La visite du célèbre révérend américain Jesse Jackson à Abidjan a donné lieu à une abondante littérature souvent désespérante. Lecteurs que nous sommes, nous avons lu toutes sortes de papiers écœurants et nauséeux. Maintenant que les clameurs ont commencé à expirer, le temps est venu pour nous de tirer froidement les leçons de l`événement.
Lorsque Charles Blé Goudé est passé à la télévision nationale pour annoncer la bonne nouvelle, une classe d`Ivoiriens qui rougit de tous les évènements qui honorent la Côte d`Ivoire de Laurent Gbagbo, a commencé à s`agiter. Des journalistes en panne d`inspiration, après s`être réveillés de leur incrédulité, n`ont pas trouvé mieux que de chercher les dessous politiques de cette visite. Pour eux, la venue de cette célébrité en Côte d`Ivoire cacherait un complot qui participerait à asseoir le pouvoir de Laurent Gbagbo. On a même cru affadir la fierté des jeunes patriotes en déniant à leur leader, la paternité de l`invitation du compagnon de lutte de Martin Luther King. Dans cette optique d`acharnement dénigrant, le patron du Mfa, une fois encore, a réussi à s`illustrer de manière délirante. Le Sieur Anaky Kobenan a profité de l`occasion, dès l`annonce de l`évènement, pour adresser une pathétique lettre au révérend Jesse Jackson. Dans sa missive, notre Rajoelina national s`est évertué à démontrer à l`illustre hôte que le pays qui le reçoit serait dirigé par le diable lui-même. Laurent Gbagbo, sous la plume de notre très cher député, a été présenté sous les traits d`un dictateur qui maintiendrait ses opposants dans la frayeur permanente. L`opportunité de tels propos au moment où notre pays est honoré s`explique difficilement. Peut-on aimer son pays et baliser le terrain en vue de l`échec de cette visite salutaire ? En salissant Laurent Gbagbo, incarnation de la plus grande institution républicaine, le député de Kouassi-Datékro a choisi volontairement de salir l`Etat de Côte d`Ivoire. Ne peut-on pas détester Laurent Gbagbo et se battre pour l`honneur et le rayonnement de notre pays ? Ne peut-on pas être un opposant et être solidaire à tout ce qui participe à l`amélioration de l`image de notre république ? Charles Blé Goudé, non plus, n`a pas échappé au procès calomniant du destinateur de cette fameuse lettre. Le député Anaky Kobenan a attiré l`attention de son destinataire sur le fait que le leader des jeunes patriotes est sous le coup d`une sanction onusienne.
Ce qu`il faut retenir de ces agitations est que l`annonce de cette visite a perturbé nos amis du Rhdp qui y ont vu un soutien de poids à Laurent Gbagbo à la veille des élections. C`est pour cette raison que les journaux de l`opposition ont crié victoire lorsque le révérend Jesse Jackson a déclaré, lors de son discours, qu`il n`était pas venu pour endosser un quelconque candidat. Bien que la déclaration du révérend américain ne souffre d`aucune ambigüité, les journaux de l`opposition y ont vu un désaveu du régime de Laurent Gbagbo. Mais diantre, que voulons-nous qu`un homme politique de cette envergure, qui a été candidat à la candidature du parti démocrate américain à l`élection présidentielle, dise dans un pays engagé sur la voie de la paix au terme d`une guerre ? Même s`il était venu apporter son soutien à Laurent Gbagbo, le politicien expérimenté qu`il est ne saurait publiquement avouer le but véritable de sa visite. Nous sommes en politique quand même ! Seul le président Sarkozy dont l`émotivité excessive est connue de tous, peut exprimer publiquement son soutien à l`un de nos opposants comme il l`a fait à Libreville. Mais le révérend Jesse Jackson n`est pas monsieur Sarkozy. Que ceux qui peuvent comprendre comprennent : La politique est comme la sorcellerie, elle peut se pratiquer en plein jour ; mais elle se pratique surtout la nuit.
