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Politique Publié le mardi 28 juillet 2009 | Fraternité Matin

Sortie de crise/SEM Alcide Djédjé : “Nous n’avons pas besoin de leçons...”

Le Représentant permanent de la Côte d’Ivoire à l’Onu, l’ambassadeur Alcide Djédjé, a précisé sa pensée peu après son intervention au Conseil de sécurité des Nations Unies à New York le 23 juillet. Au cours de laquelle il avait dénoncé les déclarations de la France à l’égard du Président ivoirien Laurent Gbagbo. Selon les propos qui lui sont prêtés, le président français Nicolas Sarkozy aurait déclaré, lors de l’audience accordée à Paris au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, que Laurent Gbagbo n’est «pas digne de confiance» faisant allusion au retard pris dans l’organisation des élections. Interrogé sur ce qu’il reproche exactement à la France, il a soutenu : «On ne reproche rien à la France, la France est un partenaire important de la Côte d’Ivoire. La France joue un très grand rôle dans le processus de paix en Côte d’Ivoire. J’ai simplement demandé aux autorités françaises d’avoir plus le sens de la réserve et de la responsabilité quand il s’agit de la Côte d’Ivoire. Vous savez qu’il y a des déclarations récentes des autorités françaises qui sont inacceptables et injustifiées à l’égard des autorités ivoiriennes et à l’égard du processus lui-même. Nous ne pouvons pas l’accepter, la Côte d’Ivoire n’a pas besoin de leçons, elle a besoin d’aide pour sortir de cette crise», a-t-il précisé dans une vidéo mise en ligne sur le site de Abidjan.net.




Le représentant permanent adjoint de la France à l’Onu, Jean-Pierre Lacroix s’était dit «surpris» par la sortie du diplomate ivoirien. Même s’il a haussé le ton, Alcide Djédjé ne semble pas s’être inscrit dans une logique de rupture. Bien au contraire, il a rassuré la presse au sujet des démarches entreprises depuis quelques années pour que les rapports entre les deux Etats soient au beau fixe. «De notre côté, nous faisons tous les efforts que nous pouvons pour que les relations bilatérales entre la Côte d’Ivoire et la France s’améliorent. Depuis les moments difficiles qu’on a connus en 2004, actuellement nous attendons. Nous avons pris différentes initiatives et nous attendons que la France réponde à ces initiatives. De notre côté, nous voulons de bonnes relations avec la France. Je ne donnerai pas de détails, ici», a-t-il indiqué.




S’agissant de l’organisation des élections, il a expliqué qu’aucun obstacle majeur ne se posait sur le chemin et que la volonté politique est affirmée. «Il n’y a pas de problème. Je viens d’expliquer au Conseil de sécurité que tout est mis en œuvre pour que les élections aient lieu le 29 novembre. Nous organisons les élections pas pour quelqu’un d’autre, c’est pour les Ivoiriens, pour la Côte d’Ivoire. Il y a des leaders qui ont le sens de la responsabilité en Côte d’Ivoire et je vous rappelle simplement que ces élections sont financées quasi-entièrement par la Côte d’Ivoire. L’argent vient du Trésor public. On n’aurait pas fait tous ces efforts, si on ne voulait pas organiser les élections le 29 novembre. Pourquoi voulez-vous qu’on reporte des élections pour des raisons fantaisistes ?» Au nombre de ces leaders, figure, a dit l’ambassadeur Alcide Djédjé, le Chef de l’Etat qui ne se reconnaît par conséquent nullement dans les discours tenus à son endroit. «Dans les propos qui sont tenus souvent, on dit qu’un tel veut se maintenir au pouvoir. Mais personne ne veut se maintenir au pouvoir en Côte d’Ivoire de cette façon. Les élections auront bel et bien lieu le 29 novembre et le Président de la République, Laurent Gbagbo, a toujours souhaité qu’elles aient lieu le plus rapidement possible. C’est lui qui a été notamment attaqué par les autorités françaises, sans raison. Il fallait mettre les points sur les I. On ne peut pas continuer d’accepter les attaques injustifiées et injustes vis-à-vis des autorités ivoiriennes». C’est justement pour communiquer les détails de ce calendrier électoral qu’il s’est rendu à cette réunion du Conseil de sécurité au cours de laquelle le 21è rapport du SG de l’Onu sur le pays a été examiné.

L’avenir de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) n’a pas non plus échappé aux échanges que la presse a eus avec le conférencier. «Vous savez que le mandat va être renouvelé pour six mois, jusqu’au 31 janvier (2010). Après les élections, nous allons reconsidérer notre position vis-à-vis de la présence des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Il n’est pas sûr que les Nations aient le même mandat qu’actuellement, donc après les élections, le mandat sera reconsidéré. Une décision sera prise d’un commun accord entre le gouvernement ivoirien et l’Onu», a-t-il affirmé.

S’agissant des personnes qui n’ont pu être identifiées durant la phase exceptionnelle qui s’est achevée le 30 juin après neuf mois, il a soutenu que des cartes nationales d’identité leur seront délivrées après les élections.

Paulin N. Zobo
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