“Je salue la présence de Thérèse Houphouët-Boigny, parce qu`elle apporte le nom de celui qui a réalisé cette œuvre. Ensuite, parce qu`elle apporte sa personne (…) Venez rester ici (Ndlr : Côte d`Ivoire), on vous aime. Quand vous êtes loin, c`est comme si l`on vous avait abandonnée" Lundi dernier, à la cérémonie consacrant le premier coup de pioche pour le démarrage de la construction de l`hôpital catholique Moscati à Yamoussoukro, le chef de l`Etat, Laurent Gbagbo, s`est surpris d`un amour presque inqualifiable" pour l`épouse du premier président de la Côte d`Ivoire indépendante. Les propos présentés, plus haut, du maître à concevoir de la refondation, convainquent les Ivoiriens et la communauté que Gbagbo, semble héberger des sentiments autres que ceux péjoratifs pour l`épouse de celui qu`il s`est complu à traiter de tous les noms et de tous les maux. On se souvient comme hier, en 1990, quand, soutenu par une floraison de tracts, le Front populaire ivoirien (Fpi) conduit par Gbagbo qu`adulaient hélas élèves et étudiants, incitait ces derniers à proférer des propos orduriers contre Félix Houphouët-Boigny, alors régulièrement appelé "le sage d`Afrique". Et quand, Gbagbo était reçu en audience par Houphouët, le woody de Mama" se comportait de la manière la plus méprisante qui fût. De par son attitude, le "sachant" du Fpi a contribué, en très bonne place, à humilier "le sage d`Afrique". Alors les Ivoiriens comprennent difficilement cette naissance d`amour…inattaquable pour son épouse, Thérèse Houphouët-Boigny. Ils savent en outre que la compagne de ce grand président africain n`a jamais dit, un seul instant, qu`elle n`était pas aimée en Côte d`Ivoire. Et aucun Ivoirien, avouons-le, ne lui a pas tenu des propos blessants. Au point de l`obliger à s`expatrier ou à quitter son pays pour un autre. La femme d`Houphouët est aimée des Ivoiriens comme ils ont aimé son époux. Et ceux qui ont toujours porté cet amour réel et positif pour Houphouët ne peuvent jamais l`abandonner. Sauf, bien évidemment, cette nouvelle race aux paroles et sentiments condamnables, qui a commencé, dès 1990, à développer d`autres attitudes et gestes d`un âge lointain, malheureuse de se déclarer subitement amoureuse de Thérèse Houphouët-Boigny. L`histoire est têtue et ne saurait travestir pour servir une cause qui n`honorerait pas la Côte d`Ivoire entière. Le pays a été assez humilié, il est temps de lui épargner cette rhétorique ( ?) fade et repoussante. Dieu protège la Côte d`Ivoire !
Clinton Kwagne
Clinton Kwagne