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Politique Publié le samedi 25 juillet 2009 | Notre Voie

Docteur Touré Amara, DDC du président Gbagbo à Odienné : “Nos parents se tournent vers le président Gbagbo”

Le docteur Amara Touré est le directeur de campagne du président Gbagbo dans le département d’Odienné. Un mois après la visite d’Etat du chef de l’Etat, dans ledit département, nous l’avons rencontré. Dans l’entretien qui suit, il fait le point de cette visite du président de la République et celui de ses activités.


Notre Voie : Docteur, vous êtes le directeur de campagne du candidat Gbagbo, dans le département d’Odienné. Après la visite du chef de l’Etat dans le dit département, quel bilan peut-on faire ?

Docteur Touré Amara : Merci de nous donner l’opportunité de faire un bilan après la visite du chef de l’Etat dans le Denguélé et particulièrement dans le département d’Odienné. Vous nous donnez aussi l’opportunité d’être reconnaissants au président de la République qui a bien voulu rendre visite à nos parents pour savoir l’état dans lequel ils vivent. Parce que depuis la crise, la vie est difficile sur le terrain. La pauvreté a gagné du terrain et c’était une opportunité pour le président de la République de Côte d’Ivoire, chef de l’Etat de se rendre compte des réalités de notre région. Merci à lui d’avoir effectué ce déplacement qui avait été annoncé périlleux, mais grâce à Dieu tout s’est bien passé. Nous lui sommes reconnaissants d’avoir honoré notre région.

Parlant de bilan, nous avons gagné beaucoup. Parce que comme je le disais, depuis 7 ans, cette crise a détruit notre région en termes d’infrastructures routières, sanitaires et infrastructures économi-ques. De même que sur le plan social. Tout est partit à vau-l’eau. Et aujourd’hui avec cette visite, nous espérons que nous allons avoir une renaissance. Une renaissance, parce que, le président est arrivé et avant même les grandes mesures qu’il va prendre, nous avons eu quelques résultats.

Il s’agit de 7 kilomètres de bitume qu’il offre à Odienné, il s’agit aussi d’un château d’eau d’une valeur de 2 milliards pour résorber le problème crucial d’eau qui se pose dans notre région, cela est bien venu, il s’agit enfin de deux ponts qui vont être faits pour désenclaver la route internationale qui passe par Samatiguila et celle qui traverse Dioulatchédougou. Nous avons eu le reprofilage de cette même route de Dioulatchédougou long de 80 kilomètres et qui permettra de racourcir le chemin en passant par Séguéla et Mankono pour venir au sud. Nous avons eu également pour la visite, immédiatement sur le terrain, l’électrification de toutes nos contrées parce que depuis la crise, tous les lampadaires étaient éteints, l’eau a commencé à couler dans nos robinets et on a un peu reprofilé nos routes pour cette visite.

Voilà un peu le bilan à mi-parcours. Mais au-delà de cela, le président de la République a une haute vision du développement de notre région.

Notre région considérée comme une zone de savane, avec cette visite, le président Gbagbo s’est rendu compte que c’est aussi une région forestière qu’on peut transformer en un grenier agricole. C’est pour cela qu’il a promis d’aider tous ceux qui vont le solliciter pour faire de la riziculture pour que le Denguélé devienne le grenier de la Côte d’Ivoire. En plus de cette riziculture, il a également promis aider la région pour la réduction d’un ancien projet, le projet Soja qui avait été mis en place en son temps par le gouvernement de feu le président Houphouet pour régler en partie le problème de la disparité régionale entre le Nord et le Sud. Ce projet a été mis en veilleuse mais le chef de l’Etat est prêt à le réactiver. Il a annoncé cela dans le Bafing. Projet qui va couvrir et le Bafing et le Denguélé. Nous avons eu aussi la construction d’un lycée de jeunes filles avec internat, ce qui avait été annoncé pendant sa visite d’Etat à Korhogo. Voilà sommairement ce que nous avons eu immédiatement comme gain. Et le chef de l’Etat a annoncé la mise en place d’une haute autorité de développement pour notre région.


N.V. : Justement docteur, comment est-ce que vous avez accueilli l’annonce de cette nouvelle ?

