Le président du PDCI s`est lancé dans un rôle qui lui sied mal. Voulant contre vents et marées montrer qu`il est en phase avec la jeunesse, il n`a rien trouvé d`autre que de s`exprimer en nouchi. Un exercice périlleux pour quelqu`un dont on connaît les rapports tumultueux qu`il a toujours entretenu avec les jeunes. Voici le discours qu`il a tenu à Treichville. Honorables et Distingués membres des Instances du PDCI-RDA Militantes et Militants du PDCI-RDA, Sympathisants du PDCI-RDA, Et vous les Bramôgô (jeunes de Côte d`Ivoire), Je vous salue. Nous sommes réunis ce matin, à l`invitation de la Fondation Espoir PDCI-RDA de Zié Coulibaly Péwélégnan et de ses amis. Nous sommes venus écouter de la bonne musique produite par nos artistes. Nous sommes venus également lancer la caravane de mobilisation de fonds pour l`élection présidentielle. Vous n`êtes donc pas là pour m`écouter, mais pour écouter les artistes qui se produiront tout à l`heure. Je serai, par conséquent, extrêmement bref dans mes propos afin de vous laisser communier avec ces artistes qui ont accepté de prendre part à ce concert. Je veux d`abord m`adresser à Zié Coulibaly et à son équipe pour leur dire combien je suis enjaillé (content). Depuis quelque temps, vous avez mené plusieurs actions d`envergure: projection d`un film à travers la Ville d`Abidjan sur le bilan de mes actions à la tête de l`Etat, mise sur pied d`un serveur vocal et, aujourd`hui, ce concert de lancement de la caravane de mobilisation de fonds pour la campagne. C`est simplement Kpata ! (extraordinaire). Je salue tous les Bramôgô du PDCI-RDA et les sympathisants qui se sont déplacés en si grand nombre pour venir écouter nos musiciens qui vont donner, j`en suis certain, le meilleur d`eux -mêmes. Votre ardeur militante et votre amour de la musique et du beau constituent des gages certains de ce qu`il est possible de nous retrouver autour d`un idéal commun. Soyez tous remerciés pour votre présence massive et remarquée. Je me tourne à présent vers les femmes, vers les amazones du PDCI-RDA, qui ont été, de tout temps, à la pointe du combat pour une Côte d`Ivoire unie et fraternelle. Nous sommes heureux de vous voir si nombreuses ce matin. Nous savons pouvoir compter sur vous, car vous êtes des femmes choco (charmantes, stylées, à la mode). Ne dit-on pas que ce que femme veut, Dieu le veut? Si vous le voulez, et j`en suis sûr, nous sortirons alors vainqueurs de ce combat, nous serons installés au palais présidentiel, au soir du 29 novembre 2009. Militantes et Militants du PDCI-RDA, Jeunes de Côte d`Ivoire, Bramôgô, Après quatre longues années de tergiversations et de Kouman (parler pour ne rien dire) des refondateurs, voici que la date du 29 novembre 2009 nous a été signifiée comme celle du premier tour de l`élection présidentielle. Nous sommes donc entrés de plain-pied dans la campagne devant nous mener à cette consultation. C`est une évidence pour chacun de nous qu`une campagne électorale coûte cher. Elle se fait avec des moyens, surtout des moyens financiers. Le candidat et la formation politique qui le soutient doivent se préparer financièrement pour faire face aux charges que constituent le transport, les meetings, la communication, la publicité, les spots à la télévision et à la radio, les gadgets, la restauration, la rémunération du personnel qui pourrait être recruté pour des tâches précises, et j`en passe. Il faut, pour faire face à ces charges, disposer de moyens adéquats. La question se pose dès lors de savoir comment financer cette opération. Ou trouver les fonds nécessaires pour mener à bien la campagne? Car, vous imaginez bien la catastrophe que cela constituerait si, par malheur, en pleine campagne, les fonds venaient à manquer. Certes, selon les dispositions de la décision n°2005-07 du 15 juillet 2005, chaque candidat à l`élection présidentielle reçoit une subvention. Mais cette subvention, dont on ne connaît pas a priori le montant, n`intervient qu`après les élections. Elle se compose d`une subvention forfaitaire à chaque candidat ayant obtenu au moins 10% de suffrages exprimés à l`élection présidentielle et d`une subvention complémentaire. Pour prétendre à cette subvention de l`Etat, il faut donc