Les Ivoiriens seront appelés aux urnes le 29 novembre prochain pour voter celui qu’ils auront choisi pour les gouverner. Même si sous les tropiques, la chose semble recouverte d’un voile pudique, il faut dire que la question de la santé des candidats à la présidentielle ne saurait être occultée des débats. Parce que les Ivoiriens ne peuvent pas confier leur destin à quelqu’un qui ne présente pas un état de bien-être physique et moral irréprochable.
L’article 35 de la Constitution ivoirienne est clair et sans ambiguïté sur la question de la santé des candidats à l’élection présidentielle. Toute personne qui veut briguer la magistrature suprême en Côte d’Ivoire doit présenter un état de bien-être physique et mental. Mais l’élection présidentielle prochaine qui se déroulera le 29 novembre 2009 a un caractère particulier. En principe tous ceux qui désirent se présenter pourront le faire sans aucune entrave.
Car suite à l’accord de Pretoria, le président Gbagbo, en vertu de l’article 48 de la constitution, a pris un texte, une décision, qui autorise tous les signataires de l’Accord de Marcoussis à briguer les suffrages des Ivoiriens. Aussi, le 29 novembre 2009, ceux qu’on appelle les trois grands candidats, c’est-à-dire Gbagbo, Bédié et Ouattara, ainsi que d’autres qui comme Mabri Toikeusse, Anaky Kobena, Gnamien Konan ont déclaré leur candidature, se présenteront devant les électeurs. Ils seront, en principe, dispensés de passer devant un collège de médecins comme le prescrit la loi fondamentale.
C’est assurément un problème important parce que c’est à un véritable jeu de loterie auquel les Ivoiriens sont conviés, une roulette russe pour ainsi dire. Ils courent le danger de confier leur destin à un grand malade. Imaginons un instant que suite au scrutin de novembre 2009, soit élu quelqu’un qui ne dispose pas de toutes ses ressources physiques et mentales et que lors d’une rencontre internationale réunissant tous les grands pays, il pique une crise et tombe comme Bédié et Ouattara, quelle image cela laisserait-il dans les consciences ? L’effet, en tout cas sera des plus dévastateurs.
S’il est difficile aujourd’hui, compte tenu de l’accord de Pretoria, de faire marche arrière pour demander aux uns et aux autres de satisfaire aux conditions médicales avant la tenue de la présidentielle, parce que cela suscitera bien des interrogations suspectes, les Ivoiriens doivent néanmoins faire attention à ceux en faveur de qui ils introduiront leur bulletin dans l’urne. C’est vrai qu’ils ne disposeront pas de données médicales pour forger leur conviction sur la santé de tel ou tel candidat, mais de façon empirique, en ce qui concerne les trois grands, ils sont plus ou moins situés sur leur état de santé.
En effet, ces derniers mois, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et celui du Rassemblement des républicains, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, ont montré des signes inquiétants de mauvaise santé physique. Le premier, lors d’un meeting organisé à Tiapoum (Sud-Est), il y a quelques mois, s’est effondré en plein podium. Récemment encore, des informations ont fait état de ce qu’il a eu un malaise au moment où il embarquait pour aller prendre part à la cérémonie de distinction des lauréats du prix Houphouet-Boigny pour la recherche de la paix.
Concernant le second, lors du meeting qu’il a animé le lundi 3 août dernier, au stade Biaka Boda, à Gagnoa (Centre-Ouest), a été pris d’un malaise et s’est écroulé par deux fois, semant la panique dans les rangs de ses partisans aux abois. Ces deux personnalités, qui apprennent, à plus de 75 ans pour Bédié et 67 ans pour Ouattara, les dures réalités du métier n’ont certainement pas supporté les conditions difficiles des tournées politiques. Et pourtant, les visites qu’elles ont rendues aux populations où elles sont passées se sont déroulées dans les villes. Toute la différence avec le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, dont les visites l’ont amené dans les endroits les plus reculés de la Côte d’Ivoire. Une vieille habitude pour cet homme qui est le seul politique à avoir parcouru la quasi-totalité des hameaux de la Côte d’Ivoire.
Ce n’est un secret pour aucun Ivoirien, l’opposant Gbagbo a visité au moins 9000 sites sur les onze mille que compterait ce pays. Et ce, sans le moindre signe de fatigue. Aidé en cela par une solidité sans faille qu’il a encore gardée et qui fait la différence entre lui et ses adversaires. Ce sont des données objectives que personne ne peut balayer du revers de la main.
