Ababo-Sagbé est un sous quartier de la commune d’Abobo. Les populations de ce quartier vivent dans le noir et sans eau.
Bâti entre ravins et pylônes de haute tension, Abobo-Sagbé exhibe ce matin des ruelles immondes. Au-dessus, des fils électriques traversent pêle-mêle les toitures des maisons déflorées jusqu’aux quartiers précaires. Des poteaux électriques de la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) sont déposés aux abords de la voie principale qui longe le 21ème arrondissement. Quelques habitants qui jouent aux dames devant un kiosque affirment qu’ils sont destinés à éclairer Sagbé-Nouveau, une extension d’Abobo-Sagbé. Par ailleurs, la Cie a entrepris depuis quelques semaines de réhabiliter les poteaux électriques de certains sous-quartiers de Sagbé. On peut apercevoir des lampes publiques allumées en plein jour à «Celeste», «Bad», au sous-quartier 21ème arrondissement. « Cela fait deux mois que cette zone n’avait pas de lumière. A telle enseigne que l’insécurité s’est accrue. Très souvent, ces mêmes lampadaires nous lâchent et à chaque fois il faut plusieurs mois pour les changer», explique un jeune coiffeur de ce quartier. Comme ici, plusieurs zones obscures ont été dotées de lumière depuis la semaine dernière. En juin, Souleymane Sangaré, président de l’Ong internationale « Copisap », avait adressé un courrier à la présidence. Il faisait état de la souffrance de la population d’Abobo-Sagbé privée d’eau et d’électricité. Un bon début pour renouer définitivement avec la lumière ? On est loin du compte. « Le problème dont souffre Sagbé n’est pas seulement au niveau des lampadaires qui tombent en panne. Ce sont les coupures de courant intempestives. Il nous arrive parfois d’attendre un mois pour avoir l’électricité. Ce n’est pas en changeant les ampoules qu’on arrivera à résoudre ce problème », fulmine Sylla Y., un chauffeur de wôrô-wôrô qui habite « Bad ». Sur la question, les habitants d’Abobo-Sagbé sont unanimes. Ils subissent cette injustice depuis 2006. Le nœud du problème, selon Irié Aimé un résident du sous-quartier « Céleste », ce sont les transformateurs. Ils prennent feu à tout moment. Ce matin, le chef du quartier de « Celeste », Ouattara Souleymane est absent. Irié notre guide tenait à le prendre pour témoin. En l’absence de Souleymane, ses parents acceptent de parler de leur calvaire. Il y a un transformateur, disent-ils, à cent mètres de là (Ils nous montrent un poteau électrique). « Il prend feu à tout moment », informe l’un des parents. C’est l’une des nombreuses causes des coupures fréquentes. Irié Aimé ajoute que la Cie est très souvent informée de ce phénomène. « Elle (Cie) nous dit que nous ne payons pas nos factures ici à Sagbé parce qu’il y a trop de branchements anarchiques », explique-t-il. Sagbé qui est l’un des 24 quartiers les plus peuplés d’Abobo est habité par une population pauvre. « Le compteur de la Cie coûte 120.000 Fcfa. Il faut dépenser environ 140.000 Fcfa quand on y ajoute les frais techniques. C’est cher et tout le monde ne peut s’en procurer », expliquent les parents de Souleymane. C’est une explication radicale que ces personnes trouvent aux branchements anarchiques qui pullulent ici. A la question de savoir si ces branchements illégaux ne sont pas la véritable cause des coupures de courant qui plongent Sagbé dans le noir, personne ne veut y répondre. On est convaincu que ce sont plutôt les transformateurs qu’il faut revoir. En entendant de trouver la clef du problème, Sagbé doit continuer de vivre dans le noir et l’incertitude. L’insécurité qui en est l’une des conséquences fâcheuses bat son plein...Et les flics du 21ème n’y peuvent rien. « Ici, il faut apprendre à se défendre, c’est un quartier dangereux », indique un habitant.