La visite que le révérend Jesse Jackson a rendue à certains leaders politiques engagés dans le processus de normalisation du pays, doit être comprise comme un acte d`apaisement et de conciliation. Compagnon de lutte de Martin Luther King, partisan de la non-violence, militant des droits de l`homme, démocrate invétéré, homme de Dieu, les échanges qu`il a eus avec les acteurs politiques principaux de notre pays peut avoir des retombées psychologiques favorables pour la paix dans notre pays. Ce que l`opposition doit finalement retenir est que, le célèbre révérend, en acceptant de répondre à l`invitation du Cojep, a apporté sa caution à la réconciliation et à l`unification de notre pays. Mais plus : il a participé à faire accepter la destination Côte d`Ivoire aux esprits les plus délicats de l`occident. Cette rencontre avec les leaders de l`opposition doit être mise sur le compte de Blé Goudé, le principal hôte du révérend d`autant plus que l`emploi du temps du séjour de son invité ne saurait être concocté sans qu`il n`en connaisse les différentes articulations. Et nul ne peut soutenir l`idée selon laquelle ces leaders ne se sont pas sentis honorés d`avoir eu un tête-à-tête avec le célèbre politicien et homme de Dieu américain. En fin de compte, au-delà des calculs politiciens, Charles Blé Goudé mérite de recevoir les salutations et la gratitude de l`ancien chef d`Etat et l`ancien premier ministre.
Le point culminant de la désespérance de la littérature journalistique du Rhdp a été atteint par le traitement fait de l`incident de la chute du révérend américain à Yopougon. Nous avons lu sur et dans les journaux des phrases incroyablement méchantes. La jubilation infecte qui se dégage de tous ces écrits a de quoi nous faire compatir au " mal " dont souffrent ces journalistes. Comment peut-on crier sa joie lorsque notre hôte s`écroule? En Afrique, même chez les peuples les plus belliqueux, l`invité ou l`étranger est considéré comme un ange, un envoyé des dieux. On lui voue respect et considération. Et lorsqu`il lui arrive de chuter, la communauté qui le reçoit ressent l`incident comme une humiliation. Alors, elle s`efforce de dissimuler l`événement et en fait un sujet tabou en interdisant qu`il soit exploité comme un thème de rigolades ou de plaisanteries. Les journalistes de l`opposition en ne réussissant pas à faire preuve de retenue face à l`incident malheureux, ont fait preuve d`immaturité. C`est même un manquement grave, car le journaliste comme l`enseignant ou l`écrivain est un éducateur de la société, un pourvoyeur de valeurs nobles et constructrices.
A y réfléchir, on n`est pas du tout surpris par cette réaction immature. Elle s`inscrit dans une logique évidente. Après la chute de Henri Konan Bédié, de Nicolas Sarkozy et d`Alassane Dramane Ouattara, les journaux du camp présidentiel n`ont pas manqué de faire des remarques moqueuses comme pour titiller ceux d`en face. Alors, les journaux d`en face, eux aussi, attendaient la plus petite des occasions pour faire une réplique. Ils attendaient patiemment que le président Laurent Gbagbo connaisse lui aussi une chute pour leur donner l`opportunité de riposter. Mais le Woudy ne tombant pas, ils ont sauté sur la chute de Jesse Jackson pour assouvir leur vengeance. Mais le révérend Jesse Jackson n`est pas Laurent Gbagbo, me dira-t-on ! Bien sûr que non ! Mais nos amis journalistes, derrière le révérend américain, ont vu Blé Goudé. Blé Goudé étant un soutien indécrottable du président de la république, à travers lui, ils ont alors vu Gbagbo. Par le procédé d`association d`idées et de correspondance, nos amis ont vu, au lieu de Jesse Jackson, Laurent Gbagbo s`écrouler de tout son corps. Il n`y a pas d`explication plus convaincante pour éclairer la jubilation malsaine de la presse du Rhdp suite à l`incident malheureux de la visite du révérend. L`opposition, comme nous le voyons souffre de Gbagbophobie. Alors, en attendant que le woudy s`écroule, nos journalistes devraient faire l`effort de transcender leurs émotions. Les journalistes de l`opposition auraient pu saisir l`occasion pour faire la leçon à leurs collègues du camp présidentiel. Malheureusement, ils ont raté, par précipitation, le virage…
Nous insistons : Pour une fois, nous aurions pu, à l`unisson, former une haie fraternelle autour de notre illustre hôte pour le protéger, le consoler dans un élan patriotique qui aurait fait l`événement lumineux de cette période d`incertitude. Finalement, le commentaire que le révérend lui-même a fait de l`événement a brisé les ailes de tous les esprits qui ne s`épanouissent que dans les situations de confusion. Si nous aimons la Côte d`Ivoire, retenons que la visite de l`ancien compagnon de lutte de Martin Luther King a été un baume à nos cœurs meurtris par cette stupide crise qui nous a fait perdre la raison. Et ceci est une victoire.
