Leur mentor est de retour après un séjour de trois semaines en France. Les militants et sympathisants du RDR qui ont été longtemps abreuvés de rumeurs les plus alarmantes sur son état de santé, n’ont pas voulu se faire conter l’événement. Ils étaient nombreux hier ceux qui ont fait le déplacement devant la résidence du docteur Alassane Dramane Ouattara pour s’assurer d’eux-mêmes, de son état de santé. Par petits groupes, certains devisaient tranquillement ou se chahutaient en attendant l’arrivée du président du RDR prévue à son domicile aux alentours de 19 h. D’autres préféraient rompre le jeûne du Ramadan et faire la prière de rupture sur la pelouse décorant la devanture de la résidence. Les groupes de danses et d’animation qui tenaient absolument à marquer d’une pierre blanche ce jour de retrouvailles avec leur mentor, rivalisaient d’ardeur pour maintenir une ambiance de fête avec leurs chants et tam-tams devant. Quelques groupements et associations tels que le MONASTA-ADO, ONG Jean Hélène, la Chaîne des colombes ou encore, la direction régionale de campagne de l’Agnéby, plus discrets, préfèrent marquer leur présence par des banderoles. 18h50, un véhicule 4x4 arrive devant la résidence. C’est celle de Rokya Ouattara, une des souers cadettes du président Ouattara. Elle en descend sous des acclamations et salue les militants massés devant l’imposant portail de la résidence avant de pénétrer dans la cour. Quatre minutes plus tard, on entend des sirènes retentir. « Le président est-il déjà là ? », s’interrogent des militants. D’autres n’attendront pas la réponse. Ils se mettent spontanément à applaudir et à scander : « ADO, président ! ADO, président ! ». Fausse alerte ! C’est le convoi et le car des Eléphants footballeurs qui viennent passer. Ils se rendent à l’hôtel du Golf où ils sont au vert pour le macht qui les opposera aux Etalons du Burkina Faso le samedi prochain. Ils reçoivent de vives ovations et acclamations des militants et sympathisants du RDR contents de les voir là. 19h21, des sirènes retentissent. A 300 m de la résidence, des gyrophares fendent la pénombre et la foule de leur lumière bleue. C’est le cortège du docteur Alassane Dramane Ouattara. Des cris de joie et des ovations se font entendre. L’atmosphère devient électrique. Des « ADO ! ADO ! » et « Prési ! Prési ! » fusent de partout. Le service de sécurité ne peut plus contenir la foule. Le bitume est envahi par la masse humaine. Le véhicule de commandement du président du RDR s’arrête. Le mentor des Républicains descend. Il est suivi de son épouse, la Blanche colombe. Le candidat du RDR à la prochaine présidentielle manque d’être happé par le flot de militants que contiennent avec beaucoup de difficultés la garde rapprochée et la sécurité. Mais, le docteur Alassane Dramane Ouattara, heureux de retrouver ses militants, distribuent des sourires et des poignées de main dans la cohue. Les scansions se font de plus en plus belles. Certains militants bravent le cordon de sécurité. Ils veulent toucher leur Bravetchè adoré pour s’assurer si c’est réellement lui qu’on a annoncé pour mort il n’y a pas longtemps. Les plus chanceux qui y parviennent tombent dans une sorte de joie débordante qu’on pourrait croire qu’ils entrent en transe. Le président du RDR a presque fini ses 100 m de bain de foule. Une vieille femme à sa vue, devant le portail, veut à tout prix le saluer. Elle s’écroule. Le fils de Hadja Nabitou Cissé qui l’a aperçue, demande à la garde de la relever et la laisser venir vers lui. Il l’a salue après l’avoir réconfortée par de gentils mots. Une joie indicible se lit dans les yeux de la bienheureuse et son visag s’illumine. Le patron des Républicains sert les dernières mains, son épouse à son côté et met fin à son bain de foule. 19h25, le portail se referme derrière le couple et sa suite. Les militants heureux d’avoir vu leur président pimpant et en bonne santé, peuvent maintenant rentrer sereinement chez eux. Rassurés. A l’intérieur, l’unique Premier ministre d’Houphouët-Boigny qui a enlevé sa veste converse en toute décontraction avec ses proches collaborateurs visiblement heureux de le revoir aussi rayonnant. Après quelques propos recueillis, nous n’avons pas le temps de partager avec eux la collation qui a été servie pour cette belle occasion. Il faut partir. Heure de bouclage oblige.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly