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Politique Publié le vendredi 28 août 2009 | Le Repère

Jean Paul André Kouassi répond à Tiburce Koffi: “Ne mettez pas Seydou Diarra dans le même panier de crabes que les fripouilles de la refondation”

Dans le Repère du vendredi 14 au jeudi 20 août dernier, Tiburce Koffi fidèle à lui-même a signé un autre pamphlet contre ceux qu`il appelle les fossoyeurs de la République avant d`appeler à l`action un certain nombre de compatriotes qu`il a étiquetés comme dignes de la mère patrie commune !
Le but a peut-être été atteint, mais l`exercice fut périlleux à bien d`égards. Et pour cause, la grosse méprise qu`il a faite à l`endroit au moins du premier ministre Seydou Elimane Diarra, dont il a quasiment dénoncé l`opportunisme (sic).
Concernant le premier ministre Seydou Elimane Diarra, le moins que l`on puisse dire, c`est que Tiburce Koffi a fait une sortie de route. Il peut, certes, ne pas aimer l`ancien président du Forum de la Réconciliation nationale. Il peut, certes, lui en vouloir pour des raisons qui lui sont propres. Il peut, enfin, dire ce qu`il veut de Seydou Diarra, mais il ne peut objectivement pas parler, en des termes aussi peu valorisants, de cet homme qui s`est offert en sacrifice pour l`intérêt de son pays. Cet homme à qui Guéi a fait appel pour diriger le gouvernement de Côte d`Ivoire après le pronunciamiento du 24 décembre 1999 mérite certainement un peu plus de respect. Seydou Elimane Diarra, l`ancien ambassadeur de Houphouët-Boigny au Brésil et auprès du royaume Uni ne peut être mis dans le même panier de crabes que les fripouilles de la Refondation ! Il a été sans aucun doute, l`interface entre la junte militaire et la population ivoirienne. Dieu seul sait de quel (s) périls (s) il a sauvé la nation ivoirienne par sa présence auprès de l`ex-chef du CNSP. Connu pour sa pondération et son sens de la mesure, mais aussi, pour son patriotisme, Seydou Diarra a sans doute prévenu maints excès sous le régime Kaki.
N`a-t-il pas été aussi le président du Forum de la Réconciliation nationale ? Si cette grand` messe qui a mobilisé les Ivoiriens pendant près de deux mois ne fut pas couronnée de succès, ce fut moins de la responsabilité de Seydou Diarra que de la faute de Laurent Gbagbo.
Avant le début du Forum, celui-ci n`a-t-il pas prévenu que cette instance ne serait pas une constitution-bis et qu`elle n`aurait qu`un rôle consultatif ? Il ne fallait donc pas demander la lune au vieux Diarra. Il n`empêche, ce dernier a tenu son rôle jusqu`au bout, réussissant l`exploit, pour l`époque, de réunir dans une même salle, Bédié, Gbagbo, Guéi et Ouattara. Ce ne fut certainement pas une sinécure.
En janvier 2003, après la signature des Accords de Linas Marcoursis, c`est encore à Seydou Elimane Diarra qu`échoit la redoutable responsabilité de conduire le gouvernement ivoirien. A une époque où la scène politique était dominée par la haine et les invectives, il a revêtu derechef la tunique du pompier de service. Après moult péripéties qu`il serait fastidieux de rappeler, il a réussi à former l`équipe gouvernementale. Mais, il n`était pas au bout de ses peines. Car, son passage à la primature a été marqué par les frustrations, les humiliations et les bravades. En effet, plus souvent qu`à son tour, il a été défié et nargué par le camp présidentiel qui l`a traité de tous les noms d`oiseaux. Allant jusqu`à lui coller l`étiquette de ``rebelle``. Couvert d`infamie et d`opprobre, il est resté stoïque. Et pourtant, cet homme qui n`est pas un crève-la-faim ni un nécessiteux aurait pu rompre les amarres pour aller couler des jours heureux loin des turbulences de la politique. Il était à la retraite. Il aurait pu y retourner. Mais, il a préféré servir son pays. Envers et contre tout.
C`est pourquoi, il ne mérite pas que l`on le traîne dans la boue. Et si quelqu`un devait, par extraordinaire, le faire, l`on a de la peine à croire que ce soit Tiburce Koffi. Cet écrivain-journaliste et libre penseur dont chacun apprécie la noblesse du combat pour le renouveau de la Côte d`Ivoire, son pays, ne doit surtout pas se tromper de cible. Il est bien trop lucide pour se fourvoyer. Le verbe acéré, le ton impertinent, Tiburce est certainement un modèle du genre (l`écriture de combat). C`est pourquoi, il n’a pas le droit de se disperser.
En tout état de cause, on ne peut raisonnablement mettre Seydou Diarra, cet homme qui a fait du service de la Côte d`Ivoire un sacerdoce, sur un pied d`égalité que les Refondateurs. Ce serait manquer de jugement pour ne pas parler de propos excessifs. Or, c`est de notoriété que tout ce qui est excessif est insignifiant !

Jean-Paul André Kouassi
Contact : 46-96-79-35
email : kjeanpaulandre@yahoo.fr
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