x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le jeudi 30 juillet 2009 | Le Temps

Sondage Sofres/Election presidentielle de novembre 2009 - Pourquoi Alassane perd ses illusions

La personnalité même du mentor du Rdr. Les actes posés par l’homme de 90, à nos jours. la recomposition géo-politique. Autant de facteurs qui jouent contre le candidat du Rdr pour la prochaine présidentielle. Analyse.

Le sondage d`opinion réalisé par l`institut français Tns-Sofres et publié dans le journal français Le Point du 23 juillet dernier, vient confirmer celui réalisé, il y a deux ans, par l`Onuci : Gbagbo a toujours les faveurs des ivoiriens. Toujours bien placé pour être le vainqueur de la prochaine présidentielle.
En effet, les résultats du sondage Tns Sofres réalisé entre le 31 mai et le 16 juin 2009, à Abidjan-Lagune et dans dix régions (sur dix-huit) de l`intérieur du pays, dont le principal résultat -Laurent Gbagbo largement en tête au premier tour de la présidentielle avec 43% des voix, assomment Bédié (29%) et Ouattara(28%).
La réaction de Ouattara laisse pantois : " C`est Mme Diabaté qui m`a informé de ce sondage ce matin (Ndlr, vendredi 24 juillet) je trouve cela très amusant (cf. Le Patriote n02937 du 28 juillet 2009, p.3).Une façon de dire, comme n`a pas manqué d`ailleurs de le faire, le porte- voix d`Alassane (dans la même édition.P7) : " il ne faut pas s`étonner que le test d`opinion commandité par celui-là même(Laurent Gbagbo) qui l`emploie (Stéphane Fouks, co-président d`Euro RsCG France) puisse manquer d`objectivité”. “On le voit bien : Alassane Ouattara et ses thuriféraires ont choisi d`adopter la politique de l`Autruche. Sachant pourtant très bien que, " qui paye un sondage n`en commandite pas les résultats. Tns Sofres est un groupe coté en Bourse, leader en France sur son créneau. Croire que nous avons pris le risque de mettre en cause notre crédibilité pour un simple contrat est à la fois faux et injurieux ", précise Brice Teinturier, n°2 de Sofres, que le soupçon de connivence agace. A la vérité, la défense des " Républicains "laisse à désirer. A quelques mois du premier tour de l`élection présidentielle, leur candidat se retrouve sur le fil du rasoir. Lui dont la candidature a été par le passé recalée. Et qui, repêché de façon exceptionnelle, grâce à l`accord de Pretoria, au nom de la paix et de la réconciliation nationale, va compétir bientôt, refuse (par orgueil) de voir les choses en face. Or, le terrain a changé. La perte d`audience ou la baisse de régime du mentor du Rdr, tient à plusieurs facteurs.
L`équation personnelle que constitue la personnalité même du candidat. Ses attitudes et comportements de 1990 à nos jours. Sans oublier, l`empreinte qu`il a donnée au parti créé par feu Djeni Kobena. Ce parti, réputé majoritaire dans les régions des Savanes (Korhogo, Boundiali, Ferké), du Denguelé (Odienné, Minignan, Madinani), du Worrodougou (Séguela, Mankono), du Bafing (Touba) réalise de plus en plus sur le tard, que son fief supposé, connaît une recomposition liée à la crise de septembre 2002, au départ en son sein de leaders ayant un encrage certain dans les régions du nord et à l`effet boomerang du tout sauf Gbagbo exhumé à l`époque comme un chiffon rouge. Depuis peu, le Nord redécouvre le vrai visage du chef de l`Etat . A l`instar des " 61% des sondés (enquête Sofres) qui ont une bonne opinion de l`actuel Président ivoirien. Parmi eux, beaucoup de jeunes primo votants relevant d`un " stock " électoral urbain et surtout, transethnique -une vraie nouveauté. "Les raisons de ce choix sont multiples. On en parlera ultérieurement.
