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Politique Publié le jeudi 13 août 2009 | Le Patriote

Contribution. Indépendance Promise par B. Dadié et L. Gbagbo: La preuve qu’ADO est la solution

«Ah! Paris des pouvoirs». C’est le titre d’un «cours de patriotisme» paru dans «Notre Voie» du 11 août dernier. Un cours que j’ai suivi mot à mot au terme duquel je n’ai rien appris d’édifiant. J’ai plutôt découvert un roman historique dont je me fais le critique afin d’alerter les Ivoiriens de ne pas se laisser piéger par une arnaque de devoir de mémoire. Car l’appel du président du CNRD , une secte politique à but lucratif, n’a rien de commun avec «l’appel du 18 juin 1940» du Général des FFL , lequel était un élan de résistance désintéressé. En fait, j’aurai intitulé ma présente réaction «Réplique à B.B. Dadié» si je n’avais pas pour ce patriarche ivoirien, une concession de droit d’aînesse et une vénération pour l’ensemble de son œuvre littéraire, un chef-œuvre en son temps. Bernard Blin Dadié (BBD), 93 ans, né en 1916 en pleine Première Guerre (1914-1918), «a grandi sous l’influence française avec pour effet que la colonisation est un thème principal de ses écrits» . De ce fait, lui et tous les autres «vieux sages» africains, étant imbibés de culture d’êtres humains colonisés et révoltés, ont une vision anachronique de la réalité d’aujourd’hui, celle des jeunes nés libres dans la Côte d’Ivoire indépendante. Alors que ceux-ci, les Jeunes, réclament des écoles, des hôpitaux et des logements décents, les «Vieux» de l’ex-colonie sont obnubilés par un contentieux politico-moral avec l’ex-métropole. Ainsi, après 49 ans d’accession souveraine de la Côte d’Ivoire au concert des Nations, deux générations d’Ivoiriens se retrouvent face-à-face. Dans son écrit, le «Vieux» BBD s’attarde longuement sur la Seconde guerre (1939-1945). Il assimile le but de cette conflagration «à la libération de toutes les races» et à la recherche de «l`exploitation complète des ressources minières du globe terrestre par le travail combiné des hommes blancs, jaunes et noirs». Conséquemment BBD prône le rejet des pillards (occidentaux) qui veulent sournoisement continuer à imposer une certaine «civilisation supérieure» à des peuples (africains) soumis. «Des peuples qu’ils veulent gérer jusqu`à l`éternité». Voilà l’anachronisme : assimiler la libéralisation des marchés du 21e siècle qui fait certes des victimes aux régions sous-capitalisées du monde (sans distinction de race et de religion), à la perpétuation de la Traite des nègres. En fait, le sentiment victimaire sempiternel de certains Vieux africains constitue la meilleure et pire pédagogie pour recaler les jeunes dans l’amorphisme et l’irresponsabilité. À l’instar du fanatisme religieux avec lequel «il est intellectuellement plus facile de croire que de réfléchir» , le nationalisme chauviniste dit patriotique trouve dans l’impérialisme et la xénophobie, respectivement la cause et la solution à ses propres tares. BBD rappelle qu’en 1937, un historien lui avait confié que «la France très difficilement abandonnerait la Côte d`Ivoire, la Guinée française et le Gabon». Un souvenir sans doute prémonitoire que BBD veut nous faire partager. Pourtant, il suffit d’actualiser les intérêts de l’Hexagone pour se rendre compte que la France, à l’instar de tout pays clairvoyant, ne veut abandonner aucune région du monde où ses avantages comparatifs lui offrent des opportunités d’échanges commerciaux. C’est dire que le nombrilisme dont BBD fait preuve, est une prison où la raison hallucine dans une étroitesse d’esprit culturellement construite dans le passé.
Il n’est donc pas étonnant que BBD aperçoive une Côte d’Ivoire antinazie dans les années 40 au moment où l’équivalent de ce territoire n’était pas une entité existentielle d’État ou encore qu’il suggère de transposer, à reculons, le «triste sort» de l’État ivoirien actuel à la France occupée datant de 60 ans, par une envolée littéraire, pathétique à la Gaulliste, plus hilarante que larmoyante; dont l’extrait suivant : «Patriotes ivoiriens, nous avons ensemble vécu 14-18,39-45, ensemble nous avons chanté la victoire après avoir prié dans les diverses langues pour nos morts et nous voici toujours victimes de certains français et de certains indigènes, leurs hommes de main. A Paris, la France fut divisée, la Côte d`Ivoire est divisée, nous continuons d`entretenir des occupants qui nous pillent et s`enrichissent». Pas besoin d’être sorcier pour deviner que les indigènes, hommes de main de la France, indexés par BBD sont les leaders de l’opposition politique actuels, et que le «nous, patriotes» désigne les «vrais Ivoiriens», les Ivoiriens de pur sang. Du coup, la haine piège son auteur, car il devient coupable en réduisant, malgré lui, la «race» ivoirienne à l’acabit de la race aryenne. Ironie du sort, certaines coïncidences prennent un sens inattendu. Par exemple, le nazisme est un acronyme et la contraction de « nationalisme-socialisme », soit Nationalsozialismus en allemand. Ce qui est l’expression littérale de l’idéologie du FPI, parti de l’actuel Président ivoirien. C’est de celui-ci que BBD fait un héros national malgré le fait qu’il se soit précipitamment refugié à Rome sous le coup de l’information par ses services de renseignements que les «nageurs» dont il disait voir le dos, s’apprêtaient à attaquer les Institutions de l’État pour l’évincer du pouvoir. Évidemment, par déformation professionnelle sans doute, BBD n’a pu éviter de romancer l’histoire en parodiant les faits. Le Président fuyard revenu après «la guerre qu’il n’a pas gagnée» de l’exil, devient soudain Adonaï Tsevaot (dieu des armées dans la Bible) comparativement à ses principaux adversaires dans la course aux présidentielles; car BBD a bien écrit ceci : «Invité à l`exil, à Paris, l`homme neuf, devenu Président, préféra rejoindre son pays qui était en feu à l`heure où beaucoup d`autres pliaient bagages pour rejoindre la capitale et leurs Maîtres. Ils oubliaient même de prendre leurs enfants, dit le peuple. Qui nous fallait-il suivre sinon celui qui croyait en son pays? Les canons français, nuits et jours, furent à l`œuvre pour vider les patriotes des rues et des ponts. Les vrais Ivoiriens résistèrent».
