Le président de l'Assemblée nationale qui a dépêché fin juillet une mission parlementaire dans les zones Centre, Nord et Ouest est soupçonné de préparer le report de la date des élections.
L'opposition en est convaincue : en envoyant des missions d'informations dans les ex-zones Centre, Nord et Ouest, le président de l'Assemblée nationale cache des intentions malveillantes contre l'élection du 29 novembre. Mamadou Koulibaly voudrait prendre prétexte des critiques sur les insuffisances du redéploiement de l'administration dans la partie du pays anciennement sous contrôle des Forces nouvelles pour demander aux députés de constater l'impossibilité de tenir l'élection à la date fixée. Il est vrai que les conclusions de ces parlementaires issus de tous les courants politiques plaident en faveur d'une telle conclusion. Sans alimenter les procès d'intention qui entourent le sujet, il convient de noter que l'initiative du président de l'Assemblée nationale peut certes paraître suspecte, mais elle n'a pas violé les règles qui régissent le fonctionnement de l'institution. Selon une source bien informée, le bureau du parlement a été informé sur les missions en zone CNO. Il s'agissait d'aller constater l'effectivité du redéploiement de l'administration sur l'ensemble du territoire national. « Le président nous a dit qu'il nous remettait le rapport et que le bureau était libre d'en décider du sort. Si nous le voulions, nous pouvions même le ranger dans les tiroirs. Si le bureau voulait que l'ensemble des députés planchent sur le sujet, alors il suivrait », révèle un membre du bureau. Selon notre source, certains députés ont vite fait de dénoncer un processus contre le vote de novembre avant de demander que l'action de l'assemblée s'arrête à la remise de ce rapport. Ce à quoi Mamadou Koulibaly a répondu en niant avoir engagé un quelconque processus et en laissant toute latitude au bureau de décider de l'utilisation qu'il voulait faire du rapport. Finalement, la séance a été levée et le dossier laissé à l'appréciation des groupes parlementaires. Ce sont ces derniers qui se prononceront sur l'éventualité d'un débat en plénière à la rentrée ou d'une séance spéciale. « Dans tous les cas, le président de l'Assemblée nationale a le droit, vu son rang institutionnel, de s'informer sur tout sujet d'intérêt national. Pour cette mission, il pouvait réquisitionner les préfets et sous-préfets ou tout autre représentant de l'Etat. Voire des personnes de la société civile », commente un observateur. « Mamadou Koulibaly n'avait pas besoin d'autorisation pour ces missions. Car, il ne s'agissait pas d'une commission d'enquête parlementaire qui aurait nécessité une plénière », ajoute un député. «Les gens lui prêtent des intentions. Mais, ce n'est pas mauvais d'avoir des intentions. C'est même légitime. Eux aussi veulent sa place. La démocratie c'est la diversité et non l'unanimité. Prenez l'exemple de Georges Bush. Il était prêt à envoyer tous les soldats américains en Irak parce qu'il était convaincu que c'était là l'intérêt des Etats-Unis. Les électeurs lui ont dit non. Il est parti », analyse l'honorable. « Je constate que dans la course au pouvoir, tout le monde est aveuglé. Et, l'on ne tient plus compte des réalités. Il suffit de prendre la route pour voir tous les problèmes liés à la libre circulation. Certains veulent aller vite aux élections en oubliant le volet de la réunification », conclut-il.
Kesy B. Jacob
L'opposition en est convaincue : en envoyant des missions d'informations dans les ex-zones Centre, Nord et Ouest, le président de l'Assemblée nationale cache des intentions malveillantes contre l'élection du 29 novembre. Mamadou Koulibaly voudrait prendre prétexte des critiques sur les insuffisances du redéploiement de l'administration dans la partie du pays anciennement sous contrôle des Forces nouvelles pour demander aux députés de constater l'impossibilité de tenir l'élection à la date fixée. Il est vrai que les conclusions de ces parlementaires issus de tous les courants politiques plaident en faveur d'une telle conclusion. Sans alimenter les procès d'intention qui entourent le sujet, il convient de noter que l'initiative du président de l'Assemblée nationale peut certes paraître suspecte, mais elle n'a pas violé les règles qui régissent le fonctionnement de l'institution. Selon une source bien informée, le bureau du parlement a été informé sur les missions en zone CNO. Il s'agissait d'aller constater l'effectivité du redéploiement de l'administration sur l'ensemble du territoire national. « Le président nous a dit qu'il nous remettait le rapport et que le bureau était libre d'en décider du sort. Si nous le voulions, nous pouvions même le ranger dans les tiroirs. Si le bureau voulait que l'ensemble des députés planchent sur le sujet, alors il suivrait », révèle un membre du bureau. Selon notre source, certains députés ont vite fait de dénoncer un processus contre le vote de novembre avant de demander que l'action de l'assemblée s'arrête à la remise de ce rapport. Ce à quoi Mamadou Koulibaly a répondu en niant avoir engagé un quelconque processus et en laissant toute latitude au bureau de décider de l'utilisation qu'il voulait faire du rapport. Finalement, la séance a été levée et le dossier laissé à l'appréciation des groupes parlementaires. Ce sont ces derniers qui se prononceront sur l'éventualité d'un débat en plénière à la rentrée ou d'une séance spéciale. « Dans tous les cas, le président de l'Assemblée nationale a le droit, vu son rang institutionnel, de s'informer sur tout sujet d'intérêt national. Pour cette mission, il pouvait réquisitionner les préfets et sous-préfets ou tout autre représentant de l'Etat. Voire des personnes de la société civile », commente un observateur. « Mamadou Koulibaly n'avait pas besoin d'autorisation pour ces missions. Car, il ne s'agissait pas d'une commission d'enquête parlementaire qui aurait nécessité une plénière », ajoute un député. «Les gens lui prêtent des intentions. Mais, ce n'est pas mauvais d'avoir des intentions. C'est même légitime. Eux aussi veulent sa place. La démocratie c'est la diversité et non l'unanimité. Prenez l'exemple de Georges Bush. Il était prêt à envoyer tous les soldats américains en Irak parce qu'il était convaincu que c'était là l'intérêt des Etats-Unis. Les électeurs lui ont dit non. Il est parti », analyse l'honorable. « Je constate que dans la course au pouvoir, tout le monde est aveuglé. Et, l'on ne tient plus compte des réalités. Il suffit de prendre la route pour voir tous les problèmes liés à la libre circulation. Certains veulent aller vite aux élections en oubliant le volet de la réunification », conclut-il.
Kesy B. Jacob