A l`invitation du Congrès panafricain des jeunes patriotes, mouvement proche du chef de l`Etat Laurent Gbagbo, Jesse Jackson était à Abidjan du 10 au 14 août. Au cours de son séjour, le célèbre pasteur noir américain a su donner les gages de sa neutralité dans le processus électoral.
Jusqu`au bout, Jesse Jackson aura joué la neutralité. « Je suis venu soutenir le processus et non un candidat ». Ce bout de phrase qu`il a lancé dès son arrivée n`avait pourtant pas tout de suite convaincu. Ceux qui voyaient en sa venue une opération cosmétique en faveur du régime de Laurent Gbagbo avaient du mal à croire qu`il n`était pas l`homme d`un camp. La preuve disaient-ils : Dès son arrivée à Abidjan le lundi 10 août, c`est en compagnie du président de l`Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, «un cacique du Font populaire ivoirien (Fpi)» que Charles Blé Goudé a accueilli son hôte à l`aéroport international Félix Houphouët Boigny. Quelques minutes après cet accueil à Abidjan, un dîner a été offert à Jesse et son épouse par le couple présidentiel. «Il était normal que le chef de l`Etat lui donne de l`eau à boire», avait dit Laurent Gbagbo pour justifier la réception. Une explication du chef de l`Etat, candidat non encore déclaré à sa propre succession qui n`aura pas suffit à convaincre les sceptiques sur la neutralité du révérend. Car, disaient-ils encore, au nombre des convives au dîner présidentiel, ne figuraient que des dignitaires du clan Gbagbo, à commencer par le président du Fpi, Pascal Affi N`guessan. «Dans ce contexte préélectoral où chacun essaie de tirer les marrons du feu, les tentatives de récupérations du séjour en Côte d`Ivoire d`un tel homme ne manqueront pas », analysait-on dans les rangs de l`opposition. C`est véritablement à partir de l`ouverture du IVème congrès du Cojep (mardi 11 août 2009 au Palais de la culture à Treichville) que progressivement, les doutes se dissiperont autour de la mission du révérend. « Je ne suis pas venu endosser un candidat », a-t-il insisté. Joignant l`acte à la parole, le militant de la cause des noirs américains et de la démocratie s`est rendu le même jour à Krindjabo où il a été fait prince au royaume Sanwi avec pour nom Aka Essouin. Le lendemain, soit le mercredi 12 août, l`invité de Charles Blé Goudé s`est rendu tour à tour à la cathédrale Saint Paul du Plateau, au cabinet du président du Rassemblement des républicains (Rdr), à la Primature… Même lorsque pour un problème de calendrier, il est obligé d`annuler son rendez-vous avec le président du Patri démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci), Jesse ne se prive pas d`échanger pendant près de 3 quarts d`heure avec Henri Konan Bédié pour démontrer qu`il est là pour conseiller tout le monde. Face au Premier ministre, Guillaume Soro, il se verra encore plus responsabilisé dans ce sens. «Nous allons encore vous solliciter. Car il faudra faire asseoir MM. Gbagbo, Ouattara et Bédié pour leur parler afin que nous allions à des élections apaisées», lui a confié le chef du gouvernement. Un peu plus tôt le matin, l`hôte du Cojep était devant le forum des confessions religieuses à qui il a annoncé qu` «un jour nouveau se lèvera au soir du 29 novembre». Le moins que l`on puisse écrire, c`est qu`à travers ces différents rendez-vous, le révérend Jackson aura réussi à convaincre sur son impartialité et confirmé ainsi sa réputation d`homme d`une grande âme. Au cours du meeting de clôture de sa visite au complexe sportif de Yopougon, malgré les attaques de son hôte Blé Goudé contre l`opposition et la France, Jesse Jackson n`a pas dérogé à son principe de départ. «Le 29 novembre, laissez la démocratie trancher», a-t-il exhorté, non sans avoir clamé à nouveau : «Je ne suis pas venu soutenir un candidat». Mission accomplie donc à 100%, pourrait-on écrire si le pasteur ne s`était pas risqué à exécuter quelques pas de Zouglou. Exercice au résultat catastrophique qui a offert aux Ivoiriens l`épreuve embarrassante et fort désagréable de la chute de l`américain. «Sa majesté» et son épouse sous le podium qui venait de céder sous eux. Prions pour que cette image ne soit pas celle que les Ivoiriens retiennent de son passage. Mais, plutôt celle de «l`éveilleur des consciences»
