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Politique Publié le samedi 1 août 2009 | Le Temps

Cour pénale internationale/ Sanction des crimes de guerre - Qui veut-on effrayer avec le spectre de la Cpi ?

Le coordonnateur régional Afrique de la Ci-Cpi, Me Francis Dako, fait de la provocation, en essayant d`agiter le spectre de la Cpi contre la Côte d`Ivoire, relativement aux crimes de guerre.

Selon le quotidien Fraternité Matin dans son édition du 28 juillet 2009, la Coalition ivoirienne pour la Cour pénale internationale (Ci-Cpi), a organisé du 17 au 18 juillet 2009, un colloque international sur le thème : "Justice internationale : complémentarité avec les juridictions internes". Ce colloque, selon le coordonnateur régional Afrique de la Ci-cpi, Me Francis Dako, a donné des précisions sur le cas de la Côte d`Ivoire vis-à-vis de la Cpi. Il affirme que "le Statut de Rome est applicable à la Côte d`Ivoire, alors qu`elle n`est que signataire de ce statut". Or, dans son développement, il reconnaît que le Conseil constitutionnel dont l`arrêt est sans recours, a jugé le statut non conforme à la Constitution. Déjà, à ce niveau, avec ces énormes contradictions, est-il nécessaire, de vouloir imposer à un pays souverain, une ratification que l`organe de juridiction suprême qu`est le Conseil constitutionnel, juge en déphasage avec la loi fondamentale de ce pays ? Non. Le plus curieux dans les pays africains, c`est qu`il y a des citoyens, prêts à banaliser même le statut existentiel des nations de ce continent, au profit d`organes étrangers, dont la légalité est discutable. Pour ce qui est de la crise ivoirienne, tout le déroulement est récent : les attaques, les violations ont été vulgarisées et diffusées au maximum. A cette étape, la plupart des instances internationales, surtout africaines, ont exigé comme préalable à toute discussion, l`amnistie de tous les chefs d`accusation, principalement, ceux liés à l`atteinte à l`autorité de l`Etat. Chose qui a été faite par le Président Laurent Gbagbo. Durant toute la balade de la classe politique ivoirienne à travers les villes africaines (Accra, Lomé, Dakar) et européennes (Paris - Marcoussis), les populations ivoiriennes ne se sont jamais senties aussi esseulées. L`Etat de Côte d`Ivoire était opposé à tout un bloc international dont la seule préoccupation était d`abord l`imposition du bloc rebelle au sein du gouvernement, et le partage de l`Administration ivoirienne, avec l`attribution de ministère par entité participante. Pourtant, combien de crimes ne se sont-ils pas succédé dans nos contrées à travers le territoire national notamment en zone Centre, nord, ouest (Cno) depuis septembre 2002 ? Mais aujourd`hui, après l`Accord politique de Ouagadougou et dans un esprit de réconciliation, les Ivoiriens n`aspirent qu`à aller aux élections en vue de faire renaître leur Nation. Et c`est seulement maintenant, que des initiatives de punitions de crimes font surface. N`essayons pas de perturber le croisement des données, étape cruciale pour les futures élections.

Qui va juger les fabricants et vendeurs d`armes ?

En ce qui concerne les crimes de guerre, la Cpi ne semble pas engagée à sévir selon les règles de l`art, c`est-à-dire, la pénalisation suivant le concept d`association de malfaiteurs. Les armes de guerre sont produites par des firmes occidentales. Le réseau de vente de ces armes à des personnes ressources, autres que les autorités étatiques, est connu de tous les services secrets européens. Le transport de ces armes d`un port européen à un point fixe sur le continent africain, très souvent dans des zones rurales reculées, est maîtrisé par ces mêmes services secrets. Les lois interdisant la vente d`armes de guerre à des personnes autres que les entités étatiques, sont connus de tous les gouvernants. Pourquoi se retrouve-t-on alors souvent avec des strapontins d`hommes politiques africains, devant cette cour pénale, pendant que la chaîne des coupables est épargnée à certains niveaux ? Les Ivoiriens ont pris le soin de filmer les événements cruciaux de cette crise et d`éditer suffisamment de documentations pour en savoir les tenants et les aboutissants.

Les médias européens commercialisent les drames africains

La deuxième chaîne de culpabilité s`établit au niveau des médias internationaux ; où finit le droit d`informer et où commence la culpabilité de non-assistance à personne en danger ! Des médias étrangers, qui étaient largement au fait de l`attaque, se sont déportés en masse sur Bouaké, pour filmer la prétendue coupe Ufoa (trophée sous-régional). Nous n`avons remarqué cet état de fait, que lorsque les médias français ont commencé à commenter et diffuser les revendications des rebelles. Ce rappel n`est que de l`histoire, nécessaire pour rafraîchir les mémoires et non de la médisance. Le Conseil de sécurité qui, comme le confirment les responsables de la Ci-Cpi, a le pouvoir de saisir la Cpi, bien qu`étant composé de membres émanant d`Etats par représentativité, ne donne le veto qu`aux grandes puissances. De ce fait, c`est un pouvoir concentré entre les mains des grands décideurs de ce monde, conscient qu`ils possèdent une économie tirant ses bénéfices de la vente des armes.
Nous voilà donc dans la situation où les grandes puissances sont enquêteurs, décideurs, procureurs, etc. Quelle est la place des ressortissants africains dans un conglomérat de pouvoir, qui repose sur la possession d`armes fatales et nucléaires ?
Si la Cpi veut réellement enquêter sur les crimes de guerre dans les pays africains, elle ne peut attendre et jouer le rôle de spectatrice, jusqu`à ce qu`il y ait le plus de morts possible avant de réagir. Parce que ses dirigeants savent la procédure à suivre en matière d`atteinte aux droits de l`homme. Les éléments assez percutants sur cette crise, y compris les déclarations, résolutions de la communauté internationale, que détiennent les Ivoiriens; sont encore vivaces pour que ce peuple ferme les yeux et les oreilles face à des élucubrations. Quant aux médias européens, nous avons compris. Ils ont l`art de jouer les historiens à travers des supposés documentaires, avec les horreurs filmés sur le conflit africain. Horreurs filmées par des journalistes freelances, que diffusent ces chaînes. Il est inacceptable que le malheur des populations ivoiriennes soit commercialisé. Au regard de son orientation doit-on chercher loin d`où cette coalition a tiré le financement de son colloque ? Pas vraiment !

Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
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