Pour l`heure, il est plutôt question d`expliquer pourquoi le Rdr, dernier de la classe (avec 28% des intentions de voix), a le souffle court.
Au moment où la campagne électorale s`anime sur le terrain, les stratèges politiques des centristes vivent une crise d`orientation. Assaillis comme ils le sont, par d`inombrables problèmes. Les données de l`équation ne sont pas simples pour le Rdr : Effacer de la mémoire des ivoiriens, en quelques semaines de meetings et tournées, l`image négative qu`ils ont de Ouattara. Maintenir dans ses rangs, des militants désabusés. Y faire entrer de nouveaux membres. Séduire le plus grand nombre d`électeurs (par des promesses électorales -programme de gouvernement, projet de société.) L`épreuve se corse davantage avec les dernières sorties tumultueuse du n°1 des républicains. Diaboliquement expert en tirades, Alassane Ouattara a le chic pour crisper ceux à qui il fait pourtant les yeux doux. A Bouaké, faisant allusion au coup d`Etat manqué transmué en rébellion, qui a coûté la vie à tant d`ivoiriens (personnalités politiques et militaires, anonymes ou connues) il a dit: " On n`acceptera pas que l`élection présidentielle prévue en novembre 2009 soit à nouveau reportée…Vous (ex-rébelles) avez pris les armes contre une personne. C`était pour dire que cette personne n`était pas véritablement élue démocratiquement. Et qu`elle n`appliquait pas les principes démocratiques. Et encore que cette personne devrait s`effacer pour que la démocratie revienne en Côte d`Ivoire. Compte tenu de la situation qui perdurait, vous avez accepté de faire en sorte que la personne demeure. Et elle est au pouvoir depuis quatre ans sans élection… "
Voici ce que Dramane a fait du parti créé par feu Djéni Kobena. Le Rdr, sorti des entrailles du Pdci à cause d`un déficit démocratique, donne aujourd`hui de lui, l`image d`une formation politique violente, chantre de l`accession au pouvoir par des voies non démocratiques. Sans remords, Alassane Ouattara l`a d`ailleurs justifié lors de sa rencontre avec les ex-rebelles ivoiriens.
Alors que toutes les victimes de la rébellion de septembre 2002 commençaient, à l`ère de la réconciliation et de la paix recherchée, à pardonner aux pieds nickelés leur folie meurtrière, Ouattara vient fendre leur cœur. En les plongeant à nouveau dans la vallée de larmes, par des propos du genre : " chers frères des Fn, votre combat était indispensable. Je vous félicite. "Grosse bourde ! Qui plombe une campagne qu`il voulait pourtant, civilisée au départ. Mais qui s`est embourbée chemin faisant, dans des attaques inutiles, provocatrices et surtout révélatrices. Donnant du coup du fil à retordre à ses affidés qui sont obligés de décupler énergie et imagination, pour rectifier le tir. Colmater les brèches. Ils sont soumis à une course contre la montre. A des tests éreintants que Alassane, par ses gaffes perpétuelles, tend à dresser sur leur chemin.
En effet, après avoir justifié l`agression contre le pays et son président par les rebelles, Ouattara s`attaque aux Forces armées de Côte d`Ivoire. Simplement, parce que cet homme a toujours considéré l`armée nationale comme une milice à la solde du président Gbagbo. Au point où à Marcoussis et à maintes occasions, il a ouvertement souhaité sa dissolution, le désarmement et le cantonnement des Fds. Au même titre que les assaillants connus sous le vocable ténébreux de : Mpci, Mjp, Mpigo. Les grenadiers voltigeurs et autres sympathisants du Rdr n`ont-ils pas, de tout temps, crié leur haine des Fds, accusés d`avoir assassiné " nos militants " supposés enfouis dans un vrai faux charnier découvert à la lisière de la prison civile de Yopougon ? Sept ans après le déclenchement de la crise militaro politique que vit le pays, l`ancien Premier ministre d`Houphouët- Boigny se lâche et se dévoile. A propos de l`opération Dignité et le bombardement de Bouaké (par les Fds), il déclare, sans sourire : "C`est un acte barbare et stupide ". Pour Ouattara, " tuer est indispensable". Or, comme l`indique M. Coulibaly Gervais, président de la Cap-Urlg), " on ne peut pas dire que faire la guerre était indispensable et dire que les conséquences de cette guerre étaient stupides ". Ce n`est pas logique. Ici encore, Alassane Ouattara n`a pas hésité à se mettre à dos, l`armée nationale de " son "pays.