Raphaël Tanoh
Bâti entre ravins et pylônes de haute tension, Abobo-Sagbé exhibe ce matin des ruelles immondes. Au-dessus, des fils électriques traversent pêle-mêle les toitures des maisons déflorées jusqu’aux quartiers précaires. Des poteaux électriques de la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) sont déposés aux abords de la voie principale qui longe le 21ème arrondissement. Quelques habitants qui jouent aux dames devant un kiosque affirment qu’ils sont destinés à éclairer Sagbé-Nouveau, une extension d’Abobo-Sagbé. Par ailleurs, la Cie a entrepris depuis quelques semaines de réhabiliter les poteaux électriques de certains sous-quartiers de Sagbé. On peut apercevoir des lampes publiques allumées en plein jour à «Celeste», «Bad», au sous-quartier 21ème arrondissement. « Cela fait deux mois que cette zone n’avait pas de lumière. A telle enseigne que l’insécurité s’est accrue. Très souvent, ces mêmes lampadaires nous lâchent et à chaque fois il faut plusieurs mois pour les changer», explique un jeune coiffeur de ce quartier. Comme ici, plusieurs zones obscures ont été dotées de lumière depuis la semaine dernière. En juin, Souleymane Sangaré, président de l’Ong internationale « Copisap », avait adressé un courrier à la présidence. Il faisait état de la souffrance de la population d’Abobo-Sagbé privée d’eau et d’électricité. Un bon début pour renouer définitivement avec la lumière ? On est loin du compte. « Le problème dont souffre Sagbé n’est pas seulement au niveau des lampadaires qui tombent en panne. Ce sont les coupures de courant intempestives. Il nous arrive parfois d’attendre un mois pour avoir l’électricité. Ce n’est pas en changeant les ampoules qu’on arrivera à résoudre ce problème », fulmine Sylla Y., un chauffeur de wôrô-wôrô qui habite « Bad ». Sur la question, les habitants d’Abobo-Sagbé sont unanimes. Ils subissent cette injustice depuis 2006. Le nœud du problème, selon Irié Aimé un résident du sous-quartier « Céleste », ce sont les transformateurs. Ils prennent feu à tout moment. Ce matin, le chef du quartier de « Celeste », Ouattara Souleymane est absent. Irié notre guide tenait à le prendre pour témoin. En l’absence de Souleymane, ses parents acceptent de parler de leur calvaire. Il y a un transformateur, disent-ils, à cent mètres de là (Ils nous montrent un poteau électrique). « Il prend feu à tout moment », informe l’un des parents. C’est l’une des nombreuses causes des coupures fréquentes. Irié Aimé ajoute que la Cie est très souvent informée de ce phénomène. « Elle (Cie) nous dit que nous ne payons pas nos factures ici à Sagbé parce qu’il y a trop de branchements anarchiques », explique-t-il. Sagbé qui est l’un des 24 quartiers les plus peuplés d’Abobo est habité par une population pauvre. « Le compteur de la Cie coûte 120.000 Fcfa. Il faut dépenser environ 140.000 Fcfa quand on y ajoute les frais techniques. C’est cher et tout le monde ne peut s’en procurer », expliquent les parents de Souleymane. C’est une explication radicale que ces personnes trouvent aux branchements anarchiques qui pullulent ici. A la question de savoir si ces branchements illégaux ne sont pas la véritable cause des coupures de courant qui plongent Sagbé dans le noir, personne ne veut y répondre. On est convaincu que ce sont plutôt les transformateurs qu’il faut revoir. En entendant de trouver la clef du problème, Sagbé doit continuer de vivre dans le noir et l’incertitude. L’insécurité qui en est l’une des conséquences fâcheuses bat son plein...Et les flics du 21ème n’y peuvent rien. « Ici, il faut apprendre à se défendre, c’est un quartier dangereux », indique un habitant.
Raphaël Tanoh