Etty Macaire
Professeur de lettres modernes
01430490 / 07001689
Lorsque Charles Blé Goudé est passé à la télévision nationale pour annoncer la bonne nouvelle, une classe d`Ivoiriens qui rougit de tous les évènements qui honorent la Côte d`Ivoire de Laurent Gbagbo, a commencé à s`agiter. Des journalistes en panne d`inspiration, après s`être réveillés de leur incrédulité, n`ont pas trouvé mieux que de chercher les dessous politiques de cette visite. Pour eux, la venue de cette célébrité en Côte d`Ivoire cacherait un complot qui participerait à asseoir le pouvoir de Laurent Gbagbo. On a même cru affadir la fierté des jeunes patriotes en déniant à leur leader, la paternité de l`invitation du compagnon de lutte de Martin Luther King. Dans cette optique d`acharnement dénigrant, le patron du Mfa, une fois encore, a réussi à s`illustrer de manière délirante. Le Sieur Anaky Kobenan a profité de l`occasion, dès l`annonce de l`évènement, pour adresser une pathétique lettre au révérend Jesse Jackson. Dans sa missive, notre Rajoelina national s`est évertué à démontrer à l`illustre hôte que le pays qui le reçoit serait dirigé par le diable lui-même. Laurent Gbagbo, sous la plume de notre très cher député, a été présenté sous les traits d`un dictateur qui maintiendrait ses opposants dans la frayeur permanente. L`opportunité de tels propos au moment où notre pays est honoré s`explique difficilement. Peut-on aimer son pays et baliser le terrain en vue de l`échec de cette visite salutaire ? En salissant Laurent Gbagbo, incarnation de la plus grande institution républicaine, le député de Kouassi-Datékro a choisi volontairement de salir l`Etat de Côte d`Ivoire. Ne peut-on pas détester Laurent Gbagbo et se battre pour l`honneur et le rayonnement de notre pays ? Ne peut-on pas être un opposant et être solidaire à tout ce qui participe à l`amélioration de l`image de notre république ? Charles Blé Goudé, non plus, n`a pas échappé au procès calomniant du destinateur de cette fameuse lettre. Le député Anaky Kobenan a attiré l`attention de son destinataire sur le fait que le leader des jeunes patriotes est sous le coup d`une sanction onusienne.
Ce qu`il faut retenir de ces agitations est que l`annonce de cette visite a perturbé nos amis du Rhdp qui y ont vu un soutien de poids à Laurent Gbagbo à la veille des élections. C`est pour cette raison que les journaux de l`opposition ont crié victoire lorsque le révérend Jesse Jackson a déclaré, lors de son discours, qu`il n`était pas venu pour endosser un quelconque candidat. Bien que la déclaration du révérend américain ne souffre d`aucune ambigüité, les journaux de l`opposition y ont vu un désaveu du régime de Laurent Gbagbo. Mais diantre, que voulons-nous qu`un homme politique de cette envergure, qui a été candidat à la candidature du parti démocrate américain à l`élection présidentielle, dise dans un pays engagé sur la voie de la paix au terme d`une guerre ? Même s`il était venu apporter son soutien à Laurent Gbagbo, le politicien expérimenté qu`il est ne saurait publiquement avouer le but véritable de sa visite. Nous sommes en politique quand même ! Seul le président Sarkozy dont l`émotivité excessive est connue de tous, peut exprimer publiquement son soutien à l`un de nos opposants comme il l`a fait à Libreville. Mais le révérend Jesse Jackson n`est pas monsieur Sarkozy. Que ceux qui peuvent comprendre comprennent : La politique est comme la sorcellerie, elle peut se pratiquer en plein jour ; mais elle se pratique surtout la nuit.
