« Le processus est long, harassant. Il faut se donner une méthode, des moyens d’aller au bout ». Le ministre de la Culture et de la Francophonie, Augustin Kouadio Komoé, traduisait ainsi le mercredi 22 juillet 2009 à Grand-Bassam, Espace Alpha Blondy de la Maison du patrimoine culturel, les motivations de la Côte d’Ivoire à faire inscrire sa première capitale au rang de patrimoine culturel mondial. Le dépôt du dossier du [des] site[s] à préserver par l’Unesco est daté du 1er février 2008. A l’occasion, 50 millions de Fcfa seront dégagés pour l’amélioration du site. Malgré les actions de lobbying lors de la 33è session du comité du patrimoine mondial à Séville en Espagne – du 22 au 30 juin 2009 –, le dossier de Grand-Bassam ne sera pas adopté. « Le dossier n’a pas été différé. Grand-Bassam n’a pas été inscrit mais le dossier a simplement été renvoyé », a expliqué le ministre Komoé dont la délégation à Séville s’y est rendue avec la « conviction » que le dossier – malgré la proposition de l’Unesco de faire différer le dossier pour cause « d’insuffisance » - ne sera pas différé mais adopté. Pendant plus de trois heures, le dossier de la Côte d’Ivoire qui sera analysé sera approuvé par onze (11) voix contre six (6). Néanmoins, l’Unesco demandera de « compléter » le dossier. Pour le ministre Komoé, le renvoi du dossier de Grand-Bassam est une « situation confortable » d’autant plus l’inscription au titre de patrimoine mondial « n’est pas immédiate ». « Cela nous donne suffisamment le temps de soumettre le dossier sans avoir à revenir sur les formalités », s’est-il réjoui. Cependant, faudra espérer une, deux voire trois ans pour voir le dossier adopté.
Qu’est-ce qui a joué contre la Côte d’Ivoire à l’Unesco ?
Les experts de l’Unesco qui ont séjourné à Grand-Bassam ont relevé dans leurs résultats la discontinuité du site – zone tampon et le village N’zima [Bassam colonial]. Ce qui devrait être continu. La salubrité et, principalement, les voix discordantes pour défendre une même cause ont causé une crise de confiance chez les experts. Ainsi l’Unesco, a rapporté le ministre Komoé, pense que la Côte d’Ivoire devrait montrer son engagement à soutenir le dossier. « Nous avons espéré, les experts ont décidé autrement. Ce n’est pas la catastrophe », a-t-il encouragé. Car le Burkina Faso, contrairement à la Côte d’Ivoire, qui est parvenu à inscrire en 2009 son premier site au rang de patrimoine mondial avec les « Ruines de Loropéni » avait, en 2006, été renvoyé. « Cette position nous amène à redoubler d’effort pour qu’à la prochaine session – du comité du patrimoine mondial – nous puissions être inscrits », a espéré Augustin Kouadio Komoé. Au risque de « perdre » tout avantage, des dispositions sont à respecter : faire en sorte qu’aucune construction ne soit bâtie sur le site déterminé ; les constructions doivent rester conformes à l’architecture coloniale. D’où l’implication d’architectes pour la restauration des bâtiments. « Beaucoup de choses sont à faire », a estimé le ministre Komoé et d’indiquer la nécessité d’un budget pour la ville de Grand-Bassam d’ici fin 2009 pour permettre ainsi la « restitution d’une partie de l’histoire de la Côte d’Ivoire ». Par ailleurs, au nombre des dispositions s’ajoute la création d’un comité national du patrimoine mondial, d’un programme national de la gestion du site qui homologuera les actions, d’un secrétariat exécutif – organe qui mettra en pratique les différentes recommandations. Pour tous ces aménagements, la somme de 100 millions de F Cfa est disponible, a témoigné Jean Michel Moulod, député-maire de la ville de Grand-Bassam, également de la délégation à Séville en juin. Pour lui, il y a lieu de rendre la « presqu’île du quartier France » à la dimension des ambitions.
Koné Saydoo
Qu’est-ce qui a joué contre la Côte d’Ivoire à l’Unesco ?
Les experts de l’Unesco qui ont séjourné à Grand-Bassam ont relevé dans leurs résultats la discontinuité du site – zone tampon et le village N’zima [Bassam colonial]. Ce qui devrait être continu. La salubrité et, principalement, les voix discordantes pour défendre une même cause ont causé une crise de confiance chez les experts. Ainsi l’Unesco, a rapporté le ministre Komoé, pense que la Côte d’Ivoire devrait montrer son engagement à soutenir le dossier. « Nous avons espéré, les experts ont décidé autrement. Ce n’est pas la catastrophe », a-t-il encouragé. Car le Burkina Faso, contrairement à la Côte d’Ivoire, qui est parvenu à inscrire en 2009 son premier site au rang de patrimoine mondial avec les « Ruines de Loropéni » avait, en 2006, été renvoyé. « Cette position nous amène à redoubler d’effort pour qu’à la prochaine session – du comité du patrimoine mondial – nous puissions être inscrits », a espéré Augustin Kouadio Komoé. Au risque de « perdre » tout avantage, des dispositions sont à respecter : faire en sorte qu’aucune construction ne soit bâtie sur le site déterminé ; les constructions doivent rester conformes à l’architecture coloniale. D’où l’implication d’architectes pour la restauration des bâtiments. « Beaucoup de choses sont à faire », a estimé le ministre Komoé et d’indiquer la nécessité d’un budget pour la ville de Grand-Bassam d’ici fin 2009 pour permettre ainsi la « restitution d’une partie de l’histoire de la Côte d’Ivoire ». Par ailleurs, au nombre des dispositions s’ajoute la création d’un comité national du patrimoine mondial, d’un programme national de la gestion du site qui homologuera les actions, d’un secrétariat exécutif – organe qui mettra en pratique les différentes recommandations. Pour tous ces aménagements, la somme de 100 millions de F Cfa est disponible, a témoigné Jean Michel Moulod, député-maire de la ville de Grand-Bassam, également de la délégation à Séville en juin. Pour lui, il y a lieu de rendre la « presqu’île du quartier France » à la dimension des ambitions.
Koné Saydoo