D.T.A. : cette annonce de la mise en place de la haute autorité pour aider toute la zone CNO et particulièrement le Denguélé a été accueillie avec ferveur et joie. Parce qu’aujourd’hui dans le Denguélé, on ne travaille plus. La guerre a fait que tout le monde est devenu oisif et toutes les opportunités n’existent plus. Il n’y a plus de commerce, il n’y a plus de transport. De sorte que la mise en place de cette autorité est une solution salvatrice et salutaire pour nous. Nous en tant que directeur de campagne du président de la République dans le Denguélé, nous avions souhaité avoir un plan marshall. Je pense que c’est la traduction de ce plan Marshall qui va se faire par la haute autorité que le président va mettre en place pour le développement de notre région. Nous pensons que cette autorité aura beaucoup à faire et nous attendons le cahier des charges de cette autorité. Et nous pensons que cela va marquer la reprise des activités socioéconomique de notre région.


N.V. : Vous êtes directeur de campagne du président Gbagbo dans le Denguélé, ceux qui vous connaissent vous attendaient à Bouaké où vous avez fortement contribué à l’installation de votre parti, le FPI, et vous voilà dans le Denguélé. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle responsabilité ?

D.T.A : Cette nouvelle responsabilité a une histoire. Parce que depuis le congrès de 1996, le président de la République, alors président du parti et toute la Direction du parti m’avaient demandé de prendre le Denguélé en main. A cette époque, nous avions encore du travail à faire à Bouaké comme vous le dites. Il y avait beaucoup à faire à Bouaké. Et le FPI étant un parti national, je me suis dis que je pouvais travailler partout. Mais en 2002, quand il y a eu la crise et que nous avons constaté que c’était la région nord qui était occupée, que la rébellion venait de notre région, nous nous sommes sentis interpellés. Interpellés parce qu’il fallait faire quelque chose pour faire comprendre à cette région qui avait accepté la rébellion qu’il y avait autre chose de mieux à faire. C’est la raison qui nous a motivé à accepter la proposition de la Direction du parti d’être le directeur départemental de campagne (DDC) du président de la République dans le Denguélé. Et nous avons accepté cela naturellement parce que nous sommes fils de la région et parce qu’au FPI, nous sommes des hommes de devoir et surtout parce que nous avons un combat à mener.


N.V. : Alors docteur, bien plus que les discours, le Nord a besoin d’actions concrètes. Depuis que vous y êtes, quelles actions avez-vous menée ou que vous comptez mener?

D.T.A. : Effectivement, dans les zones CNO, les gens ont besoin d’actions et non de discours creux. C’est pour cela que la mise en place de la haute autorité va être très utile. Mais nous en tant que DDC, en attendant que la direction du parti et le candidat lui-même nous donnent des moyens conséquents, nous avons fait des constats. Le premier constat est que le parti avait été désorganisé par la guerre sur le terrain. Or une bonne campagne doit reposer sur un parti fort sur le terrain. Donc notre première tâche a été de réorganiser et restructurer le parti. Nous nous sommes attelé à réveiller les sections qui étaient endormies et à créer de nouvelles sections. Aujourd’hui, dans le département d’Odienné, nous avons 22 sections. Voilà le premier travail de restructuration et de réorganisation du parti que nous avons réalisé.

Après cette restructuration qui est en cours, parce qu’on n’a jamais fini de s’implanter, nous avons pensé à équiper nos camarades pour qu’ils puissent travailler dans de meilleures conditions sur le terrain afin de proroger ce que nous avons fait. C’est ainsi que dans cette région où il n’y a plus de moyen de transport, nous avons offert 18 motos à nos sections. Il reste encore quelques sections à pourvoir, mais nous comptons le faire avant les élections présidentielles.

