Corps lacéré de coup de matraque, visage tuméfié, Dame-Y. D secrétaire au ministère de la Fonction Publique et de l’Emploi n’oubliera pas de sitôt la journée d’hier. Elle a été bastonnée et déshabillée par des éléments de la deuxième Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS 2). Ce, pour avoir observé un sit-in dans l’enceinte de ce département ministériel. Nombre de femmes ont été sérieusement tabassées par des policiers. C’était presqu’une chasse à l’homme. Des éléments des Forces de l’ordre ont fait irruption dans les différents bureaux pour faire sortir les agents et les rosser de coups de matraque et ceinturon. « (…) Nous avons manifesté tranquillement, sans casser quoi que ce soit. Nous avons simplement fermé les quatre entrées de la Fonction Publique pour exiger du ministre Hubert Oulaye, le paiement intégral de nos primes. Mais, nous ne comprenons pas pourquoi le Pr Hubert Oulaye a fait venir les éléments de la CRS 2 pour nous tabasser, alors que nous observions un sit-in pacifique», s ’est indigné Mamadou C. agent de la Fonction Publique. La répression policière a fait une dizaine de blessés avec en prime l’arrestation du président de la Fédération des syndicats de la Fonction Publique, M .Tapé. Les agents estiment que leur manifestation est fondée. En effet, le décret n° 2008 -251 du 11 Septembre 2008 signé du chef de l’Etat institue une prime d’incitation et des indemnités en faveur des fonctionnaires et personnel de la Fonction Publique. Ce décret devait prendre effet, selon un membre de la fédération depuis le 1er Avril 2009. « Cela n’a pas été le cas. Mais, fin juin, nous avons été informés que le personnel rentrerait en possession de ses primes . Le ministre de la Fonction publique, lui, a décidé de nous payer seulement la moitié de ces primes, ces jours –ci. Lorsque nous avons approchés les Finances, un des responsables de ce département nous a confié que c’est l’intégralité des primes qui a été débloquée et non la moitié » a expliqué un membre du Bureau Exécutif National (BEN) de la fédération des syndicats de la Fonction publique, sous le couvert de l’anonymat. Les travailleurs de la Fonction publique exigent de la totalité de leurs primes. Lesquelles doivent être payées trimestriellement. Par exemple, un agent du grade A4 en application du décret perçoit comme prime dans l’année 900.000 FCFA. Mais, le ministre Hubert Oulaye leur propose 450.000 FCFA pour le moment en attendant que la situation du pays se normalise. Toute chose qui a suscité le courroux du personnel. Au moment où nous mettions sous presse le président de la fédération des syndicats n’était pas encore libéré. Faut-il le rappeler, le montant des primes à repartir entre 800 agents est estimé à plus de 600 millions de FCFA.
ANZOUMANA CISSE
ANZOUMANA CISSE