Après la mise en place de la régie Conasfor par le ministère de l'Economie et des Finances, le ministre Bertin Kadet, initiateur de l'idée de soutien à l'Armée invite les Ivoiriens et les amis de la Côte d'Ivoire, à une contribution nationale permanente pour la paix.
M. le ministre, le 7 mai 2009, c'est-à-dire il y a 4 mois, vous avez lancé dans les colonnes de Le Temps, un appel à la mobilisation et à la solidarité autour de l'armée. Aujourd'hui, non seulement le Comité national de soutien aux Forces de réunification (Conasfor) est né, mais l'Etat vient d'en faire une régie, “la régie Conasfor”. Quel sentiment cela vous donne ?
Je suis heureux de constater que l'Etat a créé une régie pour le Conasfor. C'est une reconnaissance des efforts fournis par les opérateurs économiques. En l'occurrence M. Evariste Tié Méambly, un des initiateurs, le plus en vue. Parce qu'au moment où il commençait les démarches pour mettre en place cette structure de soutien aux forces de défense et de sécurité, eh bien ! il n'y avait pratiquement personne. Et puis au fil du temps, il y a eu une sorte de solidarité autour de ce projet. Aujourd'hui, la structure a été créée et je constate que le ministre de la Défense, l'état-major des Armées, mais aussi le ministère de l'Economie et des Finances, tout le monde s'est mobilisé pour donner corps à ce projet. Moi, je ne peux qu'être heureux. Vous savez, en septembre 2002, il y a eu un appel à la mobilisation. Et à la suite de cet appel, il y a eu ce qu'on a appelé l'effort de guerre. Les Ivoiriens ont contribué, chacun avec ses moyens. Et c'est avec ces contributions de la population, que les équipements ont été mis à la disposition de l'Armée pour faire face à la crise, à l'agression. Aujourd'hui, nous sommes dans une autre phase, dans une autre étape: l'étape de la paix et de la consolidation de la réconciliation. Donc une étape de sortie de crise. Il est important que les Ivoiriens appuient cette opération. Il faut faire l'effort de paix. Le Conasfor, avec l'aide des contributions de tous les Ivoiriens et des amis de la Côte d'Ivoire, est l'instrument qui va nous amener progressivement à ce résultat, c'est-à-dire à la paix véritable. Et aujourd'hui, à travers la régie financière que le ministère de l'Economie et des Finances a mise en place, un grand pas a été effectué. C'est pourquoi, je voudrais saluer le ministre Charles Diby qui n'a ménagé aucun effort pour encourager ce genre d'initiative. Non seulement, il gère bien, mais il sait ce qu'il faut faire pour bien gérer. Et ça, il faut l'encourager. A côté de lui, il y a le ministre de la Défense qui a perçu l'intérêt que représente le Conasfor et lui a accordé tout son soutien. Je lui dis merci pour sa vision. Je salue également le président directeur général de la Bni, qui a accepté de loger le compte du Conasfor.
Au début de l'aventure, étiez-vous certain que des personnes comme Evariste Méambly, Henri Gossé, seraient capables de mettre 100 millions de Fcfa chacun dans cette opération ?
Ecoutez, je ne connais pas les poches de ces personnes, mais ce dont je suis sûr, c'est que les Ivoiriens allaient faire quelque chose. Je ne suis pas forcément centré sur Méambly et Gossé, mais j'étais persuadé que les Ivoiriens réagiraient. Ils savent toujours se mobiliser autour des projets communs qui engagent l'avenir de la Nation. Donc que Méambly et Gossé aient offert la somme dont vous parlez, je ne peux que les saluer et les remercier. Mais en même temps, j'appelle les autres Ivoiriens, nantis et moins nantis à sortir quelque chose. Parce qu'aujourd'hui, pour le déploiement de la totalité des 8000 gendarmes et policiers du Centre de commandement intégré (Cci) sur toute l'étendue du territoire national, et pour bien d'autres efforts liés à la sécurité, le Gouvernement a besoin de moyens conséquents. Que chacun se sente donc concerné et contribue à la réussite de cette opération.
Les structures publiques, parapubliques et privées qui hésitent encore ?
