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Politique Publié le mardi 18 août 2009 | Notre Voie

Nouveau président du Conseil constitutionnel - Yao N’Dré : “Jugez-moi aux actes”

Comme le monde est méchant Ignacio Ramonet est un intellectuel de gauche. Economiste et ancien directeur du Monde diplomatique, il a publié en début d’année, un livre sur la crise financière et économique que nous vivons depuis près de deux ans maintenant. Ce livre dont nous conseillons la lecture à tous ceux qui veulent comprendre le fondement de cette crise, est écrit avec une simplicité déconcertante mettant ainsi en relief, son caractère pédagogique. Car c’est avec méthode qu’il nous fait entrer dans le système économique dominant appelé néo-libéralisme pour découvrir toute sa laideur. Le Krach parfait, titre du livre a pour sous-titre : Crise du siècle et refondation de l’avenir. Ce qu’il faut en retenir ici pour nous du Sud, c’est la façon dont ce système s’est imposé rapidement au monde à travers la Banque mondiale et le FMI dans l’unique but d’asseoir le capitalisme sauvage, responsable, selon l’auteur, de la déréglementation des marchés et de la spéculation effrénée de ces 30 dernières années. Pour Ignacio Ramonet, la gestion des économies du monde reposait jusque-là, et ce depuis 1944, sur les thèses du Britannique John Maynard Keynes. Il faisait du plein emploi son objectif principal parce qu’il était persuadé que le capitalisme ne devrait pas se passer de l’Etat, seul capable de stimuler l’économie au moyen d’investissements publics. C’est le keynésianisme ou la doctrine keynésienne. Mais voilà qu’au début des années 70, d’autres intellectuels de droite vont développer d’autres thèses aux antipodes de celles admises jusqu’ici. Très rapidement, ils imposent leurs idées, aidés en cela par la décision du président américain de suspendre la convertibilité du dollar en or. Ces néo-libéraux qui ne cachent pas leur aversion pour les interventions de l’Etat, vont instituer une course contre la montre où l’Etat s’oppose désormais au marché, le secteur privé au secteur public, l’individu à la collectivité et l’égoïsme à la solidarité. Bref, c’est la liberté tous azimuts. C’est même le libertinage. La preuve, il s’agit désormais de déréglementer, privatiser, limiter la démocratie, supprimer les subventions au logement et le contrôle des loyers, diminuer les aides contre le chômage, réduire les dépenses de la sécurité sociale et casser le pouvoir syndical. On est même allé jusqu’à proposer la privatisation des banques centrales pour soumettre la création monétaire aux mécanismes du marché. Dans l’application sur le terrain de cette nouvelle théorie, on n’a pas hésité à réduire les moyens de l’Etat et à licencier de milliers de fonctionnaires. Un de ces théoriciens a même écrit qu’il préfère une dictature qui pratique le libéralisme à un pouvoir démocratique dans lequel le libéralisme est absent. Ce sont ces idées-là qui feront rapidement le tour du monde grâce au FMI et à la Banque mondiale qui s’appuient sur l’informatique pour le plus grand malheur des économies des pays sous-développés. On se souvient bien que c’est à cette époque que le FMI envoyait en mission, à travers le monde, ses employés pour appliquer cette théorie malfaisante. Les Alassane Ouattara et autres Nicéphore Soglo sont les porte-voix de cette thèse dévastatrice. Pourtant, selon Henry Kissinger, ancien Secrétaire d’Etat américain, par ce biais, les Etats dominants vont contraindre les pays en voie de développement à embrasser des recettes que les pays avancés n’étaient pas disposés à s’appliquer eux-mêmes. C’est-à-dire, les rapports financiers frauduleux, les élections truquées, les pots-de-vin, l’extorsion, le sexe et le meurtre. Selon Ramonet, les citoyens et l’Etat, soumis à un diktat, sont obligés de s’adapter : “Abdiquer toute volonté, afin de mieux se plier aux injonctions anonymes des marchés financiers. Il condamne par avance -au nom du réalisme- toute velléité de résistance ou de dissidence. Et frappe d’opprobre tout sursaut protectionniste, toute recherche d’alternative, toute tentative de régulation démocratique, toute critique des marchés omnipotents”. Voilà ce qu’était le plan de Ouattara et d’où il est venu pour “sauver la Côte d’Ivoire”. Mon œil !

Par Abdoulaye Villard Sanogo
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