Les jeunes musulmans changent complètement d’habitudes durant la période du jeûne. Chacun veut profiter des bienfaits de ce mois sacré.
Jeunes gens, c’est le mois de carême ! Attention aux comportements déshonorants et honteux ! Personne n’a prononcé visiblement cet avertissement. Mais, la plupart des Abidjanais semblent l’appliquer. «Une semaine avant le mois de Carême, j’ai rompu avec tout ce qui était artificiel sur moi. C’est-à-dire les mèches, le vernis, etc. Je m’habille maintenant de façon responsable», explique Barry Fanta. Cette élève en classe de second habite Bracodi, dans la commune d’Adjamé. Appelée la star du quartier, Fanta se faisait remarquer par son style très fashion. Pantalon taille-basse, décolleté ou body qui moule suffisamment le corps. A la voir, on a du mal à croire qu’elle est issue d’une famille musulmane. «J’ai abandonné mon style habituel. J’observe le jeûne comme tous les autres musulmans. Je dois avoir un peu plus d’égard, non seulement pour la religion, mais, aussi pour mes parents ». Comme elle, nombreux sont les jeunes musulmans qui ont renoncé à leurs habitudes. Aujourd’hui, quand vous vous promenez dans les différentes communes, les mini-jupes, les pantalons tailles-basses et les décolletés aguichants ont diminué considérablement. Boulevard Nangui-Abrogoua, il est 8 heures ce vendredi 28 août. Déjà à cette heure les étalages des commerçants sont montés. Les jeunes filles comme à leurs habitudes font leurs emplettes. Korotoumou est dans le bus de Cocody. Elle compte descendre au niveau du Forum des marchés juste le temps de s’acheter des sandales. Elle est habillée pour la circonstance d’un boubou bleu. Elle a la tête voilée. Fait nouveau, car c’est l’une des rares fois qu’elle s’habille ainsi. «Chaque année pendant le mois de Ramadan, je m’habille ainsi. Après tout, c’est le mois de pardon et d’abnégation ! Il ne faut pas choquer. Mon père est beaucoup strict durant cette période parce que c’est chez nous que la prière du soir se déroule », révèle-t-elle. Sur ce, les portières du bus s’ouvrent. Elle descend tout en prenant le temps de bien ajuster son foulard. Aïda n’échappe pas à ce changement d’attitude. Aujourd’hui, lorsque vous l’apercevez, ses ongles ne sont plus peinturlurés. Cette jeune fille au visage de « poupée barbie » décide, durant ces 30 jours, de rester naturelle. « J’ai coupé mes ongles et mes cheveux pour la circonstance. Cela me permet de faire mes ablutions facilement.» La «go choco» du quartier qui rêve de devenir mannequin a laissé tomber ses mini-jupes. « Je les ai fourrées dans mon placard. J’ai décidé de me consacrer entièrement à Dieu ».
Caresses, baisers…
Bien avant ce mois d’abstinence, Ibrahim Diarra a fait une mise au point avec sa copine. Cet étudiant en lettres modernes et communications à l’université de Bouaké vit une relation amoureuse avec Leïla. « Par respect pour ma religion, je lui ai dit qu’on devrait arrêter de se voir. Elle ne vient plus chez moi. On se voit juste lors des cours au campus. Et c’est tout.». Selon lui, Leïla comprend la situation. «Elle n’est pas musulmane. Mais, elle respecte ma décision». Quant à Madousou Doumbia, elle a arrêté toute relation sexuelle avec son petit ami. «On s’appelle juste au téléphone». C’est la même démarche qu’utilise Coulibaly Obeton. Instituteur, il vit en concubinage depuis 4 ans avec Abiba Dembélé. «Etant donné que notre vie de couple n’est pas légale, quand le mois de Ramadan approche, je lui demande de rentrer chez elle». Selon Obeton, il prend cette décision pour ne pas être en déphasage avec les principes du Coran. Je l’appelle généralement à quatre heures du matin, et le soir, après la rupture du jeûne ». Toutefois, il avoue que cela n’est pas facile. Les amoureux ont souvent une forte envie de se voir mais, ils résistent. « Ce n’est pas facile. Je me dis que ce n’est que quelques jours de privation et donc, je peux faire ce sacrifice à Dieu », souligne-t-il. La plupart des jeunes musulmans qui vivent ce genre de relations disent se ranger pour observer ce mois de jeûne. Baba Soro est un habitué des boîtes de nuit. Pour ce garçon de 28 ans c’est un véritable supplice de ne plus y aller. Quasiment chaque week-end, Baba se rend dans le bar de son frère avec ses copines pour faire le show. Le Zouk, le Coupé décalé et l’ambiance folie sont au menu. Pour la deuxième semaine de ce mois de jeûne qui commence, il regrette déjà ses folles soirées. « Je me réconforte en me disant que j’ai onze mois pour m’égayer et un mois pour me consacrer exclusivement à Allah». La petite amie de Baba n’a pas apprécié le retrait trop brutal de son bien-aimé. « Souvent, elle va en boîte de nuit et après, elle m’appelle tout en pleurant pour me demander d’aller la chercher. Je la connais très bien. Donc je ne cède pas à ses caprices », indique-t-il avec fierté. « J’évite tout ce qui peut me nuire. Je veux que Dieu me pardonne tout ce que j’ai commis comme faute».
