Au terme de la 2ème édition du Festival du Zanzan, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Augustin Kouadio Komoé a fait le bilan et a saisi l’occasion pour donner sa position sur le bicéphalisme qui prospère depuis plus d’une décennie à la tête du royaume Bron. Monsieur le ministre, la 2ème édition du Festival du Zanzan vient de prendre fin. Pensez-vous avoir atteint vos objectifs ? Si oui, lesquels ? Je vous remercie. Je puis vous dire que la 2ème édition a atteint son objectif. Nous nous sommes fixé deux objectifs majeurs, à savoir premièrement, assurer la sauvegarde et la promotion de la culture de cette région, et deuxièmement, assurer l’animation de la région au plan économique. Tout ce que nous avons vu depuis ces trois jours montre que nous avons atteint nos objectifs. Parce que nous avons eu droit à des troupes artistiques de premier plan et à des prestations de qualité. Nous avons constaté que les troupes qui ont concouru l’année dernière, ont gagné en maturité. Nous avons également enregistré une forte mobilisation des rois et chefs traditionnels qui sont les dépositaires de la tradition dans cette région. Depuis le début jusqu’à la fin, nous avons constaté leur présence. Ce sont des indicateurs qui nous permettent de dire que cette édition a connu un succès. Sur l’objectif 2 consistant à donner un coup de fouet à l’économie régionale, j’ai dit également que ce bilan est un peu mitigé. S’il est vrai que nous avons injecté un peu d’argent dans l’économie de la région par les diverses activités que nous avons menées, il est à regretter le manque d’enthousiasme des fils de cette région, qui ne se sont pas mobilisés suffisamment pour saisir les opportunités d’affaires qu’offre ce festival. Mais, je pense que c’est une nouveauté ici, toutes les régions de Côte d’Ivoire avaient leurs festivals sauf le Zanzan. Ce sont des habitudes qu’il faut implanter dans la région. Il faut créer des réflexes à divers niveaux pour que les uns et les autres puissent se sentir concernés et puis, tirer profit de cet événement majeur. C’est ce que je peux dire en termes de bilan pour cette 2ème édition du Festival du Zanzan. Vous avez évoqué tantôt la démobilisation des cadres de la région. Qu’est-ce qui pourrait expliquer ce désistement ? Non ! Il y a une nuance. Je n’ai pas dit qu’il y a une démobilisation des cadres de la région. Je dis que les fils de la région, au plan économique, n’ont pas saisi les opportunités d’affaires qu’offre le Festival. Autrement dit, les fils de la région se sont mobilisés, vous les avez vus, les élus étaient là, les gardiens de la tradition étaient là. Le Festival n’a pas manqué de monde. Au cours de ces trois jours, il y a également eu à tout moment du monde du début à la fin. Au moment où on pensait que les gens sont fatigués, on les a vus attendre d’autres prestations. Je pense que nous devons envisager de faire ce Festival sur une semaine entière. Vu la densité de la culture de cette région, vu l’enthousiasme des différentes sous-préfectures qui rivalisent en savoir-faire, je pense que trois jours ce n’est pas suffisant. Quelle a été la particularité de cette 2ème édition du Festival du Zanzan ? Le Festival du Zanzan consiste à présenter les danses, les instruments de musique et les costumes traditionnels. Voilà, le thème du Festival. Là-dessus, je pense que nous avons atteint nos objectifs. Les danses sont sorties et je pense que les populations se sont régalées. Nous avons eu de beaux costumes, de belles danses et on a eu droit cette année, à la fête des ignames que beaucoup de ressortissants du Zanzan ne connaissent plus. Mais, avec la simulation de cette fête, on a eu une idée de ce rite. Le Festival du Zanzan ne laisse pas un goût d’inachevé, il est accompli. Du point de vue général, si le Festival n’existait pas, il aurait fallu l’inventer. Il a tenu toutes ses promesses. Maintenant, c’est une œuvre humaine, il convient d’améliorer son organisation, de parfaire un certain nombre de choses. Vous avez parlé de la réhabilitation des sites touristiques. Nous avons sillonné quelques-uns. Nous avons eu mal de les voir dans un état de délabrement très avancé. Que comptez-vous faire concrètement pour ces sites-là ? C’est une question en marge du Festival. Je suis très à l’aise pour vous répondre. Vous savez, dans la culture, il y a ce qu’on appelle les arts du spectacle que vous avez pu observer pendant ces trois jours qu’a duré le Festival. Et il y a ce qu’on appelle le patrimoine. Le patrimoine est un pan important de la culture. Or, dans les pays sous-développés, il y a une tendance à laisser aux oubliettes ce patrimoine-là. C’est lui qui permet de restituer une bonne partie de l’identité historique et intrinsèque des individus. Vous savez que la maison de Binger et la maison de Samory Touré à Bondoukou sont chargées d’histoire. Ceux qui ont vécu ici avant nous ont eu à vivre d’instenses moment avec la construction de ces édifices. Aujourd’hui, comme vous, je constate que ces édifices sont en ruine. Eh