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Société Publié le vendredi 31 juillet 2009 |

Ecole ivoirienne: Tous coupables !!!

Les résultats du baccalauréat en Côte d’Ivoire viennent de tomber. La récolte de neuf mois de semences et d’entretien. Une récolte bien maigre. Les fruits ont été très largement en deçà de l’espérance des fleurs. A peine 20% sur le territoire national. 13% en série D ; la série qui présentait le plus de candidats.

Au niveau universitaire, notre pays a toujours tenu le haut du pavé aux concours du CAMES pour les différentes agrégations. Aujourd’hui, le voilà contraint à adopter un profil bien bas. Nous devrions en avoir honte !

Les journaux parus au lendemain de la proclamation des résultats ont tous titré : « Résultats catastrophiques ». Des régions entières du pays n’ont obtenu que 5% d’admis. Faut-il chercher le coupable bien loin ? Nul besoin de détective privé, ni d’un agent 007. L’on ne récolte que ce que l’on a semé.

D’abord les enseignants : combien de temps a duré cette année scolaire, jalonnée de revendications corporatistes à n’en point finir. Oubliant parfois l’élément essentiel, nos enseignants se sont concentrés sur leurs propres intérêts. Oubliant que la satisfaction n’est pas toujours et seulement matérielle.

Les parents d’élèves : que les vissicitudes de la vie quotidienne empêchent de suivre leurs enfants. Partis tôt à la recherche du pain quotidien, rentrés souvent à une heure tardive ; ni le père, ni la mère, n’ont la possibilité de suivre le cours de vie de l’enfant. A cela faut-il ajouter : l’école parallèle. En clair, toutes ces inventions de la vie moderne (internet, télévision, radio, CD et autres revues inappropriées, etc.). Autant de facteurs qui agressent l’enfant à tout vent.

L’enfant lui-même : qui certainement par manque de modèle a perdu le sens de la dignité et de l’honneur. Quelquefois désabusé, il se dit « à quoi bon ? », convaincu de n’avoir aucune perspective d’emploi futur, malgré ses efforts. Ainsi donc désabusé, il n’y a pour lui aucune émulation. La société dans laquelle il vit ne présentant pour lui aucun idéal.

Et l’Etat dans tout ça ? Il nous semble bien loin cette époque glorieuse où l’éducation était la priorité des priorités. C’était l’époque où l’Education nationale absorbait plus de 40% du budget national. Elle est bien loin cette époque où l’Education nationale faisait la fierté du pays. Mais nous ne pouvons pas vivre que de nostalgies. Il faut que l’Etat reprenne les choses en main. Pas avec des états généraux comme nous en avons connu dans le passé et dont les résultats doivent être des reliques à ce jour, mais plutôt faire une vraie toilette du système, une remise en question totale du système, une véritable lessive, amputer tous les membres gangrénés pour en sortir un système propre, débarrassé de tous les faucilles et de toutes les pesanteurs inutiles.

Il y aura certainement des grincements de dents, mais, l’on ne peut faire des omelettes sans casser des œufs. Au moment où notre pays amorce un renouveau, l’assainissement de tous les secteurs à commencer par l’Education, me semble plus qu’opportun. De grâce, vivement que nous ne revivions plus ces résultats qui sont loin d’honorer notre pays.

Pour ce faire, je lance un vibrant appel à tous, autant que nous sommes : décideurs politiques, enseignants, parents d’élèves, élèves, société civile, tous ceux qui peuvent aider l’école à ressusciter ; à accorder nos violons pour que revive dans la sérénité l’école ivoirienne : berceau de notre développement.

Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.

Roland DAGHER
Conseiller Economique et Social
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