La réaction du chef d`état-major de l`armée, le général Philippe Mangou, est à la mesure de l`outrecuidance et de la vanité désespérante du mentor du Rdr: " Certaines personnes pensent que les actes que nous avons posés sur le terrain, sont des actes stupides, et honteux. A ceux-là, nous disons tout simplement qu`ils n`ont rien compris. Et nous disons également que cela ne nous étonne guère. Parce que ceux-là mêmes sont au cœur de cette crise politico-militaire que nous connaissons. Ils sont de ceux qui ont endeuillé la Côte d`Ivoire et leurs propos aujourd`hui, ne nous étonnent guère. Cela ne nous étonne guère, parce qu`ils ne savent pas les missions de notre armée ".
Face à la détermination des militaires (Fds) à rendre coup pour coup, toute agression, Alassana, dos au mur, actionnera après coup, des médiateurs (Henriette Dagri Diabaté, Hamed Bakayoko, etc). Lesquels se rendront au domicile (privé)du Général Mangou, pour faire amende honorable et donc, jouer la pédale douce. En s`adonnant piteusement, à une lecture expliquée des récents propos désobligeants d`Alassane. La hache de guerre déterrée, sera enterrée. A la joie du Rdr. A voir le ouf de soulagement poussé par les journaux qui lui sont proches: " Palabre est fini ". Certes, mais demeure, la course aux obstacles qui émaillent la campagne du Rdr. L`enjeu est de taille : Comment avoir les faveurs d`une armée qu`on insulte, qu`on veut mettre en vacances forcées au profit des rebelles et autres dozo, quand on sait que lors de l`élection présidentielle de 2000, le Président sortant, Laurent Gbagbo, a battu son adversaire, feu le Général Robert Guéi, dans la plupart des casernes du pays ? Comment réussir à polir en si peu de temps, l`image trop écornée d`un candidat (Alassane) qui n`arrête pas de traîner des casseroles et de déraper? Réduisant au quotidien ses supporters, au supplice de Tantale. En définitive, la campagne du Rdr prend des allures de justification, de mise au point, de suppliques barbantes.
Suffit-il de dire timidement maintenant, que l`ancien gouverneur de la Bceao pour le compte de la Haute Volta (BF) n`a aucun lien avec les rebelles, pour que ce que le Rdr qualifie de " mensonge ", sorte de l`esprit des Ivoiriens? Même quand au plus fort de la crise militaro politique, les chefs de guerre, naguère dans la garde rapprochée du couple Ouattara, précisent que, " c`est Ouattara qui s`occupait de nous, en nous pourvoyant en moyen financier, en armes et autre logistique, depuis notre base arrière de Ouaga… " (Exit le Cdrom encore en circulation). Autrement dit, "Ouattara est le père de la rébellion ivoirienne". Comment ne pas être conforté dans cette conviction quand les plus proches collaborateurs (Rdr) de Ouattara, en Bisbille avec les ex-rebelles, explosent. Résultat de leur incontinence: " On n`acceptera jamais que ces caïmans sortis de notre pipi nous dictent la loi ", enragent-ils, publiquement. C`est tout dire.
