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Politique Publié le lundi 10 août 2009 | Le Nouveau Réveil

Charles Konan Banny aux populations allogènes de Gagnoa: “Vos suffrages sonneront la triste fin de l`aventure du Fpi”

Comme annoncé, le séminaire organisé à l`intention des jeunes du PDCI-RDA a connu son apothéose hier dimanche 09 Août 2009 à Gagnoa. Ce fut l`occasion pour le 1er Ministre Charles Konan Banny de livrer un message dense aux milliers de militants rassemblés à la place publique de Dioulabougou. Tous ont été instruits au cours de ce meeting et revitalisés pour les batailles futures. Sans porter des gangs de velours, le 1er Ministre a fustigé le comportement des refondateurs qui relève d`un autre siècle. Nous vous livrons quelques larges extraits de son message.

Mesdames et messieurs,

Pour un Etat qui se veut démocratique, les élections sont certes un moment capital où les citoyens sont appelés à renouveler leurs choix politiques ; mais c`est aussi une période de grande communion nationale, où se vérifie à nouveau la cohésion sociale .En effet, les élections politiques, loin d`être une guerre opposant des ennemis, sont un jeu civilisé.

A l`issue de ce jeu qui met aux prises de simples adversaires, la communauté nationale devrait se trouver renforcée et ressoudée. Les élections permettent de redéfinir pour la nation des objectifs qui, dès lors qu`ils ont été enterrés par les verdicts des urnes, seront réalisés avec le concours de tous les citoyens. Remporter des élections n`est donc pas une fin en soi .Au contraire, cela confère au vainqueur de nouveaux devoirs et, notamment, le devoir de rassembler tous les citoyens, y compris ceux qui ne lui ont pas accordé leurs suffrages.

Or des actions fâcheuses et regrettables, parfois violentes, sont commises ici et là dans notre pays pour empêcher certains citoyens de prendre part aux élections générales et, plus particulièrement, à l`élection présidentielle.
Les arguments avancés pour justifier ces méfaits tiennent la plupart du temps au déni d`appartenance ethnique et au soupçon de parti pris politique. Un tel ne pourrait pas voter dans une telle contrée parce qu`il vient d`une autre partie du territoire national !

De son origine ethnique, on déduit hâtivement son obédience politique. On oublie trop souvent que chaque Ivoirien est partout chez lui sur chaque portion du quadrilatère ivoirien ; que dénier à un citoyen le droit de participer en tant qu`électeur à des élections dans une région dont il n`est pas originaire, c`est enfreindre la loi et c`est anti démocratique. Nous crions sur tous les toits que la Côte d`Ivoire est une république une et indivisible, mais nous continuons dans les faits à la diviser en territoires tribaux et ethniques.

Nombreuses sont les régions ou l`électeur, d`où qu`il vienne, ne se voit nullement empêché d`exprimer ses préférences, quelles qu`elles soient. Le sentiment anti-citoyens qui conduit à exclure du scrutin certains électeurs est plus répandu dans certains départements que dans d`autres. Je ne souhaite pas que la circonscription administrative qui a accueilli votre séminaire soit le théâtre récurrent de violences ou de mouvements d`hostilité qui visent ceux qu`on appelle les allogènes.

Des esprits sectaires s`en prennent ouvertement à certains électeurs qui constituent un électorat captif dans leur zone. Ils se découvrent eux-mêmes captifs d`un choix ethnique déterminé à l`avance.

La passivité des victimes de ces démocrates d`un genre particulier incite ces derniers à croire en la légitimité de leur geste d`exclusion.
Or en démocratie, nul n`a le droit d`entraver l`expression politique d`un citoyen, fût-il considéré comme originaire d`un autre point du territoire national. Ces actes délictueux doivent être sévèrement sanctionnés par la justice, au risque de prospérer partout et d`installer la culture de la violence.

