Comme chaque année, les candidats du baccalauréat doivent subir le stress du «candidats approchez». Nord-Sud était à leur côté.
Un cri strident déchire la foule attroupée devant le secrétariat du lycée classique 2. Une jeune fille court comme une folle, suivie par ses hurlements. Elle se dirige vers le terrain de football. En une enjambée, elle escalade les barres de fer qui entourent la pelouse. Son genou heurte le rempart, elle s'écroule. « Elle va se tuer ! » s'inquiètent le monde qui a afflué cet après-midi dans cet établissement d'excellence. La fille se relève comme si rien ne s'était passé. Ses hurlements reprennent et elle court à l'autre bout de la cour en laissant ses chaussures sur le lieu de la chute. Dans ses cris, seule une phrase revenait: « J'ai eu mon bac !». Il est 14h30. Elle vient de donner le ton à une série de cris et de pleurs qui ébranlent ce centre d'examen de prestige. Des centaines de candidats âgés pour la plupart entre 17 et 20 ans, sont accrochés aux lèvres de Camara S., le président du jury du lycée classique 2. Ce dernier égrène d’une voix à peine audible le nom des admis aux baccalauréats. Environ 730 candidats ont composé dans ce centre. Et 749 candidats pour le lycée classique 1 qui a son secrétariat à 200 mètres. Devant, Fassinou Ferdinand, le président du jury a débuté avec un retard. Il vient de demander aux candidats d'approcher. Des centaines de jeunes, stressés, quittent l'ombre des cocotiers qui parsèment la grande cour du lycée pour s'attrouper devant lui. C'est le moment ! On fait les dernières prières, certains se serrent pour se donner de la contenance. Mais, beaucoup ne supportent pas ce stress. Ils se retirent du groupe et se bouchent même les oreilles. Des cris de joie fusent dans la foule. Des jeunes garçons qui viennent d'entendre leurs noms s'embrassent fortement, se livrent à des pas de danse. D'autres donnent des coups à certains véhicules stationnés devant le secrétariat, transportés de joie. Parmi eux, Augueholindé Kevin, en terminale D, il vient du lycée Saint-Viateur de la Riviera.
Les pleurs et les cris de joie
Il rejoint son groupe qui l'attend sous les cocotiers pour le show. Ils hurlent comme des fous. Une fine pluie s'abat sur les candidats tourmentés par l'angoisse. Personne ne s'en soucie. Un garçon fend la foule. Il est poursuivi par sa sœur. Celle-ci a du mal à le rattraper tellement il court vite. Dans sa course, le jeune homme tombe et roule à terre. «Seigneur, merci !», lâche-t-il. Isolé de la foule, Youéti, un parent d'élève a le visage tendu. Il attend les résultats de Youéti Lhaury, son frère en Tle A1. Difficile d'obtenir plus de trois phrases avec lui. Mais, quelques minutes après, son visage est illuminé par un sourire. Devant lui, Lhaury arrive en courant. « J'ai décroché le Bac ! », crie celui-ci. Dans cette ambiance, les appels téléphoniques abondent. C'est la bonne affaire pour les gérants de cabine. On appelle pour annoncer la nouvelle aux parents. Cependant, il n'y a pas que des bonnes nouvelles. Accoudée à un cocotier, une jeune fille pleure à chaudes larmes. Elle n'a pas entendu son nom à l'appel du président de jury. Elle a fait un Bac D. Seulement 36 noms ont été prononcés sur près de 200 candidats. D'autres filles, abattues pleurent dans les mains de leurs proches. « Ça va aller, ne te décourage pas », tentent de consoler certains proches. Les garçons acceptent plus aisément l'échec. Les bras croisés, le visage tourmentés, beaucoup se retirent. Certains se sont abrités sous les hangars des classes à cause de la pluie. Tout n'est pas perdu. Ils attendent que les listes soient affichées. Le président du jury peut omettre un nom pendant l'appel. Trente minutes après les cris et les pleurs, les listes sont affichées. Tout le monde s'y rue. Ceux qui n'ont pas eu le cœur assez solide pour affronter le « candidat approchez », arrivent de partout. «Les résultats n'ont pas été fameux », se désole Camara S. le président du jury du lycée classique 2. En série D, il y eu 25% de réussite, en A2, 49%, A1, 46% et en C, 70%. Au lycée Sainte Marie, c'était mieux. En série C, il y a eu 49 admis, en D, 121 admis et en A, 38. C'était également la folie dans cet établissement. A 16h, alors que les candidats s'alignent pour retirer leurs collantes, les plus excités déchirent les listes de candidats admis collées aux secrétariats. Le lycée technique aussi n'a pas raté l'ambiance de la proclamation des résultats du Bac. Les candidats des séries F et des séries E, moins nombreux, ont suivi le « candidats approchez ». Pareil au collège Sainte-foi d'Abobo où le stress était à son comble.
