En début de grossesse, les femmes enceintes utilisent des techniques plus ou moins connues pour dissimuler leur état. De nombreuses raisons expliquent cela. Nord-Sud Quotidien a enquêté
Elles n’avouent jamais être enceintes. Surtout au cours des premiers mois où, le ventre est petit. Plusieurs raisons justifient ce choix. Marie-Adèle, avoue avoir caché à son entourage son état. « Personne ne savait que j’étais enceinte, hormis mon mari. Que ce soit la première ou la dernière grossesse », a-t-elle affirmé. Cette enseignante de la trentaine est mère de deux enfants. Pour elle, une grossesse ne doit pas être révélée dès les premiers mois à tout le monde. Et surtout lorsque la belle famille est contre l’union des conjoints. « Ma belle-mère n’a jamais voulu de moi. Malgré tout le mal que je me donnais pour lui plaire, je n’étais pas désirée au sein de la famille Seka », relate-t-elle.
Les raisons
Marie-Adèle a caché son état pour des raisons bien précises. Pour elle, ses beaux-parents n’approuvant pas leur union, peuvent lui jeter un sort pour que sa grossesse n’arrive pas à terme. Et de trouver qu’ «il est mieux de mettre son enfant à l’abri des mauvaises personnes ». Oumou, renforce les dires de Marie-Adèle. Enceinte et presqu’à terme, elle a passé tout le temps à nier sa situation. Evoquant les raisons de ses cachotteries, Oumou affirme suivre les conseils de sa mère. « Ma mère m’a toujours conseillé de ne jamais révéler aux personnes qui ne sont pas dignes de confiance que j’attends un enfant. Ce, parce que certaines personnes peuvent être jalouses et faire du mal à mon enfant et à moi. Elles peuvent être très proches de moi. J’ai des amies qui m’envient, ce sont toutes des personnes qui peuvent ne pas vouloir mon bonheur », explique-t-elle. Pour elle, les débuts de grossesse sont très délicats. Il suffit que quelqu’un ait envers vous des pensées obscures, pour que vous perdiez le bébé. C’est pour cette raison que, dès qu’elle sent qu’elle est en grossesse, sa mère la conduit chez une guérisseuse pour en prendre soin.
Quand les guérisseurs entrent dans la danse
« La médecine moderne ne maîtrise pas tous les contours de la grossesse », affirme mamie Aya, tradipraticienne au «Marché gouro d’Adjamé». Selon ses dires, la médecine ne maîtrise la protection de la patiente. Elle poursuit : « Je soigne la femme et je lui donne des médicaments qui la protègent des mauvais sorts. Si, dans son entourage, il y a des gens qui sont contre le fait qu’elle soit enceinte, je lui donne ce qu’il faut pour contrecarrer leur plan », mentionne la vieille. «Vieux Zadi» est guérisseur dans la commune de Yopougon. La grossesse n’a plus de secrets pour ce vieil homme. «J’ai suivi plus de 1.000 femmes depuis que je suis installé ici. Elles ont toutes eu un accouchement glacé (sans complications) », indique le tradipraticien. Selon lui, toutes les catégories sociales ont recours à ses soins. Il reçoit des patientes de la haute classe, mais aussi, des femmes de classe moyenne. Ses soins sont à la portée de toutes les bourses et sont très efficaces, à l’en croire. Mais le vieil homme avertit : « Je leur dis d’aller à l’hôpital pour des examens, voyant que nous ne sommes pas à mesure de voir dans le ventre. Les examens médicaux sont très importants ». Pour celles qui veulent se protéger, il leur donne des écorces, du caolin, des feuilles fraîches, des potions et autres. « Les femmes qui suivent bien le traitement ne courent aucun risque. Mais, pour plus de sécurité, je leur conseille de se protéger contre les jaloux et les envieux » souligne-t-il. A cet effet, « je leur dis de ne pas dire aux gens qu’elles sont enceintes », car, il y a des méchants qui sont à la base du calvaire des femmes qui ne se protègent pas.
La honte, une autre raison
Certaines femmes disent cacher leur grossesse pour d’autres raisons. Mme Yao, secrétaire de direction, a caché sa grossesse parce qu’elle avait honte. Bien qu’elle soit mariée, elle a eu honte d’avouer à ses amies qu’elle était enceinte. « J’avais honte. Quand on est enceinte, tout le monde sait qu’on a goûté au fruit défendu. Cela gêne un peu. Surtout vis-à-vis de mes parents», confie-t-elle. Touré Yvette aborde dans le même sens qu’elle. La « flic » note qu’une femme cache sa grossesse pour d’autres raisons, hormis les raisons de sorcellerie évoquées. Pour elle, il ne faut pas annoncer sa grossesse à tout le monde, sachant bien qu’il y a de grands risques, selon la médecine, qu’elle n’arrive pas à terme. «Il est mieux que les gens constatent d’eux-mêmes que la femme est enceinte », conclut-elle. Comme l’a évoqué l’officier de police Touré, la science définit autrement les causes des fausses couches.