Question : Dramane est-il l`homme du " changement ", le démocrate, comme il le fait croire pendant ses tournées politiques ? Lui qui soutient qu`"on peut organiser l`élection présidentielle ivoirienne sans désarmer les rebelles ". Lui dont les " militants "traitent de " calomniateurs ", tous ceux qui ne font que rappeler à Ouattara, ses propres déclarations: " Quand je frapperai ce régime (Ndlr : Henri Konan Bédié était au pouvoir), il tombera comme un fruit mûr ". Poursuivi par la justice ivoirienne que le Rdr qualifiait à l`époque d`être aux ordres de Bédié, Ouattara prophétisera la suite des événements à venir, comme s`il était dans les secrets des dieux: " Je rentrerai en Côte d`Ivoire avant la fin de l`année ". Et vlan ! Le 24 décembre 1999, un coup d`Etat du général Guéi et de ses " jeunes gens ", balaya Henri Konan Bédié du pouvoir. Ouattara exultera: " C`est une révolution des œillets ". L`extase fut longue: " Quand un Ouattara dit quelque chose, il le fait… "Allusion à la chute du régime qui l`avait rendu momentanément apatride en vertu d`un mandat d`arrêt lancé contre lui pour faux et usage de faux en matière de nationalité. Tel est un pan du parcours de ce futur candidat à la présidentielle. Une histoire que même ses hagiographes ont du mal à tronquer, tant sont nombreux, les témoins et les contemporains qui la vivent ou l`ont vécue.
Sur le terrain, il n`est pas aisé de faire gober des contrevérités à ces sachant. D`où l`autre casse-tête chinois qui se pose aux défenseurs du " brave-tchè ". Lesquels observent que la partie n`est pas du tout jouée pour eux. Notamment, dans le Grand Ouest. Les émissaires d`Alassane qui s`y sont rendus récemment, ne pouvaient qu`avoir le profil bas. Implorant le pardon et la fraternité de cette région durement secouée par la crise militaro politique. Aux Wê, Amon Tanoh (ministre Rdr et porte-parole de Ouattara) dira, surtout à Mao Glofiè: " Nous sommes venus vous demander pardon " (in Fraternité Matin du lundi 20 juillet, 2009). A l`évidence, dans la plupart des régions du pays où les autochtones ont élevé une résistance farouche aux assaillants, en s`organisant en comité d`autodéfense, à la joie de la République, les hommes de Ouattara ont aujourd`hui du mal à supporter le regard des Résistants. Dont Mao Glohifé, chef de village, chef " milicien " comme l`appellent les casse couilles du Rdr.
Pour qui, objectivement, vont voter Mao Glofiè et ses parents wê qui, pour empêcher l`extermination des leur par les pieds nickelés à la solde d`Alassane Dramane Ouattara, ont dû, par légitime défense, s`organiser en combattant ? Là où, à cause de la ligne de démarcation introduite par les forces d`occupations occidentales, le pouvoir était contraint d`abandonner voire de laisser à la merci des rebelles, une partie de la population dont il ne pouvait assurer la sécurité ?
Le Rdr qui ne souffre pas d`amnésie, peut-il faire campagne dans cette région qui a résisté aux barbares? Que peut dire le bourreau à ses victimes pour les amadouer ? Peut-il, sans honte et gêne, solliciter les voix des personnes qu`il a réduites à la misère ? La partie ne semble guère aisée là où le camp présidentiel étend sa toile. Pour sûr, la campagne d`Alassane s`annonce par endroits comme, aller à canosa. S`humilier. Demander pardon pour ses fautes. Or, cette posture est incompatible avec la sollicitation des voix.
On le voit bien. Le sondage Sofres est en plein dans le mille. Il traduit exactement l`état d`esprit des ivoiriens. L`image qu`ils ont du Rdr et de son mentor. Heureusement que, contrairement aux autres enquêteurs ou analystes qui, scotchés depuis les capitales occidentales, font des élucubrations sur les partis politiques ivoiriens majoritaires ou minoritaires, ceux de Sofres n`ont pas forgé leurs certitudes à partir de sources corrompues et réactionnaires. Ils sont venus sur le terrain. Tout comme eux, les ivoiriens qui savent faire la différence entre sympathisants, militants et électeurs, ne se laissent pas prendre à la mystique démagogique de certains leaders qui affichent un optimisme béat : " Agnibilékro a choisi son président : Tapis rouge pour Ado ". " Le Nord, c`est notre (Rdr) zone ", les " républicains vont faire le plein des voix dans leur pré carré", etc.