Raphaël Tanoh
Un cri strident déchire la foule attroupée devant le secrétariat du lycée classique 2. Une jeune fille court comme une folle, suivie par ses hurlements. Elle se dirige vers le terrain de football. En une enjambée, elle escalade les barres de fer qui entourent la pelouse. Son genou heurte le rempart, elle s'écroule. « Elle va se tuer ! » s'inquiètent le monde qui a afflué cet après-midi dans cet établissement d'excellence. La fille se relève comme si rien ne s'était passé. Ses hurlements reprennent et elle court à l'autre bout de la cour en laissant ses chaussures sur le lieu de la chute. Dans ses cris, seule une phrase revenait: « J'ai eu mon bac !». Il est 14h30. Elle vient de donner le ton à une série de cris et de pleurs qui ébranlent ce centre d'examen de prestige. Des centaines de candidats âgés pour la plupart entre 17 et 20 ans, sont accrochés aux lèvres de Camara S., le président du jury du lycée classique 2. Ce dernier égrène d’une voix à peine audible le nom des admis aux baccalauréats. Environ 730 candidats ont composé dans ce centre. Et 749 candidats pour le lycée classique 1 qui a son secrétariat à 200 mètres. Devant, Fassinou Ferdinand, le président du jury a débuté avec un retard. Il vient de demander aux candidats d'approcher. Des centaines de jeunes, stressés, quittent l'ombre des cocotiers qui parsèment la grande cour du lycée pour s'attrouper devant lui. C'est le moment ! On fait les dernières prières, certains se serrent pour se donner de la contenance. Mais, beaucoup ne supportent pas ce stress. Ils se retirent du groupe et se bouchent même les oreilles. Des cris de joie fusent dans la foule. Des jeunes garçons qui viennent d'entendre leurs noms s'embrassent fortement, se livrent à des pas de danse. D'autres donnent des coups à certains véhicules stationnés devant le secrétariat, transportés de joie. Parmi eux, Augueholindé Kevin, en terminale D, il vient du lycée Saint-Viateur de la Riviera.
Les pleurs et les cris de joie
Il rejoint son groupe qui l'attend sous les cocotiers pour le show. Ils hurlent comme des fous. Une fine pluie s'abat sur les candidats tourmentés par l'angoisse. Personne ne s'en soucie. Un garçon fend la foule. Il est poursuivi par sa sœur. Celle-ci a du mal à le rattraper tellement il court vite. Dans sa course, le jeune homme tombe et roule à terre. «Seigneur, merci !», lâche-t-il. Isolé de la foule, Youéti, un parent d'élève a le visage tendu. Il attend les résultats de Youéti Lhaury, son frère en Tle A1. Difficile d'obtenir plus de trois phrases avec lui. Mais, quelques minutes après, son visage est illuminé par un sourire. Devant lui, Lhaury arrive en courant. « J'ai décroché le Bac ! », crie celui-ci. Dans cette ambiance, les appels téléphoniques abondent. C'est la bonne affaire pour les gérants de cabine. On appelle pour annoncer la nouvelle aux parents. Cependant, il n'y a pas que des bonnes nouvelles. Accoudée à un cocotier, une jeune fille pleure à chaudes larmes. Elle n'a pas entendu son nom à l'appel du président de jury. Elle a fait un Bac D. Seulement 36 noms ont été prononcés sur près de 200 candidats. D'autres filles, abattues pleurent dans les mains de leurs proches. « Ça va aller, ne te décourage pas », tentent de consoler certains proches. Les garçons acceptent plus aisément l'échec. Les bras croisés, le visage tourmentés, beaucoup se retirent. Certains se sont abrités sous les hangars des classes à cause de la pluie. Tout n'est pas perdu. Ils attendent que les listes soient affichées. Le président du jury peut omettre un nom pendant l'appel. Trente minutes après les cris et les pleurs, les listes sont affichées. Tout le monde s'y rue. Ceux qui n'ont pas eu le cœur assez solide pour affronter le « candidat approchez », arrivent de partout. «Les résultats n'ont pas été fameux », se désole Camara S. le président du jury du lycée classique 2. En série D, il y eu 25% de réussite, en A2, 49%, A1, 46% et en C, 70%. Au lycée Sainte Marie, c'était mieux. En série C, il y a eu 49 admis, en D, 121 admis et en A, 38. C'était également la folie dans cet établissement. A 16h, alors que les candidats s'alignent pour retirer leurs collantes, les plus excités déchirent les listes de candidats admis collées aux secrétariats. Le lycée technique aussi n'a pas raté l'ambiance de la proclamation des résultats du Bac. Les candidats des séries F et des séries E, moins nombreux, ont suivi le « candidats approchez ». Pareil au collège Sainte-foi d'Abobo où le stress était à son comble.
Raphaël Tanoh