Guei Paul (pdt-Ujpa) a propos de la situation sociopolitique - “Sous Gbagbo, on ne parle plus de crise identitaire”

Dans cet entretien, Guéi Paul, président de L'Union de la jeunesse pour l'avenir (Ujpa) parle de son mouvement, de ses ambitions et de ses actions dans les zones Cno et réagit sur la récente attaque verbale de son pays par la France.

Président Guéi Paul, comment se porte votre mouvement ?
L'Union de la jeunesse pour l'avenir (Ujpa) est un mouvement de jeunes qui est né depuis le 2 avril 2009. Nous sommes en pleine phase d'implantation. A mi-parcours, nous sommes heureux d'avoir convaincu beaucoup de nos concitoyens et surtout, quatre (4) mois seulement après sa naissance. Disons que le bébé Ujpa se porte bien.

Qu'est-ce qui a milité en faveur de la création de ce mouvement ?
Epauler nos ainés, tels Charles Blé Goudé et les autres leaders de la galaxie patriotique est le credo de l'Ujpa. Ensuite, nous nous faisons forts de prôner les idéaux de paix et de réconciliation d'un homme d'exception. J'ai nommé le Président Laurent Gbagbo. Nous louons son courage légendaire et sa clairvoyance politique.

Certaines personnes voient la main de Charles Blé Goudé derrière l'Ujpa. Qu'en est-il?
Nous tenons ici, à réaffirmer notre autonomie. Certes, on ne peut cacher le soleil avec la main. Mais, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, Charles Blé Goudé est en quelque sorte, le leader de toute la jeunesse ivoirienne! Nul ne peut honnêtement évoquer le nom du Président Gbagbo, sans penser à Charles Blé Goudé. Nous venons donc en appoint au noble combat qu'a toujours mené le leader charismatique de la galaxie patriotique en Côte d'Ivoire.

Une certaine opinion affirme que vous êtes allés à la soupe...
… Nous pensons résolument qu'il est grand temps que l'Ivoirien en général et la jeunesse en particulier croie en l'intime conviction. Toute proportion gardée, sachez que nous ne sommes pas sortis du néant. Nous avons fait nos armes à la Fesci et plus particulièrement à l'université de Bouaké. Pas plus tard que l'année dernière, nous avions séjourné à la Maca puisque nous étions accusés d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Quelqu'un qui a été accusé d'être de mèche avec des putschistes et qui, à sa sortie de prison, au lieu de cultiver la haine contre ses ''geôliers'' (?!?)....Allez-y comprendre que c'est la conviction qui guide nos actions. Et ce qui nous a marqués, c'est le fait pour le Président de la République de ne pas s'ingérer dans les autres institutions de l'Etat. Cela a milité en notre désir ardent de permettre à un tel homme de rempiler au soir du 29 novembre 2009. La séparation des pouvoirs est presqu'une victoire.
Le reste n'est que pure diversion. Personne ne pourra nous enlever notre conviction d'homme de gauche.

Quelles innovations comptez-vous apporter à la stratégie déjà mise sur pied par vos devanciers ?
Nous à l'Ujpa, nous avons pour ''cible", la jeunesse des régions Centre-nord-ouest (Cno). Je m'explique. Figurez-vous que depuis l'éclatement de la crise jusqu'à une période récente, le Président Laurent Gbagbo a été littéralement diabolisé, pour des desseins que nous décodons aujourd'hui. C'était purement à des fins électoralistes. Aussi, eu égard à la division de fait du pays, la cure de désintoxication que nous faisons maintenant ne pouvait se faire. Disons que le message de paix, de réconciliation et d'union de tous les fils de la Côte d'Ivoire a été tronqué. C'est la raison qui motive notre choix et déjà nous avons parcouru des villes comme Bangolo, Man, Zouan-Hounien, Danané, Biankouma, Touba, Koro et Odienné. Très bientôt, nous irons à la rencontre de nos frères de Tiébissou, de la Vallée du Bandama, de la région des Savanes et celle du Zanzan etc. Je l'ai dit tantôt. Nous sommes jeunes et devons être conscients de tous les actes louables qu'il a posés et continue de poser. Le dialogue direct nous enseigne que Laurent Gbagbo est l'homme qui a toujours fait fi des clivages, du tribalisme. Avec lui, on ne parle plus de crise identitaire dans le pays. C'est l'homme politique qui prône la laïcité à tout vent : la réconciliation des musulmans, chrétiens célestes, méthodistes...il a mis de côté son orgueil personnel, pour la cause nationale. Honnêtement, regardons le microcosme politique de notre pays. Qui mieux que lui a réussi à bâtir en neuf (9) ans de guerre, ce que les autres n'ont pu, pendant plus de quarante (40) ans de règne sans partage. Il est le seul qui a réussi à apaiser les coeurs et est le leader le plus proche des populations. Même celles qui sont dans les zones les plus reculées. Il travaille avec tout le monde. A l' Ujpa, nous disons que les jeunes doivent se laisser guider par leur intime conviction. Bref, je demanderai à la jeunesse, des régions Cno principalement, de faire un examen de conscience, d'éviter de se laisser prendre aux pièges des promesses oniriques. Laurent Gbagbo, c'est du concret et, ne dit-on pas qu'un tiens vaut mieux que deux que tu l'auras ?

Justement, au moment où la Côte d'Ivoire est sur le chemin de la paix, quelle analyse faites-vous de la dernière sortie du Président Nicolas Sarkozy ?
J'invite instamment les Ivoiriens à ignorer Sarkozy. Avant lui, certains avaient fait des commentaires et avaient poussé le bouchon plus loin. La réalité est là: Laurent Gbagbo est là et bien là. A-t-il répondu personnellement après la sortie dont vous faites allusion? Le plus important aujourd'hui, c'est que le Président Gbagbo jouit d'une aura à nulle pareille. Le peuple le lui rend bien et nous sommes sereins. Car, ce qui compte, c'est la grande fête que nous comptons organiser au soir du 29 novembre prochain, en l'honneur de notre candidat, Laurent Gbagbo.

Par Frimo K Djipro
koukoudf@yahoo.fr
Coll : Yolande de Sépénédio
(Ph : J-M. Attéby)