Guérisseurs ou scientifiques
Mme Touré estime qu’il est mieux de se référer aux médecins pour suivre une grossesse. Selon elle, la grossesse est une période où la santé de la femme est fragile. Elle ne doit donc pas avoir recours à des traitements dont elle ignore l’origine et la posologie. « Quand j’étais enceinte de mon benjamin, je n’ai utilisé que des médicaments modernes et tout s’est bien passé », explique-t-elle. Quant à Oumou, elle reconnaît avoir recours aux tradipraticiens, mais cela ne pas empêché de se rendre à l’hôpital quand elle était enceinte. « Je fais les deux traitements. Je protège mystiquement et médicalement mon enfant. J’avale les comprimés, bois les sirops et je bois aussi des décoctions avec lesquelles je me lave aussi”. Tranche Mme Yao. Pour la secrétaire, on ne doit se référer à la médecine traditionnelle que lorsque la médecine moderne a des limites. Ces limites n’existent pas dans la survie d’une grossesse.
Conseils d’un spécialiste
Une femme enceinte, pour éviter les fausses couches, doit consulter un médecin dès qu’elle constate son état, selon le Dr Adjobi Roland. A travers cette consultation, les examens peuvent révéler des maladies et des malformations. Elles sont automatiquement prises en charge. Par exemple, pour une femme qui a un col ouvert, on peut lui faire un cerclage pour ne pas que l’enfant tombe. Elle doit être moins active et dormir suffisamment. Des médicaments sans avis médical et les toxines telles que le tabac, l’alcool, le thé et le café sont à éviter dans un tel cas. La femme en grossesse doit également réduire ses activités domestiques car, les fausses couches partent du fait que l’organisme est fatigué. « En début de grossesse, le sport est interdit », a insisté Dr Adjobi. Le spécialiste invite les entreprises à accorder des repos à leurs employées qui sont en grossesse quand elles le demandent. Car, l’excès de travail est une menace pour la grossesse.
Adélaïde Konin (Stagiaire)
Elles n’avouent jamais être enceintes. Surtout au cours des premiers mois où, le ventre est petit. Plusieurs raisons justifient ce choix. Marie-Adèle, avoue avoir caché à son entourage son état. « Personne ne savait que j’étais enceinte, hormis mon mari. Que ce soit la première ou la dernière grossesse », a-t-elle affirmé. Cette enseignante de la trentaine est mère de deux enfants. Pour elle, une grossesse ne doit pas être révélée dès les premiers mois à tout le monde. Et surtout lorsque la belle famille est contre l’union des conjoints. « Ma belle-mère n’a jamais voulu de moi. Malgré tout le mal que je me donnais pour lui plaire, je n’étais pas désirée au sein de la famille Seka », relate-t-elle.
Les raisons
Marie-Adèle a caché son état pour des raisons bien précises. Pour elle, ses beaux-parents n’approuvant pas leur union, peuvent lui jeter un sort pour que sa grossesse n’arrive pas à terme. Et de trouver qu’ «il est mieux de mettre son enfant à l’abri des mauvaises personnes ». Oumou, renforce les dires de Marie-Adèle. Enceinte et presqu’à terme, elle a passé tout le temps à nier sa situation. Evoquant les raisons de ses cachotteries, Oumou affirme suivre les conseils de sa mère. « Ma mère m’a toujours conseillé de ne jamais révéler aux personnes qui ne sont pas dignes de confiance que j’attends un enfant. Ce, parce que certaines personnes peuvent être jalouses et faire du mal à mon enfant et à moi. Elles peuvent être très proches de moi. J’ai des amies qui m’envient, ce sont toutes des personnes qui peuvent ne pas vouloir mon bonheur », explique-t-elle. Pour elle, les débuts de grossesse sont très délicats. Il suffit que quelqu’un ait envers vous des pensées obscures, pour que vous perdiez le bébé. C’est pour cette raison que, dès qu’elle sent qu’elle est en grossesse, sa mère la conduit chez une guérisseuse pour en prendre soin.