réussir un bon score, sinon un score honorable à cette élection. Vous aurez noté qu`elle ne peut intervenir que pour compenser des dépenses déjà effectuées. Il va de soi qu`aucun candidat ne peut attendre une telle subvention hypothétique. Par ailleurs, je sais trop bien que le gbangban (coup d`Etat) de décembre 1999 a particulièrement appauvri les cadres du PDCI-RDA. Beaucoup ont perdu leurs postes et sont... dans la galère. Très peu sont ceux qui continuent de mener une vie décente. Cela se ressent au niveau des cotisations qui sont pratiquement nulles au sein du parti. Je suis conscient que notre formation politique se maintient par miracle, car aussi bien les auteurs du coup d`Etat que les refondateurs qui ont baga-baga (trompé, rusé) tous les Ivoiriens ne souhaitaient qu`une seule chose, la disparition pure et simple du PDCI-RDA de la scène politique nationale. Vous voyez donc la nature du problème auquel nous sommes confrontés. Malgré les brimades, les frustrations diverses, nous avons tenu bon. Le PDCI-RDA reste un parti politique debout. Nous devons donc continuer de rester debout. Nous avons fait l`essentiel du chemin. Il ne nous reste que quelques kilomètres à parcourir pour atteindre le bout du tunnel, la présidence de la République. Comme de vrais bramôgô, bandons nos muscles pour téguê, (battre, malmener ) ces refondateurs, ils vont fraya (disparaître, fuir). Puisons dans nos tiroirs, dans nos réserves pour sortir le djê (argent) et mettons-les ensemble pour atteindre notre objectif. Pour faire face aux charges indiquées ci-dessus, le candidat que je suis prendra, bien entendu, à sa charge une part importante du budget. L`autre partie doit reposer sur le PDCI-RDA. Dans toute élection, le candidat quel qu`il soit, nanti ou pas, fait toujours des appels de fonds. Nous devons savoir, en effet, qu`un parti politique est essentiellement une sorte de coopérative dont le financement repose sur l`ensemble des sociétaires. Je suis candidat, candidat du PDCI-RDA et j`apporterai une grande part au financement de cette campagne, cela va de soi. Mais vous, vous militantes et militants, sympathisants de notre grand parti, vous devez participer à cette opération si vous voulez que les choses changent. Vous devez accepter d`apporter votre contribution, si modeste soit-elle. Le Président Barack Obama aux Etats-Unis a refusé le financement public de sa campagne et s`est reposé essentiellement sur les dons de petites sommes. Il a de la sorte mobilisé des millions de dollars auprès de quelque deux millions d`Américains, qui ont apporté des sommes inférieures à 200 dollars. De la sorte, il a pu faire face à toutes les dépenses que nécessitait sa campagne. Ces énormes sommes d`argent ajoutées à son charisme personnel l`ont amené à la Maison Blanche. Nous pouvons tenter cette expérience ici, même si nous ne pouvons la copier, et c`est bien ce que font Zié Coulibaly et son équipe. Ils donnent l`exemple qui doit être suivi, qui doit faire école. Ils lancent, à compter de ce jour, la caravane de collecte de fonds en vue de la campagne. Ce faisant, le jeune Zié apporte une innovation de taille dans notre manière habituelle de militer, une nouvelle vision que j`ai toujours appelée de tous mes vœux et qui consiste à mutualiser les moyens à notre disposition au sein du parti, évitant ainsi de laisser reposer la charge sur les épaules d`une seule personne. Si j`ai tenu à venir ici ce matin, en personne, accompagné des membres de la haute direction du Parti, c`est pour apporter non seulement mon soutien total et entier à l`action de la Fondation Espoir PDCI-RDA, mais également inviter les militants de notre parti, les sympathisants et tous ceux qui veulent un changement en Côte d`Ivoire à donner chacun ce qu`il peut pour la victoire du PDCI-RDA et de son candidat. Alors, chers bramôgô, nous n`avons rien à faire avec les flôkô (mensonges) et les V.I (vendeurs d`illusion). C`est kouman et c`est dabâ (manger, abuser, piller). Au soir du 29 novembre 2009, ils vont behou (fuir, disparaître). Je vous remercie de m`avoir écouté et souhaite un bon enjaillement. Ya Fohi ! (Il n`y a rien).
Henri Konan Bédié
Président du PDCI-RDA
Henri Konan Bédié
Président du PDCI-RDA