Le rideau est tombé, samedi dernier, sur la seconde édition du Festival de danses, d’instruments de musique et de costumes traditionnels du Zanzan. C’était dans la ville de Bondoukou, chef-lieu de région du Zanzan. De l’avis des participants et observateurs, il se pose un réel problème de survie d’un tel festival qui risque d’avoir la longévité d’un feu de paille ou briller comme la lumière d’une luciole. C’est-à-dire, connaître une existence éphémère. La raison, le Festival du Zanzan, organisé sous l’égide du ministère de la Culture et la Francophonie, est foncièrement marqué par son caractère hautement régional et même régionaliste. D’aucuns le taxent même de sectaire. Ce festival qui est à sa deuxième édition, à l’origine, devrait être une manifestation itinérante. Des festivités mettant sous les projecteurs la Culture des régions l’une après l’autre. Et chaque édition permettrait, aux festivaliers, de découvrir les attraits culturels, touristiques et historiques d’une région à une autre de la Côte d’Ivoire. A titre d’exemple, après la première édition, à Bondoukou en 2008, la seconde devrait avoir lieu soit à Man (Ouest), soit à Aboisso (Sud) ou à Korhogo (Nord). Mais, tout le monde culturel ivoirien a fait l’amer constat que ce festival allait se sédentariser dans "la Cité aux mille mosquées". Le ministère de la Culture est le principal organisateur de Zanzan festival. Le premier responsable de ce département étant Augustin Kouadio Komoé, lui-même natif de Bondoukou, l’opinion a vite fait d’établir la relation. Pour certaines sources qui se veulent formelles, le ministre ne voulant pas montrer son village avec la main gauche a préféré créer un tel festival. Même s’il s’en défendait le 3 juillet dernier sur l’esplanade de la mairie de Bondoukou : « Que je n’entende plus dire :" c’est le festival de Komoé". Ce n’est point le festival de Komoé, c’est le festival du Zanzan. D’autres ne manquent pas de faire le lien avec sa casquette politique. Augustin Komoé étant le Directeur de campagne du candidat Laurent Gbagbo pour la région du Zanzan veut se mettre au devant de la scène parmi les fils, cadres et décideurs de sa région par le truchement de ce festival. Ce qui lui donnerait suffisamment davantage d’aura pour briguer un poste électif.
A chaque ministre de la Culture son festival
Certains prédécesseurs d’Augustin Komoé, à la tête du département de la Culture ont aussi créé des manifestations culturelles. Mais, chaque fois que le ministre en question quittait ses fonctions, le projet mourait de sa belle mort. C’est le cas de Mel Eg Théodore qui a créé, en son temps, le N’Zassa Festival. Cette manifestation n’a connu qu’une seule édition. Dès que Mel Théodore est parti, l’on n’a plus entendu parler de ce festival. C’est le cas également du Salon des Industries Culturelles d’Abidjan (SICA). Fabriqué, de toutes pièces par Mme Anne Messou, alors à la tête de ce département. Cet événement n’a, également, connu qu’une seule édition. Le constat est clair. Le ministère de la Culture a du mal à porter à bout de bras des événements culturels d’envergure. Au demeurant, si ces festivals qui avaient une base nationale ont périclité, l’on se demande comment le Zanzan festival, qui n’a aucune assise nationale, survivrait ?
Le ministre Komoé, lors des festivités du dernier Zanzan festival rassure avoir coopté "Zouzou Papa" et "Côte d’Ivoire Culture" comme des Organisations non gouvernementales (ONG) chargées d’assurer la perpétuation du festival. C’était aussi cela la voie royale que le ministère aurait dû privilégier, c’est-à-dire confier l’organisation de ce genre d’événements à des structures outillées et rompues aux amarres de l’événementiel.
Jean- Antoine Doudou
A chaque ministre de la Culture son festival
Certains prédécesseurs d’Augustin Komoé, à la tête du département de la Culture ont aussi créé des manifestations culturelles. Mais, chaque fois que le ministre en question quittait ses fonctions, le projet mourait de sa belle mort. C’est le cas de Mel Eg Théodore qui a créé, en son temps, le N’Zassa Festival. Cette manifestation n’a connu qu’une seule édition. Dès que Mel Théodore est parti, l’on n’a plus entendu parler de ce festival. C’est le cas également du Salon des Industries Culturelles d’Abidjan (SICA). Fabriqué, de toutes pièces par Mme Anne Messou, alors à la tête de ce département. Cet événement n’a, également, connu qu’une seule édition. Le constat est clair. Le ministère de la Culture a du mal à porter à bout de bras des événements culturels d’envergure. Au demeurant, si ces festivals qui avaient une base nationale ont périclité, l’on se demande comment le Zanzan festival, qui n’a aucune assise nationale, survivrait ?
Le ministre Komoé, lors des festivités du dernier Zanzan festival rassure avoir coopté "Zouzou Papa" et "Côte d’Ivoire Culture" comme des Organisations non gouvernementales (ONG) chargées d’assurer la perpétuation du festival. C’était aussi cela la voie royale que le ministère aurait dû privilégier, c’est-à-dire confier l’organisation de ce genre d’événements à des structures outillées et rompues aux amarres de l’événementiel.
Jean- Antoine Doudou
