Les femmes leaders de la société civile et présidentes des entités féminines des partis politiques veulent la traduction de la déclaration solennelle en texte de loi avant l’ouverture des campagnes pour l’élection présidentielle. Elles ont réclamé à cet effet la prise avec célérité d’une ordonnance. Signée par le Président de la République Laurent Gbagbo le 21 février 2009, la déclaration solennelle qui prévoit un quota de représentativité d’au moins 30 % de femmes dans les instances nationales de prise de décision, n’a à ce jour pas une valeur juridique de texte de loi. Faisant cet amer constat le vendredi 28 août 2009 au siège de l’Ong Playdoo sis à Marcory Trigone, à l’issue d’une réunion du présidium de la Coordination nationale des Femmes de Côte d’Ivoire pour les élections et la reconstruction post-crise (Cofemci), Dr Marie Paule Kodjo a recommandé « vivement » la prise d’une ordonnance à cet effet. « A trois mois de la date fixée pour l’élection présidentielle qui consacre la sortie de crise en Côte d’Ivoire, la Cofemci constate que les femmes qui constituent la majorité de la population électorale sont très peu impliquées dans la sortie de crise et sous représentées dans les instances nationales de prise de décision. Pour changer la donne et aller réellement à la parité du genre, la Cofemci recommande vivement au Président de la République, et ce, dans l’urgence, la traduction en ordonnance de la déclaration solennelle pour laquelle il s’est engagé le 21 février 2009 », a déclaré la présidente de la Cofemci, entourée de ses vice-présidentes dont Mme Gnali et le Pr N’Dri Yoman. Outre ce point, elle a lancé un appel pressant aux partis politiques pour appuyer les candidatures des femmes aux différentes échéances électorales. Concernant ses paires, elle les a exhortées à descendre dans l’arène politique pour prendre leur place dans le processus électoral et la gestion des affaires publiques. « Le temps est venu d’affirmer notre leadership. Ne faisons plus la politique de la cuisine et du salon. Ne restons plus à la maison pour préparer les gnamankou pour les militants des formations politiques. Nous avons des compétences. Le moment est venu de les mettre en exergue et les mettre au profit de nos sœurs pour leur autonomisation et le mieux être de nos populations », a-t-elle lancé. Concluant, elle a noté que la Cofemci entend placer au cœur des prochaines campagnes la gratuité des césariennes en milieu rural, le financement des activités génératrices de revenus et la scolarisation effective de la jeune fille.
Société Publié le samedi 29 août 2009 | L’intelligent d’Abidjan