Le triple candidat à l`investiture démocrate, Jesse Jackson, était en Côte d`Ivoire, du 10 au 15 août 2009, à l`invitation du Congrès panafricain des jeunes patriotes (Cojep) de Charles Blé Goudé. Et le moins qu`on puisse dire, c`est que l`ex-compagnon de feu Martin Luther King s`est senti à la maison. Il le dit si bien, "j`ai fait des visites dans le monde, jamais on ne m`a réservé un tel accueil". Effectivement, les Ivoiriens ont réservé un accueil enthousiaste à l`hôte de marque. A telle enseigne que ce dernier a minimisé l`incident de Yopougon qui a coûté une fracture à son épouse. "Cet incident, explique-t-il, ne doit pas occulter ou faire oublier cette tournée riche en enseignements, en honneur et en fraternité que j`ai reçus partout où je suis passé". Bien dit. Tout porte à croire que le révérend part de la Côte d`Ivoire satisfait, avec un bagage d`enseignements. Qu`il pourra partager avec le Président américain, Barack Obama, dont il est proche. Et selon une source crédible, c`est ce dernier qui a pesé dans la balance pour sa venue en Côte d`Ivoire. En effet, notre source indique que pour sa première visite en Afrique, post-élection aux Usa, le Président américain avait émis le vœu de faire un tour à Abidjan, avant ou après le Ghana où il a séjourné les 11 et 12 juillet derniers. Il en a été dissuadé par un lobby pour au moins deux raisons. D`une part, par susceptibilité envers la France qui a engagé des troupes en Afghanistan, et qui pouvait voir comme un camouflet la visite de Obama à Abidjan, parce qu`elle (la France) continue de déconseiller la destination Côte d`Ivoire aux touristes sur les sites de ses ambassades, et de déclarer le numéro 1 ivoirien comme pas sûr pour les intérêts de l`Hexagone. D’autre part, vu que le pays traverse une crise depuis septembre 2002, la question électorale est étroitement liée aux problèmes qui sous-tendent la crise. La venue d`Obama serait vue comme un soutien incommensurable à l`actuel pouvoir alors que les Etats-Unis, de par leur rang mondial, doivent se tenir à égale distance des clans. Ce sont ces raisons qui ont fait reculer Barack Obama qui, dit-on, admire la témérité et la vision panafricaniste de Laurent Gbagbo. Il aurait pesé de tout son poids pour rendre possible la venue de Jesse Jackson en Côte d`Ivoire pour marquer clairement son soutien non seulement aux jeunes, avec à leur tête, Blé Goudé, qui bravent les tanks français, mais surtout à un Laurent Gbagbo, qui rappelle à ses yeux les qualités d`un combattant de la liberté, de la lignée de Lumumba, N`Krumah, Luther King, etc.
Tché Bi Tché
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