Oui, les opérateurs économiques, parce que la sécurité, c'est l'affaire de tout le monde. S'il n'y a pas la sécurité, il n'y a pas d'activité qui puisse prospérer. Donc, c'est l'affaire de tout le monde. Ce que je voudrais dire, c'est qu'il faut que les Ivoiriens sachent que c'est nous qui avons besoin de paix. Nous sommes dans notre pays, et nous avons besoin de paix pour qu'il progresse sur le chemin du développement économique et social. C'est à nous que profite la paix. Quand on voit les pays développés, ils le sont, parce que c'est la paix qui a fait qu'ils ont atteint ce niveau de développement que nous constatons avec admiration. Si tu n'as pas la quiétude, la tranquillité, comment peux-tu d'abord réfléchir, et ensuite développer tes activités ? Donc là où il y a du désordre, rien ne peut y prospérer. Il faut que nous fassions en sorte qu'on dégage le désordre et qu'on installe la paix. C'est cela qui est la voie, et c'est ce que le Conasfor veut faire. Donc j'invite les Ivoiriens à saisir cette occasion, l'occasion de la mise en place de la régie Conasfor, pour y mettre chacun ce qu'il peut. Celui qui a 1000 F, il les dépose sur le compte à la Bni, celui qui a 100 millions Fcfa, il en fait de même. Vous savez, chaque époque a ses réalités et chaque réalité a ses solutions. A l'époque il y a eu, en guise de solidarité, la contribution nationale pour aider à l'emploi des jeunes, parce qu'il y avait des Ivoiriens qui n'avaient pas de travail. Donc, il y a eu ces contributions qu'on prélève directement sur nos salaires, sur nos bulletins. Cela, c'était pour l'emploi. Il y a eu ensuite la redevance relative à la Rti et, en septembre 2002, l'effort de guerre. Aujourd'hui, pour la quête et l'entretien de la paix, il convient de lever une taxe contributive pour la paix. Je ne sais pas encore exactement selon quel schéma, mais cela est possible, pourvu qu'on comprenne le bien-fondé.
Ce serait un soutien permanent à l'Armée à travers le Conasfor ?
Je pense que c'est encore plus intéressant et même fondamental d'instituer cette contribution nationale pour la paix, en ce sens qu'avec cette taxe, face à un péril ou une situation contre la paix, l'on n'aurait plus à tendre la main aux Ivoiriens qui cotisent déjà pour leur sécurité. On peut donc prélever, ne serait-ce qu'une infime partie de notre revenu pour la paix. Pour moi, c'est extrêmement important. Et je lance cette idée pour que, chacun dans son domaine, puisse y réfléchir. Mais la contribution nationale pour la paix sera une bonne chose. La régie Conasfor est un acquis. La contribution nationale pour la paix peut l'alimenter. Et la gestion devra se faire dans la plus grande rigueur pour nous mettre à l'abri des besoins en terme de sécurité. En tout cas, je voudrais que les Ivoiriens pensent à contribuer pour la paix. C'est vraiment essentiel.
Vous avez lancé l'idée de la mobilisation et de la solidarité autour de l'Armée. Elle a pris forme à travers le Conasfor. L'Etat l'a reconnu, mais on ne vous a pas vu à la cérémonie de lancement officiel de ses activités. Que s'est-il passé ?
C'est vrai, mais j'avais effectivement préparé aussi cette cérémonie. Je souhaitais vraiment y être, mais c'était le jour où j'enterrais ma mère. Il y a eu donc cela. Et comme c'était le dernier jour, je ne pouvais pas ne pas être à côté de mes frères et sœurs. Mais je pense que le ministre de la Défense était là. Il y avait le chef d'état-major des Armées, tout le monde a participé à cette fête. C'était important, mais comme j'étais en deuil, je ne pouvais faire autrement. Mais ce n'est pas si grave, puisque les choses se sont très bien passées. J'ai salué les acteurs, j'en suis vraiment heureux. Ce qui compte surtout, c'est ce qu'on fait pour la suite. Et la suite, c'est comment pérenniser le soutien à l'Armée.
Le pérenniser en alimentant la régie Conasfor ?
Tout à fait ! Ce qu'on entreprend pour la suite, c'est de faire en sorte que le compte soit suffisamment renfloué. Et c'est en cela que j'appelle les Ivoiriens à se mobiliser pour la solidarité nationale, pour la paix. Je pense qu'il est temps que nous-mêmes, nous prenions notre sécurité, la sécurité de notre pays, en compte. Après ce qui vient de se passer, la guerre, la crise, je crois que chacun est averti. On ne peut plus s'amuser avec la question qui concerne la sécurité de l'Etat et des habitants de la Côte d'Ivoire.
Entretien réalisé par Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
Coll : Fabrice Tété
M. le ministre, le 7 mai 2009, c'est-à-dire il y a 4 mois, vous avez lancé dans les colonnes de Le Temps, un appel à la mobilisation et à la solidarité autour de l'armée. Aujourd'hui, non seulement le Comité national de soutien aux Forces de réunification (Conasfor) est né, mais l'Etat vient d'en faire une régie, “la régie Conasfor”. Quel sentiment cela vous donne ?
