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Politique Publié le jeudi 27 août 2009 | Notre Voie

Eligibilité à la présidentielle de novembre 2009 - La discrimination légalisée pour Ouattara et Bédié

La Commission électorale indépendante (CEI) a tranché. La période de dépôt des candidatures à l’élection présidentielle de novembre est fixée du 26 août au 16 octobre 2009. Les dossiers sont reçus au secrétariat de son siège sis à Cocody, II-plateaux. Mais le hic, c’est que, pour la première fois en Côte d’Ivoire, en Afrique et sûrement dans le monde entier, le dossier à fournir est différemment composé, selon que le candidat est issu d’un parti ou groupement politique ayant participé ou non à la table ronde de Linas-Marcoussis, en France. C’est-à-dire qu’un groupe de candidats est exempt des conditionnalités énoncées par la constitution pour postuler à la magistrature suprême du pays, et ce, conformément au décret pris par le président Gbagbo en vertu de l’article 48 de la constitution. Ces candidats privilégiés sont ceux issus des partis ou groupements politiques ayant participé aux négociations organisées en 2003 à Paris pour résoudre la crise ivoirienne. Un autre groupe, moins chanceux celui-là et comprenant l’actuel président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, est tenu de se conformer aux conditionnalités exigées par la constitution. Deux jours après la publication de cette mesure discriminatoire, indigne et humiliante, aucun candidat de l’opposition, bénéficiaire de cette passerelle de la honte, n’élève la moindre protestation. Or, pour justifier la guerre financée, soutenue ou déclarée à la Côte d’Ivoire, le 19 septembre 2002, tous, assaillants, commanditaires et bénéficiaires de cette crise, n’ont cessé de vociférer le même refrain : constitution taillée pour catégoriser les Ivoiriens, élection présidentielle de 2000 mal organisée, discrimination et exclusion au sommet de l’Etat, président de la République mal élu, etc. On était en droit de s’attendre à ce que des individus si prétendument légalistes élèvent la plus vive protestation suite à ces conditions de candidature à la présidentielle 2009 qui viennent légaliser, oh sacrilège, la catégorisation entre les citoyens d’un même pays ! Et là, c’est le silence. Quelle honte ! En vérité, et personne n’est dupe, la guerre a été introduite dans le champ politique de la Côte d’Ivoire à cause d’un seul homme, Alassane Dramane Ouattara. Cet homme, premier bénéficiaire de cette mesure discriminatoire et qui postule à la magistrature suprême pour le compte du RDR, a été déclaré inéligible en 2000 par la chambre constitutionnelle de la Cour suprême pour doute sur ses origines. Incapable de fournir le moindre papier justificatif pour lever le doute sur ses origines, Alassane Ouattara a, avec le soutien de la France, infligé la guerre à la Côte d’Ivoire, «son» pays, comme il le dit. L’objectif de cette sanglante balafre au visage du pays de feu Félix Houphouet-Boigny était, à défaut de renverser le président Gbagbo, de contraindre les Ivoiriens à accepter la candidature de Ouattara en dehors de toute réglementation. Objectif atteint, puisque c’est tout le sens de la décision prise par le chef de l’Etat conformément à l’article 48 de notre loi suprême pour autoriser, à titre exceptionnel, les candidats présentés par les partis ayant pris part à la table ronde de Marcoussis à postuler sans rien prouver. Bien entendu, Henri Konan Bédié, déjà trop vieux (75 ans) et écarté, par la même constitution, de cette élection présidentielle, se voit réintroduit dans le jeu par cette mesure discriminatoire. Mais l’article 48 déclenché par le président Gbagbo vise essentiellement Alassane Dramane Ouattara, le seul ivoirien difficilement qualifiable de souche. Voilà donc la finalité de la guerre menée contre la Côte d’Ivoire, notre chère patrie, par certains de ses fils. Avec le démoniaque soutien de la communauté dite internationale (c’est-à-dire à la France pour ce qui concerne la Côte d’Ivoire), ils ont contraint les Ivoiriens, à travers le président Gbagbo, à introduire dans le champ politique des conditions d’éligibilité à double vitesse pour combattre, selon eux, «l’Ivoirité, la politique de la nationalité à double vitesse». Au détour de cette satanique logique, on a réussi à placer certains candidats au-dessus de la constitution. Une prouesse impensable dans le pays de Molière, mais imposée à la Côte d’Ivoire. Un petit pays de l’Afrique ; continent sur lequel les autorités coloniales estiment que tout est possible. Même les combinaisons les plus inacceptables et qui heurtent le bon sens. Vivement que ces élections se passent, redonnent sa place au vrai nationalisme pour que la Côte d’Ivoire retrouve sa dignité violée. Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
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