..et films osés à plus tard
Dans le souci de respecter ce mois d’abstinence, d’abnégation, beaucoup de jeunes restent déconnectés du monde télévisuel. Les feuilletons très prisés par la gente féminine ne trouvent plus de téléspectateurs. « Je ne suis plus les films, pas même mes feuilletons de 19 heures. D’ailleurs, après la rupture du jeûne tout le monde va à la mosquée. Cela ne me laisse même pas le temps de les regarder », affirme Djédjé Yasmina. Durant le mois de carême, dans la famille de Yasmina, on ne visionne que les Compacts discs (CD) qui ne véhiculent que le message du prophète Mahomet. Le téléchargement de films pornographiques est très répandu chez les jeunes. Issiaka Cissé au tempérament calme est amateur de ce genre de films. «Cela ne fait pas de moi un vicieux. Depuis le début du jeûne, j’ai tout effacé».
Trahi à la mosquée par le portable
Coumba n’oubliera pas de sitôt la honte qu’elle a eue une fois à la mosquée durant le Ramadan de 2007. Cette étudiante en géographie réside sur le campus universitaire. Musulmane, cela ne l’empêche pas de vivre une vie faite de folie et de plaisir. Elle est friande de jeu vidéo et de films obscènes. Elle passe son temps dans les cybers café à les télécharger. Une fois que le mois de jeûne approche, elle se calme. C’est une autre personne qui se présente à ses amies. Elle se consacre entièrement à Dieu. « C’est fini ce genre d’habillement. Il y a un temps pour faire les folies et un autre temps pour être sérieux». Coumba a beau se ranger, cela ne l’empêche pas de visionner de temps en temps les vidéos de son portable. «C’est mon péché mignon. Je ne peux pas m’en passer », avoue-t-elle. C’est ainsi qu’en pleine prière à la mosquée, son portable s’est mis à sonner. Et quelle sonnerie ? Des gémissements se faisaient entendre. Prise de honte, à la fin de la prière, elle a quitté précipitamment le lieu. Et n’est plus revenue durant le reste des jours. « Je ne sais vraiment pas ce qui s’est passé. Aujourd’hui encore j’arrive difficilement à expliquer cette situation », regrette-t-elle. « Depuis cette scène, je me suis débarrassée de ce genre d’appareil. Mon portable actuel est très simple».
Soro Sita (Stagiaire)
Jeunes gens, c’est le mois de carême ! Attention aux comportements déshonorants et honteux ! Personne n’a prononcé visiblement cet avertissement. Mais, la plupart des Abidjanais semblent l’appliquer. «Une semaine avant le mois de Carême, j’ai rompu avec tout ce qui était artificiel sur moi. C’est-à-dire les mèches, le vernis, etc. Je m’habille maintenant de façon responsable», explique Barry Fanta. Cette élève en classe de second habite Bracodi, dans la commune d’Adjamé. Appelée la star du quartier, Fanta se faisait remarquer par son style très fashion. Pantalon taille-basse, décolleté ou body qui moule suffisamment le corps. A la voir, on a du mal à croire qu’elle est issue d’une famille musulmane. «J’ai abandonné mon style habituel. J’observe le jeûne comme tous les autres musulmans. Je dois avoir un peu plus d’égard, non seulement pour la religion, mais, aussi pour mes parents ». Comme elle, nombreux sont les jeunes musulmans qui ont renoncé à leurs habitudes. Aujourd’hui, quand vous vous promenez dans les différentes communes, les mini-jupes, les pantalons tailles-basses et les décolletés aguichants ont diminué considérablement. Boulevard Nangui-Abrogoua, il est 8 heures ce vendredi 28 août. Déjà à cette heure les étalages des commerçants sont montés. Les jeunes filles comme à leurs habitudes font leurs emplettes. Korotoumou est dans le bus de Cocody. Elle compte descendre au niveau du Forum des marchés juste le temps de s’acheter des sandales. Elle est habillée pour la circonstance d’un boubou bleu. Elle a la tête voilée. Fait nouveau, car c’est l’une des rares fois qu’elle s’habille ainsi. «Chaque année pendant le mois de Ramadan, je m’habille ainsi. Après tout, c’est le mois de pardon et d’abnégation ! Il ne faut pas choquer. Mon père est beaucoup strict durant cette période parce que c’est chez nous que la prière du soir se déroule », révèle-t-elle. Sur ce, les portières du bus s’ouvrent. Elle descend tout en prenant le temps de bien ajuster son foulard. Aïda n’échappe pas à ce changement d’attitude. Aujourd’hui, lorsque vous l’apercevez, ses ongles ne sont plus peinturlurés. Cette jeune fille au visage de « poupée barbie » décide, durant ces 30 jours, de rester naturelle. « J’ai coupé mes ongles et mes cheveux pour la circonstance. Cela me permet de faire mes ablutions facilement.» La «go choco» du quartier qui rêve de devenir mannequin a laissé tomber ses mini-jupes. « Je les ai fourrées dans mon placard. J’ai décidé de me consacrer entièrement à Dieu ».