Quand les guérisseurs entrent dans la danse
« La médecine moderne ne maîtrise pas tous les contours de la grossesse », affirme mamie Aya, tradipraticienne au «Marché gouro d’Adjamé». Selon ses dires, la médecine ne maîtrise la protection de la patiente. Elle poursuit : « Je soigne la femme et je lui donne des médicaments qui la protègent des mauvais sorts. Si, dans son entourage, il y a des gens qui sont contre le fait qu’elle soit enceinte, je lui donne ce qu’il faut pour contrecarrer leur plan », mentionne la vieille. «Vieux Zadi» est guérisseur dans la commune de Yopougon. La grossesse n’a plus de secrets pour ce vieil homme. «J’ai suivi plus de 1.000 femmes depuis que je suis installé ici. Elles ont toutes eu un accouchement glacé (sans complications) », indique le tradipraticien. Selon lui, toutes les catégories sociales ont recours à ses soins. Il reçoit des patientes de la haute classe, mais aussi, des femmes de classe moyenne. Ses soins sont à la portée de toutes les bourses et sont très efficaces, à l’en croire. Mais le vieil homme avertit : « Je leur dis d’aller à l’hôpital pour des examens, voyant que nous ne sommes pas à mesure de voir dans le ventre. Les examens médicaux sont très importants ». Pour celles qui veulent se protéger, il leur donne des écorces, du caolin, des feuilles fraîches, des potions et autres. « Les femmes qui suivent bien le traitement ne courent aucun risque. Mais, pour plus de sécurité, je leur conseille de se protéger contre les jaloux et les envieux » souligne-t-il. A cet effet, « je leur dis de ne pas dire aux gens qu’elles sont enceintes », car, il y a des méchants qui sont à la base du calvaire des femmes qui ne se protègent pas.
La honte, une autre raison
Certaines femmes disent cacher leur grossesse pour d’autres raisons. Mme Yao, secrétaire de direction, a caché sa grossesse parce qu’elle avait honte. Bien qu’elle soit mariée, elle a eu honte d’avouer à ses amies qu’elle était enceinte. « J’avais honte. Quand on est enceinte, tout le monde sait qu’on a goûté au fruit défendu. Cela gêne un peu. Surtout vis-à-vis de mes parents», confie-t-elle. Touré Yvette aborde dans le même sens qu’elle. La « flic » note qu’une femme cache sa grossesse pour d’autres raisons, hormis les raisons de sorcellerie évoquées. Pour elle, il ne faut pas annoncer sa grossesse à tout le monde, sachant bien qu’il y a de grands risques, selon la médecine, qu’elle n’arrive pas à terme. «Il est mieux que les gens constatent d’eux-mêmes que la femme est enceinte », conclut-elle. Comme l’a évoqué l’officier de police Touré, la science définit autrement les causes des fausses couches.
Guérisseurs ou scientifiques
Mme Touré estime qu’il est mieux de se référer aux médecins pour suivre une grossesse. Selon elle, la grossesse est une période où la santé de la femme est fragile. Elle ne doit donc pas avoir recours à des traitements dont elle ignore l’origine et la posologie. « Quand j’étais enceinte de mon benjamin, je n’ai utilisé que des médicaments modernes et tout s’est bien passé », explique-t-elle. Quant à Oumou, elle reconnaît avoir recours aux tradipraticiens, mais cela ne pas empêché de se rendre à l’hôpital quand elle était enceinte. « Je fais les deux traitements. Je protège mystiquement et médicalement mon enfant. J’avale les comprimés, bois les sirops et je bois aussi des décoctions avec lesquelles je me lave aussi”. Tranche Mme Yao. Pour la secrétaire, on ne doit se référer à la médecine traditionnelle que lorsque la médecine moderne a des limites. Ces limites n’existent pas dans la survie d’une grossesse.
Conseils d’un spécialiste
Une femme enceinte, pour éviter les fausses couches, doit consulter un médecin dès qu’elle constate son état, selon le Dr Adjobi Roland. A travers cette consultation, les examens peuvent révéler des maladies et des malformations. Elles sont automatiquement prises en charge. Par exemple, pour une femme qui a un col ouvert, on peut lui faire un cerclage pour ne pas que l’enfant tombe. Elle doit être moins active et dormir suffisamment. Des médicaments sans avis médical et les toxines telles que le tabac, l’alcool, le thé et le café sont à éviter dans un tel cas. La femme en grossesse doit également réduire ses activités domestiques car, les fausses couches partent du fait que l’organisme est fatigué. « En début de grossesse, le sport est interdit », a insisté Dr Adjobi. Le spécialiste invite les entreprises à accorder des repos à leurs employées qui sont en grossesse quand elles le demandent. Car, l’excès de travail est une menace pour la grossesse.
Adélaïde Konin (Stagiaire)