Marc Dossa
Jusqu`au bout, Jesse Jackson aura joué la neutralité. « Je suis venu soutenir le processus et non un candidat ». Ce bout de phrase qu`il a lancé dès son arrivée n`avait pourtant pas tout de suite convaincu. Ceux qui voyaient en sa venue une opération cosmétique en faveur du régime de Laurent Gbagbo avaient du mal à croire qu`il n`était pas l`homme d`un camp. La preuve disaient-ils : Dès son arrivée à Abidjan le lundi 10 août, c`est en compagnie du président de l`Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, «un cacique du Font populaire ivoirien (Fpi)» que Charles Blé Goudé a accueilli son hôte à l`aéroport international Félix Houphouët Boigny. Quelques minutes après cet accueil à Abidjan, un dîner a été offert à Jesse et son épouse par le couple présidentiel. «Il était normal que le chef de l`Etat lui donne de l`eau à boire», avait dit Laurent Gbagbo pour justifier la réception. Une explication du chef de l`Etat, candidat non encore déclaré à sa propre succession qui n`aura pas suffit à convaincre les sceptiques sur la neutralité du révérend. Car, disaient-ils encore, au nombre des convives au dîner présidentiel, ne figuraient que des dignitaires du clan Gbagbo, à commencer par le président du Fpi, Pascal Affi N`guessan. «Dans ce contexte préélectoral où chacun essaie de tirer les marrons du feu, les tentatives de récupérations du séjour en Côte d`Ivoire d`un tel homme ne manqueront pas », analysait-on dans les rangs de l`opposition. C`est véritablement à partir de l`ouverture du IVème congrès du Cojep (mardi 11 août 2009 au Palais de la culture à Treichville) que progressivement, les doutes se dissiperont autour de la mission du révérend. « Je ne suis pas venu endosser un candidat », a-t-il insisté. Joignant l`acte à la parole, le militant de la cause des noirs américains et de la démocratie s`est rendu le même jour à Krindjabo où il a été fait prince au royaume Sanwi avec pour nom Aka Essouin. Le lendemain, soit le mercredi 12 août, l`invité de Charles Blé Goudé s`est rendu tour à tour à la cathédrale Saint Paul du Plateau, au cabinet du président du Rassemblement des républicains (Rdr), à la Primature… Même lorsque pour un problème de calendrier, il est obligé d`annuler son rendez-vous avec le président du Patri démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci), Jesse ne se prive pas d`échanger pendant près de 3 quarts d`heure avec Henri Konan Bédié pour démontrer qu`il est là pour conseiller tout le monde. Face au Premier ministre, Guillaume Soro, il se verra encore plus responsabilisé dans ce sens. «Nous allons encore vous solliciter. Car il faudra faire asseoir MM. Gbagbo, Ouattara et Bédié pour leur parler afin que nous allions à des élections apaisées», lui a confié le chef du gouvernement. Un peu plus tôt le matin, l`hôte du Cojep était devant le forum des confessions religieuses à qui il a annoncé qu` «un jour nouveau se lèvera au soir du 29 novembre». Le moins que l`on puisse écrire, c`est qu`à travers ces différents rendez-vous, le révérend Jackson aura réussi à convaincre sur son impartialité et confirmé ainsi sa réputation d`homme d`une grande âme. Au cours du meeting de clôture de sa visite au complexe sportif de Yopougon, malgré les attaques de son hôte Blé Goudé contre l`opposition et la France, Jesse Jackson n`a pas dérogé à son principe de départ. «Le 29 novembre, laissez la démocratie trancher», a-t-il exhorté, non sans avoir clamé à nouveau : «Je ne suis pas venu soutenir un candidat». Mission accomplie donc à 100%, pourrait-on écrire si le pasteur ne s`était pas risqué à exécuter quelques pas de Zouglou. Exercice au résultat catastrophique qui a offert aux Ivoiriens l`épreuve embarrassante et fort désagréable de la chute de l`américain. «Sa majesté» et son épouse sous le podium qui venait de céder sous eux. Prions pour que cette image ne soit pas celle que les Ivoiriens retiennent de son passage. Mais, plutôt celle de «l`éveilleur des consciences»
Marc Dossa