bien, il y a quelque chose à faire. J’ai indiqué à l’ouverture du Festival que j’ai lancé un programme de restauration de ces édifices. Cela passe par des études architecturales pour essayer de rattraper ce qui est en train d’être détruit. Cela doit être construit sans béton et c’est ce qui va faire la qualité et la valeur de cet édifice. Il y a des experts que j’ai contactés. J’en ai engagé un tout récemment et son rôle est de restituer ces monuments dans leur contexte historique. Après quoi, le gouvernement mettra effectivement de l’argent pour les réhabiliter. Je vous ai dit que ce programme concerne Bondoukou, la ville aux mille mosquées. Mais ça concerne également les mosquées du Nord du pays notamment à Kong, à Korhogo et à Odienné. Vous avez des mosquées de ce type qui sont également menacées de ruine. Nous allons les restaurer pour permettre à notre pays, de pouvoir présenter à la face du monde son patrimoine sur lequel il s’appuie pour aller au rendez-vous du donner et du recevoir dans ce monde, qui est devenu un village planétaire. Monsieur le ministre, on note un bicéphalisme à la tête du royaume du Zanzan. Comment expliquez-vous cela et quelles sont les dispositions prises par les fils de la région pour régler ce problème ? Il y a un plutôt tri-céphalisme, il faut dire. La situation de la succession au trône du royaume Bron est préoccupante. Cette situation dure depuis dix-sept (17) ans. C’est depuis 1994 que la succession au trône Bron s’est mal passée. Et depuis lors, les responsables du comité traditionnel Bron n’ont pas trouvé le moyen de résoudre ce problème. Nous sommes des politiques, nous n’avons fait que constater de près ce qui se passe. Comme il s’agit d’un secteur qui n’est pas réglementé, qui n’est pas une République, c’est un royaume. Nous sommes en République mais nous tolérons la vie des royaumes qui nous aident à comprendre comment nos parents ont animé les cités avant nous. C’est une très bonne chose. C’est pourquoi l’Etat a maintenu ces royaumes-là, même s’ils n’ont pas de pouvoir réel. On les maintient pour nous permettre de restituer une partie de notre histoire. Mais, ces royaumes ont leurs règles de fonctionnement qui ne sont pas les règles de la République. De sorte qu’on ne peut pas demander au gouvernement de la République de régler d’une manière ou d’une autre ces questions. Moi, en tant que membre du gouvernement, il ne m’appartient pas de dire que tel ou tel a droit au trône à la place d’un tel ou un tel autre. Ce que je recommande aux parents c’est d’en appeler à leur sagesse qui a toujours triomphé de cette crise qu’on a eue dans cette région, pour utiliser leur génie et trancher de façon définitive cette question. Ils ont les ressources pour ça, il faut qu’ils asseyent et qu’ils le fassent. Qu’ils prennent le temps pour le faire mais qu’ils le fassent. De grâce, qu’ils n’attendent pas des solutions du ministre de la Culture et de la Francophonie ou du chef de l’Etat, qui leur a d’ailleurs déjà dit - à maintes reprises - que n’étant pas de la tradition Bron, il ne peut donc pas dire qui a le droit de succéder à tel ou tel roi du Zanzan. Deuil Krou Patrick Chris de Bagnon a déposé les baguettes Le monde de la musique ivoirienne est en deuil. Le célèbre batteur du groupe ‘’Les Woody’’, Chris de Bagnon – un des membres fondateurs – est décédé, hier vendredi 28 août 2009, au petit matin au CHU de Treichville. De son vrai nom Christophe Aka, le batteur chanteur Chris souffrait, depuis plusieurs mois, de problèmes cardiaques et d`hypertension. Ses proches dont Jack Delly, également membre fondateur et son chef d’orchestre et le producteur Claude Bassolé ont rempli, a-t-on appris, les formalités d’usage pour que le transfert de sa dépouille soit à IVOSEP. Le programme établi des obsèques sera connu dès lundi, a fait savoir l’artiste Débohi répondant au téléphone de Jack Delly, joint hier. Selon des sources concordantes proches du célèbre Groupe ‘’Les Woody’’ ou garçon en Bété : « La maladie de Chris a commencé par une crise de tension, il y a un an ». Crise qui s’est plus ou moins stabilisée et a débouché sur des problèmes cardiaques. A Chris de Bagnon, il sera même recommandé d’arrêter « la cigarette et l’alcool ». Programme qu’il a toujours respecté jusqu’à ce qu’une « anémie aiguë » – qui ne « rassurait » pas, selon un témoignage pendant sa maladie de Claude Bassolé son manager – ne vienne s’ajouter à la maladie qu’il essayait, tant bien que mal, de traiter. Dans le but de le soutenir, un ‘’concert-solidarité’’ pour récolter des fonds lui avait été dédié le 30 mai 2009 au Café de Versailles à Angré. Malgré tous les soutiens et les traitements, Chris n’a pu survivre à la maladie qui l’a finalement emporté à 51 ans. Le contraignant à déposer définitivement les baguettes. Son dernier concert date de 2008. Il laisse un grand vide tant chez Les Woody que dans la grande famille de la musique ivoirienne. Adieu l’artiste ! Salut l’artiste !
Réalisé par Krou Patrick à Bondoukou
Réalisé par Krou Patrick à Bondoukou