La visite que le révérend Jesse Jackson a rendue à certains leaders politiques engagés dans le processus de normalisation du pays, doit être comprise comme un acte d`apaisement et de conciliation. Compagnon de lutte de Martin Luther King, partisan de la non-violence, militant des droits de l`homme, démocrate invétéré, homme de Dieu, les échanges qu`il a eus avec les acteurs politiques principaux de notre pays peut avoir des retombées psychologiques favorables pour la paix dans notre pays. Ce que l`opposition doit finalement retenir est que, le célèbre révérend, en acceptant de répondre à l`invitation du Cojep, a apporté sa caution à la réconciliation et à l`unification de notre pays. Mais plus : il a participé à faire accepter la destination Côte d`Ivoire aux esprits les plus délicats de l`occident. Cette rencontre avec les leaders de l`opposition doit être mise sur le compte de Blé Goudé, le principal hôte du révérend d`autant plus que l`emploi du temps du séjour de son invité ne saurait être concocté sans qu`il n`en connaisse les différentes articulations. Et nul ne peut soutenir l`idée selon laquelle ces leaders ne se sont pas sentis honorés d`avoir eu un tête-à-tête avec le célèbre politicien et homme de Dieu américain. En fin de compte, au-delà des calculs politiciens, Charles Blé Goudé mérite de recevoir les salutations et la gratitude de l`ancien chef d`Etat et l`ancien premier ministre.
Le point culminant de la désespérance de la littérature journalistique du Rhdp a été atteint par le traitement fait de l`incident de la chute du révérend américain à Yopougon. Nous avons lu sur et dans les journaux des phrases incroyablement méchantes. La jubilation infecte qui se dégage de tous ces écrits a de quoi nous faire compatir au " mal " dont souffrent ces journalistes. Comment peut-on crier sa joie lorsque notre hôte s`écroule? En Afrique, même chez les peuples les plus belliqueux, l`invité ou l`étranger est considéré comme un ange, un envoyé des dieux. On lui voue respect et considération. Et lorsqu`il lui arrive de chuter, la communauté qui le reçoit ressent l`incident comme une humiliation. Alors, elle s`efforce de dissimuler l`événement et en fait un sujet tabou en interdisant qu`il soit exploité comme un thème de rigolades ou de plaisanteries. Les journalistes de l`opposition en ne réussissant pas à faire preuve de retenue face à l`incident malheureux, ont fait preuve d`immaturité. C`est même un manquement grave, car le journaliste comme l`enseignant ou l`écrivain est un éducateur de la société, un pourvoyeur de valeurs nobles et constructrices.
A y réfléchir, on n`est pas du tout surpris par cette réaction immature. Elle s`inscrit dans une logique évidente. Après la chute de Henri Konan Bédié, de Nicolas Sarkozy et d`Alassane Dramane Ouattara, les journaux du camp présidentiel n`ont pas manqué de faire des remarques moqueuses comme pour titiller ceux d`en face. Alors, les journaux d`en face, eux aussi, attendaient la plus petite des occasions pour faire une réplique. Ils attendaient patiemment que le président Laurent Gbagbo connaisse lui aussi une chute pour leur donner l`opportunité de riposter. Mais le Woudy ne tombant pas, ils ont sauté sur la chute de Jesse Jackson pour assouvir leur vengeance. Mais le révérend Jesse Jackson n`est pas Laurent Gbagbo, me dira-t-on ! Bien sûr que non ! Mais nos amis journalistes, derrière le révérend américain, ont vu Blé Goudé. Blé Goudé étant un soutien indécrottable du président de la république, à travers lui, ils ont alors vu Gbagbo. Par le procédé d`association d`idées et de correspondance, nos amis ont vu, au lieu de Jesse Jackson, Laurent Gbagbo s`écrouler de tout son corps. Il n`y a pas d`explication plus convaincante pour éclairer la jubilation malsaine de la presse du Rhdp suite à l`incident malheureux de la visite du révérend. L`opposition, comme nous le voyons souffre de Gbagbophobie. Alors, en attendant que le woudy s`écroule, nos journalistes devraient faire l`effort de transcender leurs émotions. Les journalistes de l`opposition auraient pu saisir l`occasion pour faire la leçon à leurs collègues du camp présidentiel. Malheureusement, ils ont raté, par précipitation, le virage…
Nous insistons : Pour une fois, nous aurions pu, à l`unisson, former une haie fraternelle autour de notre illustre hôte pour le protéger, le consoler dans un élan patriotique qui aurait fait l`événement lumineux de cette période d`incertitude. Finalement, le commentaire que le révérend lui-même a fait de l`événement a brisé les ailes de tous les esprits qui ne s`épanouissent que dans les situations de confusion. Si nous aimons la Côte d`Ivoire, retenons que la visite de l`ancien compagnon de lutte de Martin Luther King a été un baume à nos cœurs meurtris par cette stupide crise qui nous a fait perdre la raison. Et ceci est une victoire.
Etty Macaire
Professeur de lettres modernes
01430490 / 07001689