Que faut-il faire pour procurer de l`eau potable, à des coûts réduits à l`ensemble de la population? C`est à cette question fondamentale que tenteront de répondre les travaux du séminaire sur les états généraux de l`eau ouverts hier à l`hotel président de Yamoussoukro, par le ministre des Infrastructures économiques, Patrick Achi. Séminaire auquel prennent part plusieurs acteurs de la chaîne de l`eau. Notamment le Président du conseil d`administration du groupe Sodeci /Cie, Marcel Zadi Kessi, le directeur de l`office national de l`eau potable, Kouakou Dja, le ministère de l`Economie et des finances, les préfets et sous préfets, les présidents des conseils généraux, Ong… Situant sur les enjeux et les attentes des résolutions de ces assises, le ministre Patrick Achi a fait savoir que "Ces états généraux de l`eau potable permettent de répondre aux besoins importants et pressants des questions que se posent les populations qui n`arrivent pas à comprendre comment dans un pays où il y a de cela quelques décennies seulement, l`utilisation équilibrée de l`offre et de la demande était parfaite et qu`aujourd`hui, elles puissent être confrontées dans la quasi-totalité des localités urbaines et rurales à des problèmes d`eau. Soit de manque d`eau, soit d`insuffisance de pression, soit des problèmes de qualité de l`eau et pour lesquels on est incapable de leur fournir des informations précises". Et au ministre de tirer sur la sonnette d`alarme pour dire qu`il est plus que nécessaire que les responsabilités soient situées. Au titre des responsabilités, "L`Etat a la charge de construire des châteaux d`eau, des barrages et des stations qui permettent d`approvisionner en eau les populations. Si donc il n`y a pas d`eau quelque part, la responsabilité de l`Etat est engagée mais comme la Sodeci est en première ligne, elle est dans le dilemme de dire que ce n`est pas nous c`est l`Etat" a-t-il indiqué. A cet effet, il a exhorté le ministère de l`Intérieur à prendre le décret sur le transfert des compétences aux fins que chaque acteur soit situé sur ses responsabilités notamment l`Etat, le ministère des Infrastructures économiques et les collectivités territoriales "Il est important de mettre en place une politique achevée pour que la prise de décret sur le transfert des compétences entre le ministère des Infrastructures vers les collectivités territoriales se fasse, un cadre précis d`exercice de ces fonctions puisse se faire en toute intelligence et pour le bien-être des populations". Parce que pour Patrick Achi, "Le plus important n`est pas d`avoir de l`eau mais qu`on puisse au moins savoir pourquoi on n`a pas de l`eau(…) Il faut débattre du rôle de chacun des acteurs, des structures et de leurs efficacités". Et de marteler "l`Etat doit donc assumer ses responsabilités". M. Kouakou Dja, directeur général de l`Office national de l`eau potable (Onep), président du comité d`organisation, a fait remarquer que "l`accès à l`eau potable n`est pas facile. Dans notre pays, seuls 61% de la population bénéficient de ce liquide vital, soit 77% en milieu urbain et 50% en milieu rural" et d`ajouter "malgré des efforts des gouvernements successifs, la situation est préoccupante, voire inquiétante car le fossé entre l`offre et la demande d`eau potable ne cesse de grandir". Selon Kouakou Dja, "cette situation résulte en premier lieu d`un retard d`investissement de près de 15 ans". A titre d`exemple, il a indique que le déficit d`approvisionnement de la seule ville d`Abidjan est de 150.000m3/jour, ce qui représente un besoin de financement d`au moins 60 milliards de francs Cfa. Les travaux se poursuivent jusqu`au samedi pour la cérémonie de clôture à laquelle prendra part le chef de l`Etat.
Jean Prisca
Envoyé spécial à Yamoussoukro
Jean Prisca
Envoyé spécial à Yamoussoukro