent et qui retardent le développement du pays. Quant aux promesses pour construire le développement et consolider la paix, Alassane Dramane Ouattara a montré toutes ses limites.
Les promesses tenues
Après le décès d’Houphouet-Boigny en décembre 1993, en application de l’article 11 de la Constitution ivoirienne, Aimé Henri Konan Bédié prend le pouvoir malgré l’opposition de Alassane Dramane Ouattara. Ce qui amène le nouveau locataire du palais présidentiel a exigé des Ivoiriens, y compris Ouattara, que tous se mettent à sa disposition. Celui qui est devenu ex-Premier ministre digère mal son éviction et rumine sa revanche. De son côté, Bédié concocte des plans pour éloigner Dramane Ouattara de la scène politique ivoirienne. Vers la moitié de l’année 99, Bédié lance, un mandat d’arrêt contre Dramane Ouattara pour faux et usage de faux en documents administratifs. Paniqué, le président du RDR fuit la Côte d’Ivoire pour se réfugier en France. De son refuge, Dramane Ouattara se tisse de solides relations avec les forces du mal d’ici et d’ailleurs en jouant sur les fibres ethniques et religieuses. Sûr de ses appuis, Alassane Dramane Ouattara lance depuis Paris, en France, cette terrible phrase à l’endroit de Bédié : «Le moment venu, je frapperai ce pouvoir moribond qui tombera. Et je rentrerai au pays avant les fêtes de fin d’année».
Le 24 décembre, comme un fruit mûr, le pouvoir d’Abidjan tombe sans résistance sous les bruits de bottes des militaires. Henri Konan Bédié ne se pose pas de question et fuit Abidjan. Acte 1.
Octobre 2000, la Côte d’Ivoire vit au rythme de l’élection présidentielle. La Cour suprême invalide la candidature d’Alassane Dramane Ouattara et Konan Bédié. L’élection a lieu et le candidat du FPI, Laurent Gbagbo, remporte la victoire face au général Robert Guéi. Le 26 octobre, au moment où Laurent Gbagbo prête serment, Alassane Dramane Ouattara invite ses militants à descendre dans la rue pour récupérer le pouvoir d’Etat. Le soir, la Côte d’Ivoire apprend avec stupéfaction sur RFI, par le biais des responsables du RDR, l’existence d’un charnier dans la forêt du Banco, derrière la prison civile d’Abidjan. Acte 2.
En juillet 2002, alors qu’il est en tournée politique dans le nord du pays, Dramane Ouattara soutient avec force, devant ses partisans : «Si on ne veut pas que je sois candidat (…) je rendrai le pays ingouvernable… S’ils veulent, nous allons gnagami (terme malinké qui signifie mélanger) le pays». Deux mois plus tard, la Côte d’Ivoire est attaquée par une bande armée ; attaque qui va se muer en rébellion. Des dizaines de milliers de morts. Des villages complètement détruits. Des femmes et des enfants mutilés. Depuis la nuit du 18 au 19 septembre 2002, le pays est ingouvernable et mélangé, comme l’avait promis Alassane Dramane Ouattara. Acte 3.
En attendant qu’il fasse le bilan des tueries et des massacres, fruits de la promesse faite au pays qu’il dit pourtant aimer, l’homme a préalablement promis des merveilles à la Côte d’Ivoire. Malheureusement.
Les promesses non tenues
Lorsque, en 1990, au plus fort de la crise économique, Félix Houphouet-Boigny fait venir Alassane Dramane Ouattara, jusqu’ici inconnu, les Ivoiriens espèrent en des lendemains meilleurs. Surtout que «l’espoir» est un «grand économiste» et gouverneur de la BCEAO. Dramane Ouattara, sans être ministre du gouvernement Houphouet, est parachuté président du comité interministériel. Quand Houphouet, qui sent ses forces l’abandonner, le nomme Premier ministre, Dramane Ouattara fait une promesse de rêve aux Ivoiriens. «Donnez-moi 100 jours et je relèverai l’économie de notre pays», avait-il soutenu sans pinces- rire. A l’issue des 100 jours, Dramane Ouattara constate amèrement son échec. Il passe sur les antennes de la RTI pour solliciter l’indulgence des Ivoiriens. «Il me faut 1000 jours pour sortir l’économie de l’impasse», signe Dramane Ouattara. Mais encore échec de son Plan d’ajustement structurel (PAS) qui est imposé à notre pays par les bailleurs de fonds. Alassane Dramane Ouattara craque et déclare à la Nation ivoirienne au mois d’octobre 1993 : «A la fin de cette année, je ne serai plus en mesure de payer les salaires. La Côte d’Ivoire ne peut plus payer les travailleurs». L’échec du Premier ministre s’est traduit par le bradage à tour de bras des sociétés qui constituaient le poumon économique (la CIE, la SODECI, etc.), les licenciements tous azimuts des travailleurs, la diminution de moitié des salaires des enseignants recrutés en 1990, etc.
Voilà l’homme Ouattara qui parcourt le pays, promet des milliards à tout vent et qui dit être né pour faire le bonheur des Ivoiriens. Parce que, dit-il, il est la solution à tous les problèmes que connaît la Côte d’Ivoire. En réalité, il est le problème de la Côte d’Ivoire.