Un tel discours est à l`avenant. Surtout que les leaders politiques ivoiriens sont en pré campagne électorale. C`est donc de bonne guerre. Pour être sérieux, tout observateur doit intégrer dans son analyse, des données fondamentales : 2001 n`est pas 2009. Entre les deux dates, beaucoup d`eau a coulé sous le pont de la jeune démocratie ivoirienne. La Côte d`Ivoire de l`après Houphouët, de la gouvernance des Houphouétistes (Ouattara, Bédié) des socialistes Fpi, a laissé des traces indélébiles. Ce que reconnaît Alassane Dramane Ouattara : " Les premiers ministres (Ivoiriens) n`ont pas de pouvoir institutionnel. Bien sûr que moi, j`ai fait l`exception parce que le Président Houphouët était absent sur toute la moitié de l`année et compte tenu de son âge, j`étais un premier ministre avec les pleins pouvoirs "( Le Patriote N°2937 p3).Autrement dit, Ouattara n`est pas un homme neuf. Il a déjà géré la Côte d`Ivoire. Il a flirté avec l`opposition sous Bédié, puisque jeté par ce dernier, à la périphérie du pouvoir d`Etat. D`où sa mauvaise humeur qui s`est exprimée depuis les bords de la Seine (France) par des paroles déplaisantes, véritables bombes sociales : " C`est parce que je suis du Nord, musulman qu`on m`inflige un tel traitement ". L`ancien gouverneur de la Bceao pour le compte de la Haute Volta, venait ainsi d`ouvrir la boîte de pandore. S`attirant de ce fait, la sympathie et les faveurs des ressortissants du Nord qui voyaient en lui, leur leader. Leur défenseur. Leur " brave-tchè ". Surtout que des cadres, des citadins alphabétisés, ont fait circuler dans les mosquées, villes et villages, la " charte du Nord". Un pamphlet séditieux tenant à " réveiller la conscience " de ces ivoiriens qui ont fini par croire que depuis l`ère Houphouët, ils ne servent que de dernière roue de la charrette. Qu`ils sont déconsidérés par la République. Pis, qu`ils sont victimes d` " exclusion ". Le Professeur Samba Diarra, auteur de " les faux complots d`Houphouët ", réputé proche du Rdr et d`autres écrivains couleront dans du marbre, des phrases terribles, attribuées à raison ou à tort, aux dirigeants du Pdci au sommet du monopartisme: " les dioula, ces nomades, bouviers, ne sont bon qu`à garder le pâturage et le troupeau ".
A la mort d`Houphouët, la tension (liée à la succession ) qui prévalait entre le premier ministre Ouattara (du Nord) et Henri Konan Bédié(centre), Président de l`Assemblée nationale et héritier constitutionnel, au vu de l`article 11, a jeté en définitive le Nord, fief du Pdci, dans la " case "(Rdr).
Chassé du pouvoir comme un malpropre par feu, le général Robert Guéi, à la joie d`Alassane Dramane Ouattara, Bédié aura perdu du terrain au nord. Beaucoup de terrain sur son allié du Rhdp. Mais l`embellie de la " case "sera de courte durée. Car, la guerre qu`il aurait financée contre le pouvoir socialiste du Président Gbagbo, et qu`il considère comme " indispensable ", n`aura pas apporté aux nordistes dont certains se sont reconnus dans la rébellion , l`épanouissement recherché. Bien au contraire ! La piétaille armée (Fn) aura semé désolation et cauchemar au Nord : Prostitution à grande échelle, recrudescence des filles mères, infrastructures de base détruites, pauvreté endémique, situation sanitaire préoccupante (Sida), déscolarisation…
Avec l`installation insidieuse de la misère au Nord, le Président de la République, longtemps présenté par ses contempteurs comme l`ennemi des gens du nord, est appelé à la rescousse. Là où les députés, maires, Présidents des conseils généraux, les cadres et autres leaders politiques du nord proches du Rdr, ont échoué.
