Droit au but : Naufrage national

Six pour cent de baisse en une année. Voici la performance de l’éducation nationale au baccalauréat. Le taux de réussite à cet examen qui situe le pays sur la qualité de son système de formation est passé de vingt six pour cent en 2008 à seulement vingt pour cent en cette année 2009. Une tragédie. Mais comme en Côte d’Ivoire, l’os de la politique servi à tous permet de noyer les vrais problèmes qui minent le pays (tout le monde est préoccupé par le dernier en date : le sondage commandité à la SOFRES), la pilule va passer comme lettre à la poste. Et pourtant, ce taux de quatre vingt pour cent d’échec signifie que l’école ivoirienne est à la dérive. Sur cent candidats produits par le système donc jugés aptes à concourir, seulement vingt décrochent le sésame qui ouvre la porte à l’enseignement supérieur. Un grand nombre va reprendre la classe de terminale et beaucoup seront éjectés de l’enseignement secondaire.
Ceux qui feront du surplace, resteront et engorgeront les classes dont la capacité à absorber les arrivants de la première est dépassée. Les pouvoirs publics, les parents d’élèves, les enseignants et l’administration scolaire sont interpelés chacun en ce qui le concerne. Quand l’école plonge, et c’est le cas en Côte d’ivoire en ce moment, l’avenir est hypothéqué. Peut-on se croiser les bras devant la catastrophe de l’école et laisser faire ? Peut-on projeter un avenir pour le pays avec la déliquescence actuelle du système éducatif ? Les chiffres bouleversant des échecs n’émeuvent pas les autorités. Quelqu’un a même dit cyniquement qu’elles n’ont rien prévu pour les miraculés qui ont obtenu le bac. Les parents sont dans une espèce de fatalisme alimenté par le sort peu enviable des diplômés chômeurs. Et pourtant, il faut sauver l’école. Absolument !
D. Al Seni