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Politique Publié le mardi 1 septembre 2009 | Notre Voie

Ça me révolte - Bédié mange son totem

Trop tard ! Il est trop tard pour le président du PDCI qui apprend maintenant à parler le Nouchi. Il a eu le temps de se rapprocher des jeunes, il ne l’a pas fait. Il a choisi plutôt de créer un fossé entre eux et lui du temps où (pour parler comme lui) il était aux affaires. Il a même voulu, pauvre de lui, casser leur puissant mouvement à travers lequel ils se reconnaissent tous parce qu’il défend leurs intérêts : la FESCI. A travers Abidjan et les villes de l’intérieur du pays, il a poursuivi ces jeunes gens et mis en prison ceux sur lesquels il a pu mettre la main. Ils lui en ont gardé dent et promis de lui rendre la monnaie le moment venu. Ce moment est arrivé et Henri Konan Bédié se rend compte, du coup, qu’il lui faut draguer les jeunes. Car son retour «aux affaires» en dépend à quatre vingt dix pour cent. Il a essayé au cours des meetings précédents, de leur faire des yeux doux par de «propositions concrètes». La mayonnaise n’a pas pris. Les derniers sondages en sont la preuve irréfutable. Laurent Gbagbo qui a une longue tradition de lutte et d’amitié avec la jeunesse, dame le pion à tous ses adversaires y compris Bédié. Que faire dans ce cas quand on veut revenir coûte que coûte aux affaires ? On mange son totem. On fait ce qu’on n’a jamais voulu faire, ce qu’on s’est interdit de faire. Et voilà Bédié mangeant en plein meeting à Treichville, son totem. Le président du PDCI qui voit toujours les jeunes (à part bien sûr sa progéniture) comme un ramassis de petites gens de peu de valeur, écervelées, est obligé de se rapprocher d’eux. Et la meilleure des façons choisie par son staff est d’apprendre, maintenant (n’est-ce pas que c’est trop tard ?), à parler leur langage. Celui qui les rassemble et qui leur permet de rêver pour espérer : le Nouchi. Exercice périlleux que celui de compromettre ses principes au lieu, simplement, de faire des compromis. L’exercice risque de se terminer comme un coup d’épée dans l’eau. Parce que cette jeunesse-là est tellement attachée aux principes de vie qu’elle a horreur de ceux qui marchent sur leurs principes, rien que pour gravir un échelon de la vie. Il y a donc de fortes chances que Bédié et son staff aient «labouré dans la mer». Les jeunes auraient pu suivre Bédié dans son déculottage s’ils ne l’avaient pas déjà vu au pied du mur. Or, il y était et ils l’ont vu et bien observé. Ils les a matraqués, malmenés, défigurés. Plus grave, il a fait exiler certains et a brisé la carrière d’autres. Ils étaient là quand le président du PDCI et président de la République signait des licences d’exportation et d’importation de vivriers pour ses seuls enfants. Ils sont encore là, dans la galère de la crise internationale du riz, quand Bédié et ses enfants continuent de vendre le riz importé à un prix hors de leur portée. S’il devrait se rapprocher d’eux, il aurait dû commencer par-là au lieu de le faire de façon opportuniste et grossière. C’est du faux et ça ressemble à un tissu de mensonges cousu de fil blanc. Ça ne fait pas sérieux parce que le candidat du PDCI a attendu d’être coincé pour se souvenir que «dans la vie, il faut penser à l’avenir». Il aurait dû penser plus tôt, quand il dirigeait le pays. Les sages n’oublient jamais pourtant de rappeler que quand on monte, on doit avoir àà l’exprit qu’on descendra tôt ou tard. Bédié n’a jamais pensé qu’il descendrait un jour et qu’il aurait besoin d’une courte ou longue échelle. D’ailleurs, comment appréhende-t-il ce retour aux affaires pour lequel il sacrifie tout quand on sait que dans son entourage immédiat et dans la culture à laquelle il est viscéralement attaché, on ne peut pas avoir été et être ? Ou alors, est-ce l’inexistence à ce jour de la notion d’ancien chef qui le fait tant courir afin de laver l’affront que lui ont fait subir ses ennemis d’hier devenus amis pour la circonstance ? Et si à force de foncer tête baissée, de courir sans arrêt il s’essoufflait pour longtemps ?
Par Abdoulaye Villard Sanogo
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