La paix se négocie mais elle ne s’arrache pas au bout du canon. Edwige Aboh a bien compris cela. Elle qui a décidé, à travers son projet «Pont culturel ivoiro-burkinabé», d’accompagner l’accord politique de Ouaga pour le retour de la paix en Côte d’Ivoire qui ne peut se faire sans la participation du Burkina Faso, le voisin du Nord qui a longtemps servi de base arrière à la rébellion du Nord du pays. Pour commencer sa caravane, la directrice de ES Productions ne pouvait trouver mieux que Méaguy, une des localités du Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire à forte communauté burkinabé. Autour d’elle, Edwige Aboh a réuni, le samedi 14 août dernier, une brochette d’humoristes - et non des moindres - pour un spectacle doublement coloré dans la salle Primature de la ville où de nombreuses personnes avaient pris place. Il s’agit de Zongo et Tao, Boukary, Koro Abou dit Beau et de Rosine Zamblé dite Madeleine, côté ivoirien. Au nom du Burkina Faso, a presté Alassane Dakissaga, celui-là même qui disait être porteur de deux soutiens-gorges pour Edwige Aboh. L’un, précise-t-elle, provenait de Chantal Compaoré, épouse du président burkinabé et facilitateur dans la résolution de la crise ivoirienne. Concernant le second, il a juré de l’avoir amené à Edwige de la part de Simone Gbagbo, épouse du chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo initiateur du «Dialogue direct» ayant accouché de l’accord politique de Ouaga, début mars 2007. A l’humour du Burkinabé, rapporte la patronne de ES Production, il a fallu naturellement ajouter l’art d’imiter l’accent du pays des hommes intègres et bien d’autres ingrédients en compagnie de la colonie ivoirienne. Si l’on en croit la promotrice du «Pont culturel ivoiro-burkinabé», cette première étape de sa caravane qui était placée sous le parrainage de René Néto, député de Méagui, et la présidence de Madi Zéromé, opérateur économique burkinabé résidant en Côte d’Ivoire, a été une réussite. Elle en veut pour preuve la qualité et le nombre de personnes ayant répondu à son appel. Edwige Aboh qui est ainsi en train de passer d’un rêve à sa réalisation est déterminer à tisser sa toile aux bords de la voie de la paix. En effet, elle songe déjà à San Pedro, prochaine destination, selon elle, de sa nouvelle mission qu’elle appelle celle d’une «messagère de la paix» soucieuse de raviver la flamme de la fraternité entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Après cette deuxième étape annoncée pour début septembre, elle promet de mettre par la suite le cap sur Bouaké avant de regagner Abidjan d’où elle envisage de décoller pour Ouaga pour élever le niveau de son message et solidifier les piliers du «Pont culturel ivoiro burkinabé» qu’elle place sous le haut patronage du ministre ivoirien de la Réconciliation nationale, et le parrainage du ministre burkinabé de la Culture, Philippe Ouédraogo. Schadé Adédé schadeci@yahoo.fr
Politique Publié le samedi 22 août 2009 | Notre Voie