Les basses des fûts grondent, la cymbale siffle et la guitare raccorde le tout. Les voix suaves de la chorale entonnent le chant de la fin : «Marie monte au ciel…Marie monte au ciel…». Les fidèles de l’église «Sacré Cœur» d’Abobo-d’Anador s’ébranlent dans des pas de danse à couper le souffle. La messe de l’Assomption vient de s’achever sur des belles notes. La scène se passe dans l’enceinte de cette paroisse et non pas à l’intérieur de l’église même.Deux bâches élevées et des chaises ont accueilli les fidèles. On se rappelle que la toiture de cette église s’étant envolée en juin. Le clergé de la paroisse Sacré-cœur d’Abobo Anador ne cesse de lancer les appels à l’aide pour la réfection de la toiture. Cette situation n’a pas empêche pas les fidèles de fêter.Que c’était chaud! Déjà vendredi nuit, les fidèles ont respecté l’appel lancé pour la veillée à la veille de l’Assomption. Cette nuit a été suivie d’une procession avec la Vierge à la grotte à l’intérieur de la cour de l’église. Les fidèles ont juste eu quelques heures de repos. Le lendemain, 15 août, Sacré Cœur est sur pied pour la fête de l’Assomption. Il y a eu une autre procession. Cette fois-ci dans le quartier précédée de la statue de la Vierge Marie. Certains habitants d’Anador ont dû se demander ce que font ces hommes qui portent sur les épaules un brancard avec une statuette vêtue d’une étoffe blanche et entourée de belles fleurs ? C’est la façon des catholiques de cette paroisse de faire la dévotion à la mère de Jésus ici sur terre. Ce matin, l’abbé Patrick Ezoa qui dirige la prière a mobilisé des centaines de fidèles. Depuis près de 15 ans d’existence, c’est la première fois qu’ils célèbrent l’Assomption à ciel ouvert. L’orchestre de l’église chauffe les cœurs si bien que la fine pluie qui tombe est perçue comme les larmes de joie! L’Abbé monte au pupitre pour prier. Il invite le « peuple de Dieu » à croire que par le respect des consignes prodiguées par Dieu, ils auront leur place au paradis. « Parce que l’une des nôtres à sa place là-bas : Marie ». Croire que Marie est au ciel et rien de plus, c’est ce qu’on demande aux fidèles de faire ce 15 août. En l’absence du curé, René Kacou, en voyage, le premier conseiller de l’église, Angui Roger, était à la tête des paroissiens pour cette messe.
Raphaël Tanoh
Raphaël Tanoh