Délon’s Zadé delonzade@yahoo.fr
Au cours du meeting qu’il a animé à la place de la gare d’Agnibilékrou, mardi dernier, le président du Rassemblement des républicains (RDR), Alassane Dramane Ouattara, a soutenu avec force qu’il ne fait pas de promesse sans lendemain. Autrement dit, le leader des Républicains soutient qu’il réalise toujours ce qu’il dit et ce qu’il promet. Voilà donc ce qui est clair et bien dit. Et qui amène à revisiter les pages de l’agenda des promesses de Dramane Ouattara. Ceux qui le connaissent savent que Ouattara a bien fait des promesses depuis qu’il est en Côte d’Ivoire. Les promesses que le leader du RDR a tenues jusqu’ici sont celles qui détruisent, qui nuisent et qui retardent le développement du pays. Quant aux promesses pour construire le développement et consolider la paix, Alassane Dramane Ouattara a montré toutes ses limites.
Les promesses tenues
Après le décès d’Houphouet-Boigny en décembre 1993, en application de l’article 11 de la Constitution ivoirienne, Aimé Henri Konan Bédié prend le pouvoir malgré l’opposition de Alassane Dramane Ouattara. Ce qui amène le nouveau locataire du palais présidentiel a exigé des Ivoiriens, y compris Ouattara, que tous se mettent à sa disposition. Celui qui est devenu ex-Premier ministre digère mal son éviction et rumine sa revanche. De son côté, Bédié concocte des plans pour éloigner Dramane Ouattara de la scène politique ivoirienne. Vers la moitié de l’année 99, Bédié lance, un mandat d’arrêt contre Dramane Ouattara pour faux et usage de faux en documents administratifs. Paniqué, le président du RDR fuit la Côte d’Ivoire pour se réfugier en France. De son refuge, Dramane Ouattara se tisse de solides relations avec les forces du mal d’ici et d’ailleurs en jouant sur les fibres ethniques et religieuses. Sûr de ses appuis, Alassane Dramane Ouattara lance depuis Paris, en France, cette terrible phrase à l’endroit de Bédié : «Le moment venu, je frapperai ce pouvoir moribond qui tombera. Et je rentrerai au pays avant les fêtes de fin d’année».
Le 24 décembre, comme un fruit mûr, le pouvoir d’Abidjan tombe sans résistance sous les bruits de bottes des militaires. Henri Konan Bédié ne se pose pas de question et fuit Abidjan. Acte 1.
Octobre 2000, la Côte d’Ivoire vit au rythme de l’élection présidentielle. La Cour suprême invalide la candidature d’Alassane Dramane Ouattara et Konan Bédié. L’élection a lieu et le candidat du FPI, Laurent Gbagbo, remporte la victoire face au général Robert Guéi. Le 26 octobre, au moment où Laurent Gbagbo prête serment, Alassane Dramane Ouattara invite ses militants à descendre dans la rue pour récupérer le pouvoir d’Etat. Le soir, la Côte d’Ivoire apprend avec stupéfaction sur RFI, par le biais des responsables du RDR, l’existence d’un charnier dans la forêt du Banco, derrière la prison civile d’Abidjan. Acte 2.
En juillet 2002, alors qu’il est en tournée politique dans le nord du pays, Dramane Ouattara soutient avec force, devant ses partisans : «Si on ne veut pas que je sois candidat (…) je rendrai le pays ingouvernable… S’ils veulent, nous allons gnagami (terme malinké qui signifie mélanger) le pays». Deux mois plus tard, la Côte d’Ivoire est attaquée par une bande armée ; attaque qui va se muer en rébellion. Des dizaines de milliers de morts. Des villages complètement détruits. Des femmes et des enfants mutilés. Depuis la nuit du 18 au 19 septembre 2002, le pays est ingouvernable et mélangé, comme l’avait promis Alassane Dramane Ouattara. Acte 3.
En attendant qu’il fasse le bilan des tueries et des massacres, fruits de la promesse faite au pays qu’il dit pourtant aimer, l’homme a préalablement promis des merveilles à la Côte d’Ivoire. Malheureusement.
Les promesses non tenues
Lorsque, en 1990, au plus fort de la crise économique, Félix Houphouet-Boigny fait venir Alassane Dramane Ouattara, jusqu’ici inconnu, les Ivoiriens espèrent en des lendemains meilleurs. Surtout que «l’espoir» est un «grand économiste» et gouverneur de la BCEAO. Dramane Ouattara, sans être ministre du gouvernement Houphouet, est parachuté président du comité interministériel. Quand Houphouet, qui sent ses forces l’abandonner, le nomme Premier ministre, Dramane Ouattara fait une promesse de rêve aux Ivoiriens. «Donnez-moi 100 jours et je relèverai l’économie de notre pays», avait-il soutenu sans pinces- rire. A l’issue des 100 jours, Dramane Ouattara constate amèrement son échec. Il passe sur les antennes de la RTI pour solliciter l’indulgence des Ivoiriens. «Il me faut 1000 jours pour sortir l’économie de l’impasse», signe Dramane Ouattara. Mais encore échec de son Plan d’ajustement structurel (PAS) qui est imposé à notre pays par les bailleurs de fonds. Alassane Dramane Ouattara craque et déclare à la Nation ivoirienne au mois d’octobre 1993 : «A la fin de cette année, je ne serai plus en mesure de payer les salaires. La Côte d’Ivoire ne peut plus payer les travailleurs». L’échec du Premier ministre s’est traduit par le bradage à tour de bras des sociétés qui constituaient le poumon économique (la CIE, la SODECI, etc.), les licenciements tous azimuts des travailleurs, la diminution de moitié des salaires des enseignants recrutés en 1990, etc.
Voilà l’homme Ouattara qui parcourt le pays, promet des milliards à tout vent et qui dit être né pour faire le bonheur des Ivoiriens. Parce que, dit-il, il est la solution à tous les problèmes que connaît la Côte d’Ivoire. En réalité, il est le problème de la Côte d’Ivoire.
Délon’s Zadé delonzade@yahoo.fr