Ensuite, nous sommes sortis un peu du cadre du parti parce que depuis le début de cette crise, la ville d’Odienné n’était plus nettoyée. Les services de la mairie avaient foutu le camp et il y a une ONG qui s’est mise en place avec des volontaires qui chaque matin nettoie la ville avec quelques balais qu’ils ont. Cette ONG est composée d’environ 500 personnes, en majorité des femmes d’âge mûr. Nous avons vu cette ONG au travail et nous avons décidé de lui apporter un petit soutien. Ce soutien s’est traduit par un don de 500 masques pour les protéger un tant soit peu de la poussière et donc contre tous les risques de méningite qu’on peut avoir. Nous leur avons offert aussi 250 paires de gants pour travailler, 4 brouettes, 4 râteaux, 4 pelles et quelques machettes. Voilà ce que nous avons fait pour aider ce service public à nettoyer la ville.


N.V. : Depuis l’accord politique de Ouagadou-gou, la vie revient dans le grand Nord. Vous qui êtes là-bas tous les jours et qui travaillez sur le terrain, est-ce que vous avez de réel espoir que votre parti peut rebondir dans cette zone du pays ?

D.A.T. : Effectivement, depuis la signature de l’accord politique de Ouagadougou, nous avons commencé à sillonner notre région. Nous sommes repartis sur le terrain depuis 2007. Et nous pouvons dire que c’est grâce à cet accord que nous sommes repartis sur le terrain. Et depuis la signature de cet accord, l’atmosphère s’est un peu améliorée. La sécurité s’améliore de plus en plus et aujourd’hui, nous pensons qu’avec l’application complète de cet accord, nous pouvons faire campagne et amener nos parents à adhérer de plus en plus au FPI et aux idéaux du président de la République.

Aujourd’hui, le président est passé dans cette région en visite d’Etat, mais avant son arrivée et même après son passage, ce qu’on retient de lui, c’est que c’est un homme courageux. Un homme courageux qu’on peut suivre. Un homme courageux qui ne trahit pas. Et par rapport à ça, nos parents ont commencé à avoir de l’estime pour l’homme d’Etat qu’il est. Parce qu’aujourd’hui, il y a la misère partout, et les gens savent que c’est lui qui a le pouvoir et que par conséquent, c’est lui qui peut nous aider. A preuve, quand il y a eu des difficultés de pèlerinage, c’est la seule personne qui a pu aider nos parents et ils sont très sensibles à cela parce que le pèlerinage est le troisième pilier de l’islam.

Aujourd’hui nos parents à qui on a raconté pendant longtemps beaucoup de fausses choses, savent que la vérité se trouve du côté du président Gbagbo. Et le président de la République l’a dit lui-même, à savoir que le temps est l’autre nom de Dieu. Aujourd’hui le temps a fait ses effets et nos parents ont compris que la vérité n’est pas là où on disait qu’elle était, mais du côté du président Gbagbo.


N.V. : Est-ce qu’on peut dire aujourd’hui que les populations ont le sentiment d’avoir été entraînées dans une guerre absurde ?

D.T.A. : Oui, on peut le dire. Les populations pensent qu’elles n’ont rien eu. On leur avait promis ciel et terre, et finalement, les populations se retrouvent dans la pauvreté, dans la misère. On ne peut pas se soigner, on ne peut pas aller à l’école, il n’y a plus de transport, il n’y a plus rien du tout. De sorte que les populations pensent aujourd’hui que seul le président Gbagbo peut leur apporter ce qu’elles souhaitent, l’espoir d’un lendemain meilleur. L’espoir qu’elles ont eu au début de la guerre s’est transformé en désillusion. Durant toute cette crise, les forces de la rébellion ont agi contre les populations. Les populations se disent : «vous nous avez promis le bonheur, aujourd’hui vous nous rackettez jusque dans nos maisons. De sorte qu’elles se tournent vers le président Gbagbo.

Au total, il y a beaucoup d’engouement à venir au FPI”. Je vous ai dit tantôt que nous avons créé de nouvelles sections. C’est le résultat de cet engouement.

Pour finir, je voudrais dire merci au président de la République d’avoir redonné espoir à notre région. Beaucoup reste certes à faire, mais avec ce que nous avons eu, nous ne perdons pas espoir. Et nous attendons beaucoup de cette visite. Nous sommes convaincus que ce qu’il a promis va se réaliser pour soulager un tant soit peu nos parents. Pour que dans cette région du pays, les gens puissent se remettre au travail.


Entretien réalisé par Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
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