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Société Publié le mercredi 12 août 2009 | Le Patriote

Echecs en cascade aux examens scolaires 2009 - L’école ivoirienne a perdu ses repères

L’école ivoirienne est sérieusement malade. Les résultats de l’année scolaire 2008-2009 ont été très catastrophiques : 80% d’échecs au Bac ; 27% au Cepe et 77% de candidats recalés au Bepc. Sur 249.476 candidats ayant pris part effectivement aux examens du Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC), seulement 57.452 élèves ont été déclarés admis. Soit un taux de réussite de 23,03% contre 34,22% en 2008. Soit une régression de 11,21%. De mémoire de journaliste, c’est la première fois que les taux de réussite des examens à grand tirage sont catastrophiques. Selon des enseignants qui ont voulu requérir l’anonymat, les taux d’échecs élevés sont imputables au très faible niveau des élèves. « Ils vont en classe supérieure souvent avec de nombreuses lacunes. Et combler du coup ces lacunes en classe d’examen est très difficile », notent-ils. Pour eux, il est nécessaire de revisiter le système éducatif ivoirien. Ces résultats catastrophiques désolent plus d’un. Les parents d’élèves expliquent difficilement cette ‘’ hécatombe ‘’. « Pour nous, le premier responsable des résultats catastrophiques au Bac 2009, est le ministre de l’Education nationale, Gilbert Bleu Lainé. Il a laissé la Direction des Examens et Concours (DECO) proposer des sujets avec des erreurs. Cela est inadmissible. C’est pourquoi, nous exigeons sa démission. L’école ivoirienne va à vau –l’eau et cela n’émeut personne», martèle le président de l’Organisation des Parents d’éleves et Etudiants de Côte d’Ivoire (OPEECI), Claude Aka Kadio, joint au téléphone hier après-midi. Il exhorte le chef de l’Etat, le Premier ministre pour que l’école soit prise au sérieux. Les parents d’élèves estiment, pour leur part, que le gouvernement est sérieusement comptable de ces échecs. Ils en veulent pour preuve les grèves à répétition dans le secondaire général et technique pour la revalorisation des salaires des enseignants. « D’avril 2002 à juin 2009, cela fait sept ans que les enseignants font des grèves pour réclamer leur profil de carrière. Et toutes ces grèves ont traumatisé nos enfants. Pourtant le gouvernement pouvait prendre des mesures exceptionnelles pour régler le problème des enseignants», fait remarquer M .Aka. Avant d’ajouter que son organisation entend mettre en place un comité d’éveil pour un changement de comportement des élèves. « Nous allons règlementer leur entrée dans différents cybercafés», annonce le président de l’Opeeci (Organisation des parents d’élèves et étudiants de Côte d’Ivoire). Pour lui, il, faut repenser le système éducatif ivoirien.
La démission de Bleu Lainé exigée
Le ministre de l’Education nationale, Gilbert Bleu Lainé n’a pas encore réalisé de bons scores en ce qui concerne les résultats scolaires. Les résultats des examens scolaires vont de mal en pis. Le ministre ne pose aucun diagnostic pour déceler les faiblesses du système éducatif qui, aux yeux de certains intellectuels, a besoin d’un nouveau souffle. Les arguments du ministre Bleu Lainé, 48 h après la proclamation des résultats du Bac, ont irrité parents d’élèves et partenaires de l’école ivoirienne. Comment comprendre que la Deco soit cambriolée et que l’ordinateur qui contenait les sujets du Bac soit emporté par des bandits ? Comment accorder du crédit aux propos du ministre, alors qu’aucune déclaration relative à ce cambriolage n’a été faite ni par la Deco ni par la tutelle et encore moins par les autorités policières ? C’est suspect ! Le deuxième argumentaire relative à la fermeture tous les robinets du ‘’pétrole ‘’ et qui justifierait le taux élevé d’échecs, n’est pas du tout convaincante. A l’analyse, si l’on s’en tient aux raisonnements de Bleu Lainé, les taux d’admis jugés ‘’bon’’ les années précédentes étaient obtenus du fait de fraude. En clair, le ministre au lieu de chercher à justifier ces résultats catastrophiques gagnerait à redynamiser le système éducatif ivoirien. Dans un pays développé, avec de tels de résultats affligeants, le ministre de l’Education nationale devait rendre le tablier.
Anzoumana Cissé
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