Alors, présenter le bilan de neuf ans du Pouvoir actuel, c’est selon BBD désengager celui-ci de toute responsabilité et accuser les «forces d’occupation» de tous les péchés d’Israël. «Aujourd`hui, écrit BBD, dans le désordre présent des idées, des écoles deviennent des lieux de culte et des “fraternités”, d`habitude discrètes, occupent des carrefours sur de grandes voies de circulation. Des taxis font concours pour brûler les feux rouges et obscurcir le ciel et notre discernement après leur passage, des taxis qui depuis des années ne cessent de circuler, “des taxis pourris et bavards” comme le disent les enfants. Et peut-on dénombrer tous les rois des rackets qui nuit et jour sont à l`œuvre pour énerver le peuple?» Voilà donc le calvaire que la France impose à la Côte d’Ivoire, selon BBD qui aurait pu ajouter : à cause de la France, des enfants ivoiriens font pipi au lit et des adultes font kaka dans la rue, s’adonnent à des sacrifices humains, volent l’État, violent des fillettes et baisent dans leurs bureaux. Mais BBD s’est contenté d’appeler tous les dignes fils et filles du pays à faire la queue-leu-leu derrière le «courageux» président qui n’est responsable de rien parce qu’il n’a rien fait pendant l’équivalent de deux mandats présidentiels : «Ivoiriens, libérons notre pays, cessons d`en faire une prison pour nos descendants, en nous constituant nous-mêmes les geôliers. Rejetons les suggestions des mercenaires et de ces vice-rois que Paris lance à nos trousses… Lutter pour notre survie! Il nous faut écouter non ceux qui nous promettent des milliards, mais ceux qui nous exhortent au travail, pour faire fructifier notre propre fonds». Le Président ivoirien semble avoir entendu BBD puisqu’il a annoncé deux jours après «l’appel» de celui-ci que le scrutin présidentiel prévu le 29 novembre prochain tournerait autour de la question de l'indépendance de la Côte d’Ivoire. «Est-ce qu'on vit comme des pays indépendants ou bien on vit en faisant semblant d'être indépendants? (…) Le débat est là et il aura lieu bientôt parmi les candidats à la présidence», a dit le Président, jugeant que «le problème des pays africains, c'est un problème d'indépendance».
Autant dire que la campagne électorale ivoirienne s’annonce palpitante, car il est élémentaire que le développement se planifie à coup de milliards en production de biens et services pour la population et que le problème des pays africains est un problème d’indépendance certes, mais une indépendance de la population vis-à-vis de leurs dirigeants dictateurs, incompétents et corrompus au point que ceux-ci sont pris à troquer l’indépendance politique nationale déjà acquise (en 1960) contre leur propre aliénation à des groupes ésotériques occidentaux, gardiens des milliards qu’ils ont volés au peuple. Autrement-dit, soyons clairs : Gbagbo est le problème de la Côte d’Ivoire par son incapacité à gérer l’indépendance nationale (qu’il promet à nouveau) et l’économie ivoirienne (dont il ignore le fonctionnement), alors qu’ADO est la solution pour son appel à une Côte d’Ivoire démocratique, par sa compréhension du fonctionnement de l’interdépendance actuelle des nations modernes et par le fait qu’il soit l’un des plus grands experts en développement de notre temps. Ainsi, le camp présidentiel rêve en couleur s’il pense pouvoir imposer au peuple son agenda de campagne de division des Ivoiriens et de querelles de clocher avec la France, querelles qu’ils sont incapables de formuler en actions politiques concrètes par manque de courage, tout en activant les enfants des autres, décrochés des écoles pour en faire des fonctionnaires bénévoles de la rue. Chers compatriotes ivoiriens, Gbagbo a usurpé en 2000 un mandat de cinq ans. Par la ruse, il en a fait deux fois plus et hésite même à organiser des élections. Imaginez Gbagbo avec un autre et dernier mandat de cinq ans. Croyez-vous qu’après ce délai, il jouera fair-play et quittera le pouvoir. Non, il cherchera à faire de son règne, une présidence à vie et une catastrophe socioéconomique. Nous ne pouvons pas faire confiance à un homme fier d’être traité de «boulanger» et qui ne respecte pas sa parole ni sa signature. Que peut-il nous promettre encore qui est crédible? Absolument rien!
Dr Antoine Ahua Jr
Québec, Canada
antoineahua@hotmail.com
Selon Gérard Messadié,
Écrivain français
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