La commission nationale de supervision de l`identification est en proie à une crise. Les commissaires réclament le départ du président Yua Koffi.
Ce n`est pas la grande entente en ce moment entre le président Hua Koffi, premier responsable de la Commission nationale de supervision de l`identification (CNSI), et les autres commissaires de cette structure. La crise qui couvait depuis quelque temps a fini par éclater. Selon les informations en notre possession, les autres commissaires ont plusieurs griefs contre le magistrat. Ce sont, entre autres, le mandat du président qui serait arrivé à expiration et sa gestion opaque de la CNSI. A en croire une source proche de la commission, conformément aux textes de cette structure, le mandat du président de la CNSI est de trois ans non renouvelables. Mais, alors que celui de Yua Koffi a expiré depuis le 31 mai 2009, le magistrat, arguant qu`il a été nommé par un décret du Président de la République, refuserait, dit-on, de partir et serait même en plein lobbying pour être reconduit, par Laurent Gbagbo. Et à en croire Alain Lobognon, premier vice-président, c`est à lui que le règlement intérieur de la CNSI donne désormais droit d`assurer l`intérim en attendant bien sûr la nomination d`un nouveau patron. L`autre point de discorde concerne la gestion humaine et financière de la commission nationale de supervision de l`identification. Pour ce qui est de la question financière, les commissaires, avec à leur tête Alain Lobognon, estimant que Hua Koffi gère de façon opaque la manne que l`Etat octroie à la CNSI, ont souhaité un audit. Et cet audit mené de mai à juin 2009, par le ministère de l`économie et des finances, a révélé un trou de 2 milliards dans les comptes de la CNSI. Ce qui a valu le limogeage à la mi-juillet de l`ancien régisseur, Mme Dagobert Banzio, l`épouse du ministre de la jeunesse des Sports et loisirs qu`on accuse d`être la complice du grand patron. En outre, continue-t-on- d`expliquer, contrairement à son prédécesseur, Koné Mamadou,
actuellement ministre de la justice et des droits de l`homme, Hua ne rend pas compte à ses collaborateurs. « Il travaille seul nous ne faisons pas de réunion. Pour preuve le président ne nous a jusque-là pas encore convoqués pour faire le point des différentes missions que la CNSI a menées aussi bien en Côte d`Ivoire qu`à l`extérieur dans le cadre de l`opération d`identification. En outre, lors du lancement de l`opération de croisement des fichiers qui s`est tenu à Bassam, il n`y avait aucun autre membre de la CNSI en dehors du président parce que comme d`habitude, il fait cavalier seul. Et c`est par voie de presse que nous autres avons appris la tenue de cette cérémonie. Si bien que c`est maintenant que nous sommes en train de recruter et former les 150 agents qui doivent représenter la CNSI dans les différents bureaux de croisement, alors que l`opération a déjà démarré », explique un des commissaires que nous avons joint.
Et c`est, selon lui, pour remettre fin à tout ce cafouillage que, sur convocation d`Alain Lobognon, premier vice-président, les commissaires de la CNSI se sont retrouvés au siège de cette structure mercredi dernier pour une séance de travail avec tous les acteurs de l`identification « afin de s`accorder sur les missions respectives ». Mais Alain Lobognon qui a décidé de contester ouvertement l`autorité de Yua Koffi a claqué la porte dès que le président de la CNSI y a mis les pieds. Estimant qu`il trouvait inconcevable que le président vienne présider une réunion dont il ignorait l`ordre du jour. « Je suis sorti pour protester contre la présence de M. Yua Koffi. Il n`a jamais convoqué de réunion avec les structures en question. J`ai convié l`ensemble des structures pour réfléchir sur le plan de charge et sur les missions respectives dans le cadre de la deuxième phase de l`opération. A quelques minutes de l`ouverture de la réunion, on m`a dit que M. Yua Koffi serait dans la salle. Et j`ai dit, s`il assiste à la réunion, je sors. Parce que depuis le 31 mai 2009, le mandat de M. Yua Koffi est arrivé à expiration. Il est magistrat et il lui appartient de dire le droit », a expliqué le représentant des forces nouvelles, hier dans les colonnes d`un confrère, pour justifier son acte. Le président de la CNSI que nous avons joint pour avoir sa version des faits n`a pas souhaité s`étendre sur le sujet parce que « la période est trop sensible».