En tout état de cause, le débat sur la santé des candidats à la magistrature suprême de Côte d’Ivoire ne saurait être occulté pour une raison ou pour une autre parce que lorsqu’on tient entre les mains le destin de millions de personnes, il faut être dans un état de bien-être physique et mental irréprochable. La Constitution l’a prévu.
Charles Coulibaly, journaliste-consultant
L’article 35 de la Constitution ivoirienne est clair et sans ambiguïté sur la question de la santé des candidats à l’élection présidentielle. Toute personne qui veut briguer la magistrature suprême en Côte d’Ivoire doit présenter un état de bien-être physique et mental. Mais l’élection présidentielle prochaine qui se déroulera le 29 novembre 2009 a un caractère particulier. En principe tous ceux qui désirent se présenter pourront le faire sans aucune entrave.
Car suite à l’accord de Pretoria, le président Gbagbo, en vertu de l’article 48 de la constitution, a pris un texte, une décision, qui autorise tous les signataires de l’Accord de Marcoussis à briguer les suffrages des Ivoiriens. Aussi, le 29 novembre 2009, ceux qu’on appelle les trois grands candidats, c’est-à-dire Gbagbo, Bédié et Ouattara, ainsi que d’autres qui comme Mabri Toikeusse, Anaky Kobena, Gnamien Konan ont déclaré leur candidature, se présenteront devant les électeurs. Ils seront, en principe, dispensés de passer devant un collège de médecins comme le prescrit la loi fondamentale.
C’est assurément un problème important parce que c’est à un véritable jeu de loterie auquel les Ivoiriens sont conviés, une roulette russe pour ainsi dire. Ils courent le danger de confier leur destin à un grand malade. Imaginons un instant que suite au scrutin de novembre 2009, soit élu quelqu’un qui ne dispose pas de toutes ses ressources physiques et mentales et que lors d’une rencontre internationale réunissant tous les grands pays, il pique une crise et tombe comme Bédié et Ouattara, quelle image cela laisserait-il dans les consciences ? L’effet, en tout cas sera des plus dévastateurs.
S’il est difficile aujourd’hui, compte tenu de l’accord de Pretoria, de faire marche arrière pour demander aux uns et aux autres de satisfaire aux conditions médicales avant la tenue de la présidentielle, parce que cela suscitera bien des interrogations suspectes, les Ivoiriens doivent néanmoins faire attention à ceux en faveur de qui ils introduiront leur bulletin dans l’urne. C’est vrai qu’ils ne disposeront pas de données médicales pour forger leur conviction sur la santé de tel ou tel candidat, mais de façon empirique, en ce qui concerne les trois grands, ils sont plus ou moins situés sur leur état de santé.
En effet, ces derniers mois, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et celui du Rassemblement des républicains, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, ont montré des signes inquiétants de mauvaise santé physique. Le premier, lors d’un meeting organisé à Tiapoum (Sud-Est), il y a quelques mois, s’est effondré en plein podium. Récemment encore, des informations ont fait état de ce qu’il a eu un malaise au moment où il embarquait pour aller prendre part à la cérémonie de distinction des lauréats du prix Houphouet-Boigny pour la recherche de la paix.
Concernant le second, lors du meeting qu’il a animé le lundi 3 août dernier, au stade Biaka Boda, à Gagnoa (Centre-Ouest), a été pris d’un malaise et s’est écroulé par deux fois, semant la panique dans les rangs de ses partisans aux abois. Ces deux personnalités, qui apprennent, à plus de 75 ans pour Bédié et 67 ans pour Ouattara, les dures réalités du métier n’ont certainement pas supporté les conditions difficiles des tournées politiques. Et pourtant, les visites qu’elles ont rendues aux populations où elles sont passées se sont déroulées dans les villes. Toute la différence avec le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, dont les visites l’ont amené dans les endroits les plus reculés de la Côte d’Ivoire. Une vieille habitude pour cet homme qui est le seul politique à avoir parcouru la quasi-totalité des hameaux de la Côte d’Ivoire.
Ce n’est un secret pour aucun Ivoirien, l’opposant Gbagbo a visité au moins 9000 sites sur les onze mille que compterait ce pays. Et ce, sans le moindre signe de fatigue. Aidé en cela par une solidité sans faille qu’il a encore gardée et qui fait la différence entre lui et ses adversaires. Ce sont des données objectives que personne ne peut balayer du revers de la main.
En tout état de cause, le débat sur la santé des candidats à la magistrature suprême de Côte d’Ivoire ne saurait être occulté pour une raison ou pour une autre parce que lorsqu’on tient entre les mains le destin de millions de personnes, il faut être dans un état de bien-être physique et mental irréprochable. La Constitution l’a prévu.
Charles Coulibaly, journaliste-consultant