Le Nord à qui Dramane Ouattara avait promis le paradis, grâce à ses relations si le Rdr venait à occuper les différents postes électifs en jeu, s`est retrouvé à la case départ. Malgré la partition jouée en faveur du Rdr par la population, dans l`ensemble. Ouattara n`a jamais tenu ses promesses. Préférant, par exemple donner des kilomètres de bitumes au Gabon. Attendant d`être un jour, Président de la République de Côte d`Ivoire, pour faire bénéficier à ses compatriotes, de son intelligence et de sa surface financière. Pourtant, dans cette même Côte d`Ivoire, Donwahi Boza (paix à son âme) a construit son village, Mayo, sans jamais avoir été chef de l`Etat. Pareil élan de la part du Pdg de la Cei/Sodeci, Marcel Zady Kessi, qui a fortement contribué au développement de Yacollidabouo, à Soubré. Les exemples sont légion.
Le temps aura permis à tous, de savoir qui est qui. Et à qui donner sa voix en retour, pendant l`élection présidentielle. Pour sûr, il faudra beaucoup d`énergie et un revirement spectaculaire pour que Dramane Ouattara emporte le suffrage des Nordistes à 100%. Eux qui ont eu l`occasion d`apprécier la solidarité de la République à leur endroit, au moment où " le père de la rébellion " était aux abonnés absent. Eux qui aujourd`hui, découvrent Laurent Gbagbo, le chef de l`Etat. Qui, sans état d’âme, apporte des réponses à leurs préoccupations (sous-préfectures, préfectures, kilomètres de bitumes, établissements scolaires et sanitaires, adduction d`eau…)
Un chef d`Etat qui, sans discrimination, nomme à ses côtés, pour servir la République, des compétences qui ne sont pas forcément de son parti, de sa région. Exemples ? Laurent Dona Fologo (Rpr- Conseil économique et social), le général Youssouf (grand chancelier), Gervais Coulibaly (porte- parole), Mamadou Koulibaly (président de l`Assemblée nationale), Dr Coulibaly Malick, directeur de cabinet adjoint (petit fils de Gbon Coulibaly, feu le patriarche qui a signé un pacte avec Houphouët et le Pdci). A propos de Dr Coulibaly Malick, la presse (L`IA du lundi 20 juillet 2009) révèle : " Korhogo, près de trois mois après sa nomination : Les populations derrière le Dr Malick Coulibaly ". C`est dire que, par loyauté, de nombreux citoyens lambda ou cadres nommés ici et là par le Président de la République, tout comme leurs familles biologiques, renverraient sans aucun doute l`ascenseur au chef de l`Etat.
A côté de ceux-ci, l`Anci de Zémogo (transfuge du Rdr) va son petit bonhomme de chemin à Boundiali et au-delà. A l`instar des mouvements de soutien à Laurent Gbagbo qui ont un encrage au Nord. Tous contribuent forcément à l`émiettement de l`électorat du Nord, anciennement favorable en grande partie aux républicains ". Sans compter que dans pareil cas, le taux d`abstentionnisme est élevé. Peut-on imaginer les déçus du parti de Ouattara, donnant leur voix au Pdci de Henri Konan Bédié qui a jeté en prison, toute la direction du Rdr? Pas évident ! Alors, Alassane 3e (sondage Sofres) derrière Bédié et Gbagbo ? C`est la réalité du terrain et le prix d`une politique bâtarde menée par une opposition pleine de contradictions et qui va au front en rang dispersé.

Douh-l.Patrice
pdouh@yahoo.fr
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