Mireille Abié
Ce n`est pas la grande entente en ce moment entre le président Hua Koffi, premier responsable de la Commission nationale de supervision de l`identification (CNSI), et les autres commissaires de cette structure. La crise qui couvait depuis quelque temps a fini par éclater. Selon les informations en notre possession, les autres commissaires ont plusieurs griefs contre le magistrat. Ce sont, entre autres, le mandat du président qui serait arrivé à expiration et sa gestion opaque de la CNSI. A en croire une source proche de la commission, conformément aux textes de cette structure, le mandat du président de la CNSI est de trois ans non renouvelables. Mais, alors que celui de Yua Koffi a expiré depuis le 31 mai 2009, le magistrat, arguant qu`il a été nommé par un décret du Président de la République, refuserait, dit-on, de partir et serait même en plein lobbying pour être reconduit, par Laurent Gbagbo. Et à en croire Alain Lobognon, premier vice-président, c`est à lui que le règlement intérieur de la CNSI donne désormais droit d`assurer l`intérim en attendant bien sûr la nomination d`un nouveau patron. L`autre point de discorde concerne la gestion humaine et financière de la commission nationale de supervision de l`identification. Pour ce qui est de la question financière, les commissaires, avec à leur tête Alain Lobognon, estimant que Hua Koffi gère de façon opaque la manne que l`Etat octroie à la CNSI, ont souhaité un audit. Et cet audit mené de mai à juin 2009, par le ministère de l`économie et des finances, a révélé un trou de 2 milliards dans les comptes de la CNSI. Ce qui a valu le limogeage à la mi-juillet de l`ancien régisseur, Mme Dagobert Banzio, l`épouse du ministre de la jeunesse des Sports et loisirs qu`on accuse d`être la complice du grand patron. En outre, continue-t-on- d`expliquer, contrairement à son prédécesseur, Koné Mamadou,
actuellement ministre de la justice et des droits de l`homme, Hua ne rend pas compte à ses collaborateurs. « Il travaille seul nous ne faisons pas de réunion. Pour preuve le président ne nous a jusque-là pas encore convoqués pour faire le point des différentes missions que la CNSI a menées aussi bien en Côte d`Ivoire qu`à l`extérieur dans le cadre de l`opération d`identification. En outre, lors du lancement de l`opération de croisement des fichiers qui s`est tenu à Bassam, il n`y avait aucun autre membre de la CNSI en dehors du président parce que comme d`habitude, il fait cavalier seul. Et c`est par voie de presse que nous autres avons appris la tenue de cette cérémonie. Si bien que c`est maintenant que nous sommes en train de recruter et former les 150 agents qui doivent représenter la CNSI dans les différents bureaux de croisement, alors que l`opération a déjà démarré », explique un des commissaires que nous avons joint.
Et c`est, selon lui, pour remettre fin à tout ce cafouillage que, sur convocation d`Alain Lobognon, premier vice-président, les commissaires de la CNSI se sont retrouvés au siège de cette structure mercredi dernier pour une séance de travail avec tous les acteurs de l`identification « afin de s`accorder sur les missions respectives ». Mais Alain Lobognon qui a décidé de contester ouvertement l`autorité de Yua Koffi a claqué la porte dès que le président de la CNSI y a mis les pieds. Estimant qu`il trouvait inconcevable que le président vienne présider une réunion dont il ignorait l`ordre du jour. « Je suis sorti pour protester contre la présence de M. Yua Koffi. Il n`a jamais convoqué de réunion avec les structures en question. J`ai convié l`ensemble des structures pour réfléchir sur le plan de charge et sur les missions respectives dans le cadre de la deuxième phase de l`opération. A quelques minutes de l`ouverture de la réunion, on m`a dit que M. Yua Koffi serait dans la salle. Et j`ai dit, s`il assiste à la réunion, je sors. Parce que depuis le 31 mai 2009, le mandat de M. Yua Koffi est arrivé à expiration. Il est magistrat et il lui appartient de dire le droit », a expliqué le représentant des forces nouvelles, hier dans les colonnes d`un confrère, pour justifier son acte. Le président de la CNSI que nous avons joint pour avoir sa version des faits n`a pas souhaité s`étendre sur le sujet parce que « la période est trop sensible».
Mireille Abié