Caresses, baisers…
Bien avant ce mois d’abstinence, Ibrahim Diarra a fait une mise au point avec sa copine. Cet étudiant en lettres modernes et communications à l’université de Bouaké vit une relation amoureuse avec Leïla. « Par respect pour ma religion, je lui ai dit qu’on devrait arrêter de se voir. Elle ne vient plus chez moi. On se voit juste lors des cours au campus. Et c’est tout.». Selon lui, Leïla comprend la situation. «Elle n’est pas musulmane. Mais, elle respecte ma décision». Quant à Madousou Doumbia, elle a arrêté toute relation sexuelle avec son petit ami. «On s’appelle juste au téléphone». C’est la même démarche qu’utilise Coulibaly Obeton. Instituteur, il vit en concubinage depuis 4 ans avec Abiba Dembélé. «Etant donné que notre vie de couple n’est pas légale, quand le mois de Ramadan approche, je lui demande de rentrer chez elle». Selon Obeton, il prend cette décision pour ne pas être en déphasage avec les principes du Coran. Je l’appelle généralement à quatre heures du matin, et le soir, après la rupture du jeûne ». Toutefois, il avoue que cela n’est pas facile. Les amoureux ont souvent une forte envie de se voir mais, ils résistent. « Ce n’est pas facile. Je me dis que ce n’est que quelques jours de privation et donc, je peux faire ce sacrifice à Dieu », souligne-t-il. La plupart des jeunes musulmans qui vivent ce genre de relations disent se ranger pour observer ce mois de jeûne. Baba Soro est un habitué des boîtes de nuit. Pour ce garçon de 28 ans c’est un véritable supplice de ne plus y aller. Quasiment chaque week-end, Baba se rend dans le bar de son frère avec ses copines pour faire le show. Le Zouk, le Coupé décalé et l’ambiance folie sont au menu. Pour la deuxième semaine de ce mois de jeûne qui commence, il regrette déjà ses folles soirées. « Je me réconforte en me disant que j’ai onze mois pour m’égayer et un mois pour me consacrer exclusivement à Allah». La petite amie de Baba n’a pas apprécié le retrait trop brutal de son bien-aimé. « Souvent, elle va en boîte de nuit et après, elle m’appelle tout en pleurant pour me demander d’aller la chercher. Je la connais très bien. Donc je ne cède pas à ses caprices », indique-t-il avec fierté. « J’évite tout ce qui peut me nuire. Je veux que Dieu me pardonne tout ce que j’ai commis comme faute».
..et films osés à plus tard
Dans le souci de respecter ce mois d’abstinence, d’abnégation, beaucoup de jeunes restent déconnectés du monde télévisuel. Les feuilletons très prisés par la gente féminine ne trouvent plus de téléspectateurs. « Je ne suis plus les films, pas même mes feuilletons de 19 heures. D’ailleurs, après la rupture du jeûne tout le monde va à la mosquée. Cela ne me laisse même pas le temps de les regarder », affirme Djédjé Yasmina. Durant le mois de carême, dans la famille de Yasmina, on ne visionne que les Compacts discs (CD) qui ne véhiculent que le message du prophète Mahomet. Le téléchargement de films pornographiques est très répandu chez les jeunes. Issiaka Cissé au tempérament calme est amateur de ce genre de films. «Cela ne fait pas de moi un vicieux. Depuis le début du jeûne, j’ai tout effacé».
Trahi à la mosquée par le portable
Coumba n’oubliera pas de sitôt la honte qu’elle a eue une fois à la mosquée durant le Ramadan de 2007. Cette étudiante en géographie réside sur le campus universitaire. Musulmane, cela ne l’empêche pas de vivre une vie faite de folie et de plaisir. Elle est friande de jeu vidéo et de films obscènes. Elle passe son temps dans les cybers café à les télécharger. Une fois que le mois de jeûne approche, elle se calme. C’est une autre personne qui se présente à ses amies. Elle se consacre entièrement à Dieu. « C’est fini ce genre d’habillement. Il y a un temps pour faire les folies et un autre temps pour être sérieux». Coumba a beau se ranger, cela ne l’empêche pas de visionner de temps en temps les vidéos de son portable. «C’est mon péché mignon. Je ne peux pas m’en passer », avoue-t-elle. C’est ainsi qu’en pleine prière à la mosquée, son portable s’est mis à sonner. Et quelle sonnerie ? Des gémissements se faisaient entendre. Prise de honte, à la fin de la prière, elle a quitté précipitamment le lieu. Et n’est plus revenue durant le reste des jours. « Je ne sais vraiment pas ce qui s’est passé. Aujourd’hui encore j’arrive difficilement à expliquer cette situation », regrette-t-elle. « Depuis cette scène, je me suis débarrassée de ce genre d’appareil. Mon portable actuel est très simple».
Soro Sita (Stagiaire)