Invité d’honneur le samedi 29 août 2009 au Centre Pilote de Port-Bouët à l’occasion du lancement des activités de l’ONG Action Internationale pour la Défense des Personnes Sans Voix (AIDPSV), M. Ange Kessi Commissaire du Gouvernement y a fait une intervention très remarquée sur le thème : ‘’Existe-t-il une protection juridique pour les sans voix ?’’. A cette occasion, M. Ange Kessi a exhorté chaque citoyen à s’approprier le combat pour les droits humains. C’est M. Emile Agnimel Mélèdje, président de l’ONG AIDPSV, qui a présenté sa structure. Il a relevé qu’il s’agit d’une ONG de droit juridique contre l’injustice. Elle a pour mission de lutter pour toutes les personnes qui n’ont pas les moyens de se défendre quand elles sont l’objet de toutes sortes d’abus. Pour éclairer le nombreux public présent à cette cérémonie sur le thème du jour, ont débattu le Commissaire du Gouvernement et Me Gnahoua Martial et Zébé Guillaume, avocats au barreau d’Abidjan. Pour Ange Kessi, il faut croire à la force du Droit sur la barbarie humaine. Aussi, a-t-il mis en garde tous ceux qui ont pensé que parce que la Côte d’Ivoire a traversé une grave crise politique, ils pouvaient s’adonner à tous les abus, surtout sur les plus faibles. Abordant sa fonction qui consiste à traquer les éléments des Forces de défense et de sécurité qui violent les droits élémentaires des personnes et des institutions, il a affirmé « être écœuré quand il constate que des FDS s’adonnent à des violences sur des personnes parce que se croyant au-dessus des lois ». Pour lui, tous ces agents qui s’adonnent à des viols sur des femmes pendant les nuits, à tabasser des chauffeurs de taxis doivent être sûrs que la loi les rattrapera tôt ou tard. C’est pourquoi, il a appelé les populations lorsqu’elles sont confrontées à des éléments des FDS d’avoir une attitude aimable et courtoise car « les contrôles et la vérification des identités sous certaines conditions font aussi partie des prérogatives de la police et la gendarmerie », a-t-il précisé. Et d’affirmer que des éléments FDS consciencieux font leur travail, mais ces efforts sont gâchés par les comportements d’une minorité. « Ce sont ces brebis galeuses qu’il nous faut extirper des rangs », a-t-il conclu. Quant aux deux avocats, ils ont souligné que le commun des mortels a en apparence l’inexistence de la protection des sans voix, c`est-à-dire de personnes qui socialement, religieusement et politiquement sont marginalisées, dominées et victimes de traitements dégradants. Mais la Constitution ivoirienne en son article 2 stipule déjà que ‘’Tous les hommes naissent égaux en droit’’. Ils ont souligné que tout un arsenal de lois prend en compte la défense des mineurs, des veuves, des handicapés, des indigents. Malheureusement, ces instruments sont méconnus. Aussi, ont-ils souhaité que les ONG, les médias, et le commun des citoyens soient l’apôtre de la sensibilisation et de la propagation des lois, mais surtout dénoncent sans conditions toutes formes de violations afin que soient punis les auteurs.
Olivier Guédé
Olivier Guédé