Henri Konan Bédié, le président du PDCI a déclaré, samedi, au Parc des sports de Treichville, que ses partisans et lui ont subi des brimades de la part des refondateurs. Malheureusement pour lui, nul ne peut cacher le soleil avec sa main. Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, section du Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), Aimé Henri Konan Bédié alias N’Zuéba, a déclaré avec force, le samedi, au Parc des sports de Treichville, ce qui suit : «Je suis conscient que notre formation politique se maintient par miracle, car aussi bien les auteurs du coup d’Etat que les refondateurs qui ont baga-baga (trompé, rusé, ndlr, en Malinké) tous les Ivoiriens… Malgré les brimades, les frustrations diverses, nous avons tenu bon». Le président du parti cinquantenaire fait certainement allusion à la marche interdite que le RHDP (coalition politique qui rassemble le PDCI, le RDR, l’UDPCI et le MFA) avait organisée en 2005 pour réclamer le départ du président de la République, Laurent Gbagbo. Les Ivoiriens qui sont lucides savent que c’est à la suite des agressions perpétrées sur d’honnêtes citoyens que les Forces de l’ordre et de sécurité sont intervenues. A Treichville, les loups du RHDP avaient égorgé froidement un citoyen qui travaillait paisiblement dans son atelier. A Abobo-gare, ils ont tué des corps habillés et de simples citoyens, brûlé des autobus, saccagé des biens privés et publics. C’est après ces actes de barbarie que les forces de maintien de l’ordre sont descendues sur le terrain. S’il y a eu des excès de la part de ces forces, il faut le déplorer et condamner. Cela dit, malgré le caractère de défiance de l’Etat clairement exprimée par l’opposition, aucun dirigeant n’a été arrêté. Ils n’ont même pas été entendus par la police. Parce que Laurent Gbagbo, grand homme de paix, ne voulait pas envenimer la situation. Rappelons tout net à Bédié que ce qui s’est passé cette année-là n’est rien par rapport aux graves violations des droits de l’homme qui se sont opérées sous son règne. Aimé Henri Konan Bédié alias N’Zuéba a besoin qu’on lui rafraîchisse la mémoire. Souvenirs Décembre 1993, Bédié se jette sur le pouvoir laissé vacant par Houphouet et demande aux Ivoiriens de se mettre à sa disposition. Commencent alors 6 longues années de dictature de Bédié. En 1995, Abou Drahamane Sangaré, alors directeur de publication de La Voie, a été bastonné comme un gamin par le ministre Ouassénan Koné. Le 18 décembre de la même année, suite à la défaite de l’Asec face à Orlando Pirates, les journalistes Freedom Neruda, Koré Emmanuel et leur Directeur de Publication Abou Drahamane Sangaré ont été jetés en prison par Aimé Bédié pour leurs écrits jugés injurieux. Le journaliste James Cenach a été entendu pendant 5h par la police sur le même sujet. Début octobre 99, Charles Blé Goudé se retrouve enchaîné sur son lit d’hôpital après des brutalités exercées sur lui par les forces de l’ordre. Il n’a pas droit à des visites. Octobre 99, Henriette Dagri Diabaté et plusieurs membres de la direction du RDR sont jetés en prison pour avoir protesté contre «la mainmise du PDCI sur les média d’Etat». Bédié lance un mandat d’arrêt contre Alassane Dramane Ouattara qui fuit le pays pour se réfugier en France. Sous Bédié, les étudiants et les partis politiques de l’opposition ont connu les pires humiliations. Les Ivoiriens s’en souviennent. Sauf Bédié, l’auteur de toutes ces humiliations. A moins que N’Zuéba ne prenne plaisir à croire qu’il faisait le bonheur de ceux qui ont vécu la torture sous son régime. L’homme devrait avoir le profil bas. Et reconnaître que c’est grâce à la générosité de Laurent Gbagbo qu’il est rentré de son exil ( ?) français avec tous les honneurs : voitures à son goût, villa meublée à plus d’un demi milliards FCFA, argent, etc. Le luxe quoi. Bédié a été accueilli avec tous les honneurs dus à son rang d’ancien chef d’Etat. Mais Bédié a oublié tout ça. Pour effacer son passé pas du tout glorieux. Par pure démagogie. Délon’s Zadé Delonszade@yahoo.fr
Politique Publié le mardi 1 septembre 2009 | Notre Voie