En tournée dans le Moyen-Comoé, l'équipe de campagne du Rassemblement des républicains (Rdr) a eu une série de rencontres hier avec des notables, des planteurs, des jeunes et des femmes du département d'Abengourou. Au cours des échanges qui ont eu pour cadre la résidence de l'ex-maire Pdci, M. Adou Assalé à Sankadiokro, les interlocuteurs ont dénoncé la gestion de la filière café cacao. Au nom des planteurs, Boa Bonzou, grand planteur, a peint un tableau sombre de la vie de ses pairs. «Le monde paysan est frustré, alors nous cherchons quelqu'un qui puisse nous inclure dans son programme de société», a-t-il indiqué. Il a expliqué au président des républicains les raisons de leur frustration. Selon lui, après la disparition de la Caisse de stabilisation (Caistab) et depuis que «la corporation des planteurs n'est plus dominante» dans la mise en œuvre de la reforme, c'est la «paupérisation» qui sévit dans le secteur. Avec cette reforme, «les gens sont sélectionnés à Abidjan pour aller débattre du sort des planteurs», a-t-il fustigé. Les «souhaits et vœux» de ces derniers «ne sont pas pris en compte». Conséquence, se plaint Boa Bonzou, «le monde paysan se résume à la ville d'Abidjan». Toute chose qu'il juge «fatale» pour le planteur. Il en veut pour preuve, la difficulté que lui et ses pairs ont à entretenir le verger, à bâtir des maisons et à se prendre en charge. En un mot, à vivre décemment. «Le monde paysan est paupérisé et nous cherchons un messie (…) L'argent n'aime pas le bruit mais il n'aime pas l'injustice dans son partage. Tous les remous dans la filière sont partis de notre épargne qui ne nous a jamais été reversée», a-t-il relevé. En quête de «changement», les planteurs (précisons que Sansan Kouao, autre grand planteur de la région était absent) se sont engagés à soutenir le candidat du Rdr. «L'Indénié, a dit à cet effet Boa Bonzou, peut-être pas dans sa globalité est avec vous désormais». En réponse, le président du Rdr a affirmé qu'il est d’accord que revienne l'ancienne méthode dans laquelle une caisse centrale (Caistab) distribuait les revenus de la filière. C'est, relèvera-t-il, l'une des raisons pour les lesquelles il a « tenu à avoir » le ministère de l'Agriculture, lors du partage des postes Marcoussis. Malheureusement, poursuit Ouattara, avec ce ministère dans un régime présidentiel, son représentant, le ministre Amadou Gon Coulibaly, n'a pu faire passer ses propositions. Conséquences, «des fonds» créés pour gérer la filière et qu'il qualifie de «pompes d'argent» y ont pignon sur rue. ADO a demandé aux planteurs de l'aider à accéder à la magistrature suprême pour que la filière retrouve son lustre d'antan. «Je prends l'engagement qu'à mon élection ce n'est pas la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (Fmi) qui vont m'imposer quoi que ce soit », a juré le candidat.
Bidi Ignace
Envoyé spécial dans le Moyen-Comoé
Bidi Ignace
Envoyé spécial dans le Moyen-Comoé