M`adressant aux militants du PDCI-RDA, héritiers de la culture de la paix développée par Félix Houphouët-Boigny et poursuivie par Henri Konan Bédié, je leur dirai qu`ils ont raison de vivre selon les préceptes de notre feu président .Mais j`ajouterai que l`amour de la paix ne veut pas dire que nous devons laisser, par notre passivité, ceux pour qui la force est le seul argument de nous imposer leur loi. Ici, à Gagnoa, vous êtes chez vous au même titre que les militants des autres formations politiques. Si du seul fait de votre origine, des agitateurs agressifs veulent vous exclure du jeu politique, votre devoir est de résister et de réclamer vos droits de citoyens. Vous devez puiser en vous toutes les ressources disponibles pour faire échec à l`intimidation.

Si, parce que vous craignez l`affrontement, vous renoncez à déposer votre bulletin dans l`urne, vous vous montrez coupables de non assistance à pays en danger et vous vous mettez vous-mêmes en danger ! En effet, alors qu`ils sont excédés par crainte de la violence des idéologues professionnels, les conséquences en seront la poursuite des dégoûts qui sont commis chaque jour sous nos yeux dans notre pays. A ce propos, s`il est bon de concevoir une politique de diversification de nos productions agricoles, c`est-à-dire de sortir du carcan de la monoculture d`exportation du couple café-cacao pour élargir la base de notre agriculture. Il n`est pas juste de clouer au pilori les performances réalisées par nos concitoyens dans le domaine du café et du cacao.

Développons aussi la culture du riz, mais n`abandonnons pas pour autant le café et le cacao. Si nous devions en arriver à cette extrémité, d`autres pays en Afrique ou ailleurs se dépêcheraient de prendre notre place, car il existe encore bel et bien une économie caféière et une économie cacaoyère dans le monde où nous vivions, et au siècle qui est le nôtre.

La Côte d`Ivoire ne doit, sous aucun prétexte, s`exclure d`aucune spéculation agricole, qu`elle soit vivrière ou d`exportation, tant qu`il y aura un marché et tant que nous disposerons de terres de cultures.

Produire autrement, oui ! Produire mieux, oui ! Être compétitif, encore oui ! Mais de grâce pas de politique Malthusienne ! Au demeurant, si nous étions tentés d`avoir la mémoire courte ou même sélective, le fameux slogan viendrait nous la rafraîchir : " le progrès de ce pays ".

Chers parents, si vous votez le 29 novembre, c`en est fini de la Refondation. C`est parce que vos suffrages cumulés sonneront la fin de la triste aventure qui vous a appauvris que vous devez être fermes devant la menace. Vous avez le devoir de sauver la Côte d`Ivoire qui va à la dérive en allant grossir le jour du vote les rangs de l`immense majorité des Ivoiriens qui veulent crier : " assez ! " si vous ne voulez pas voter parce que vous êtes menacés, vous serez complices à la fin de vos propres souffrances.

En allant voter, vous allez gagner la joie de vivre parce que vos plantations vous appartiendront à nouveau. Vous serez à nouveau heureux parce que vous allez retrouver toutes les facilités que vous connaissiez autrefois. Vous êtes de gros travailleurs ! Il est temps que vous jouissiez à nouveau des fruits de votre dur labeur !

Mesdames et Messieurs les Séminaristes,
Vos travaux vous ont permis d`élaborer les stratégies appropriées aux menaces d`empêchement toujours à craindre en période électorale. Je suis persuadé que la pédagogie dont vous avez fait preuve portera ses fruits et que plus jamais nul militant du PDCI-RDA et, par-delà le militant, nul citoyen de ce pays où qu`il se trouve sur le territoire ivoirien, ne se laissera détourner du scrutin. Je vous félicite pour votre courage et votre lucidité politique. Place à présent à la mise en œuvre de votre démarche pertinente ! A vous de prouver votre détermination le moment venu !

Vive le PDCI-RDA pour que vive la Côte d`Ivoire !

Je vous remercie !
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