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Art et Culture Publié le jeudi 6 août 2009 | Nord-Sud

Séminaire à Grand-Bassam : Le zouglou se cherche un “père”

Le séminaire sur le zouglou organisé les 3, 4, et 5 août à Grand-Bassam par le ministère de la Culture et de la Francophonie a décidé d'établir l'acte de naissance de cette danse urbaine. Sauf qu'il a eu du mal à déterminer le père.


Les participants au séminaire sur le zouglou organisé par le ministère de la Culture et de la francophonie les 3,4, 5 août à Grand-Bassam ont failli se séparer en queue de poisson. Et cela, à cause d'un vif débat sur l'origine et la paternité de la gestuelle du zouglou. Ouakoubé Madard en service au commissariat de police mixte de Noé a contesté les thèses émises sur cette question par Mosès Djinko, rédacteur en chef du journal Life, qui a animé une conférence sur l'étude musicologique et scénographique du zouglou. Le couac a duré une quinzaine de minutes. Les deux camps ont même failli en venir aux mains. Après la lecture du rapport général des travaux, le commissaire Medard Ouakoubé s'est plaint du fait que Mosès Djinko ait occulté son nom en parlant des pères fondateurs du zouglou. Ont été cités Christian Gogoua alias Jo Christy et Bruno Porquet dit Pokou Nti, anciens étudiants. Aussi a-t-il affiché son désaccord sur la thèse du conférencier selon laquelle le zouglou est venu de Gagnoa. Il aurait été importé dans le milieu universitaire par deux étudiants imitant les gestes de leur ancien professeur de philosophie, M. Kouamenan. Ce sont ces gestes qu'ils ont transformé en pas de danse. Le commissaire juge cette thèse de trop. A l'en croire, le zouglou est né à la cité universitaire de Yopougon dans les années 1988, autour d'un pot dans un maquis appelé « Le sable », au moment où lui, Médard Ouakoubé, en compagnie de ses deux amis cités comme pères fondateurs écoutaient une musique de l'artiste Congolais, Kanda Bongo Man. Gogoua Christian qui n'a pu résister au son et au rythme de cette musique dansante esquissait des pas de danse, qu'il a nommé « zougloubéi ». Ce que les trois amis ont gardé comme nom. Le zouglou à l'origine était dépourvu de sens précise-t-il. Il est devenu une danse en 1990 avec les mouvements sociaux et la naissance de la Fesci (Fédération estudiantine et scolaire). Contestation que Mosès Djinko n'a pas voulu avaler. Il maintient que les étudiants qui ont créé la danse étaient des anciens élèves du lycée de Gagnoa qui imitaient leur ancien prof de philosophie qui était très démonstratif pendant ses cours. Ce sont ces gestes qu'ils auraient appliqués aux musiques de Sam Fan Thomas et de Prince Eyango. Le mot zougloubéi qui est devenu zouglou était l'expression utilisée par une fille à Gagnoa. Les séminaristes, compte tenu des réserves émises sur l'origine et la paternité gestuelle du zouglou ont décidé d'établir un acte de naissance de cette musique urbaine qui prend en compte aussi bien les pères fondateurs que les contributions postérieures et les analyses individuelles.



Emmanuelle Kanga,
Correspondante régionale
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