Je suis heureux de constater que l'Etat a créé une régie pour le Conasfor. C'est une reconnaissance des efforts fournis par les opérateurs économiques. En l'occurrence M. Evariste Tié Méambly, un des initiateurs, le plus en vue. Parce qu'au moment où il commençait les démarches pour mettre en place cette structure de soutien aux forces de défense et de sécurité, eh bien ! il n'y avait pratiquement personne. Et puis au fil du temps, il y a eu une sorte de solidarité autour de ce projet. Aujourd'hui, la structure a été créée et je constate que le ministre de la Défense, l'état-major des Armées, mais aussi le ministère de l'Economie et des Finances, tout le monde s'est mobilisé pour donner corps à ce projet. Moi, je ne peux qu'être heureux. Vous savez, en septembre 2002, il y a eu un appel à la mobilisation. Et à la suite de cet appel, il y a eu ce qu'on a appelé l'effort de guerre. Les Ivoiriens ont contribué, chacun avec ses moyens. Et c'est avec ces contributions de la population, que les équipements ont été mis à la disposition de l'Armée pour faire face à la crise, à l'agression. Aujourd'hui, nous sommes dans une autre phase, dans une autre étape: l'étape de la paix et de la consolidation de la réconciliation. Donc une étape de sortie de crise. Il est important que les Ivoiriens appuient cette opération. Il faut faire l'effort de paix. Le Conasfor, avec l'aide des contributions de tous les Ivoiriens et des amis de la Côte d'Ivoire, est l'instrument qui va nous amener progressivement à ce résultat, c'est-à-dire à la paix véritable. Et aujourd'hui, à travers la régie financière que le ministère de l'Economie et des Finances a mise en place, un grand pas a été effectué. C'est pourquoi, je voudrais saluer le ministre Charles Diby qui n'a ménagé aucun effort pour encourager ce genre d'initiative. Non seulement, il gère bien, mais il sait ce qu'il faut faire pour bien gérer. Et ça, il faut l'encourager. A côté de lui, il y a le ministre de la Défense qui a perçu l'intérêt que représente le Conasfor et lui a accordé tout son soutien. Je lui dis merci pour sa vision. Je salue également le président directeur général de la Bni, qui a accepté de loger le compte du Conasfor.
Au début de l'aventure, étiez-vous certain que des personnes comme Evariste Méambly, Henri Gossé, seraient capables de mettre 100 millions de Fcfa chacun dans cette opération ?
Ecoutez, je ne connais pas les poches de ces personnes, mais ce dont je suis sûr, c'est que les Ivoiriens allaient faire quelque chose. Je ne suis pas forcément centré sur Méambly et Gossé, mais j'étais persuadé que les Ivoiriens réagiraient. Ils savent toujours se mobiliser autour des projets communs qui engagent l'avenir de la Nation. Donc que Méambly et Gossé aient offert la somme dont vous parlez, je ne peux que les saluer et les remercier. Mais en même temps, j'appelle les autres Ivoiriens, nantis et moins nantis à sortir quelque chose. Parce qu'aujourd'hui, pour le déploiement de la totalité des 8000 gendarmes et policiers du Centre de commandement intégré (Cci) sur toute l'étendue du territoire national, et pour bien d'autres efforts liés à la sécurité, le Gouvernement a besoin de moyens conséquents. Que chacun se sente donc concerné et contribue à la réussite de cette opération.
Les structures publiques, parapubliques et privées qui hésitent encore ?
Oui, les opérateurs économiques, parce que la sécurité, c'est l'affaire de tout le monde. S'il n'y a pas la sécurité, il n'y a pas d'activité qui puisse prospérer. Donc, c'est l'affaire de tout le monde. Ce que je voudrais dire, c'est qu'il faut que les Ivoiriens sachent que c'est nous qui avons besoin de paix. Nous sommes dans notre pays, et nous avons besoin de paix pour qu'il progresse sur le chemin du développement économique et social. C'est à nous que profite la paix. Quand on voit les pays développés, ils le sont, parce que c'est la paix qui a fait qu'ils ont atteint ce niveau de développement que nous constatons avec admiration. Si tu n'as pas la quiétude, la tranquillité, comment peux-tu d'abord réfléchir, et ensuite développer tes activités ? Donc là où il y a du désordre, rien ne peut y prospérer. Il faut que nous fassions en sorte qu'on dégage le désordre et qu'on installe la paix. C'est cela qui est la voie, et c'est ce que le Conasfor veut faire. Donc j'invite les Ivoiriens à saisir cette occasion, l'occasion de la mise en place de la régie Conasfor, pour y mettre chacun ce qu'il peut. Celui qui a 1000 F, il les dépose sur le compte à la Bni, celui qui a 100 millions Fcfa, il en fait de même. Vous savez, chaque époque a ses réalités et chaque réalité a ses solutions. A l'époque il y a eu, en guise de solidarité, la contribution nationale pour aider à l'emploi des jeunes, parce qu'il y avait des Ivoiriens qui n'avaient pas de travail. Donc, il y a eu ces contributions qu'on prélève directement sur nos salaires, sur nos bulletins. Cela, c'était pour l'emploi. Il y a eu ensuite la redevance relative à la Rti et, en septembre 2002, l'effort de guerre. Aujourd'hui, pour la quête et l'entretien de la paix, il convient de lever une taxe contributive pour la paix. Je ne sais pas encore exactement selon quel schéma, mais cela est possible, pourvu qu'on comprenne le bien-fondé.
Ce serait un soutien permanent à l'Armée à travers le Conasfor ?
Je pense que c'est encore plus intéressant et même fondamental d'instituer cette contribution nationale pour la paix, en ce sens qu'avec cette taxe, face à un péril ou une situation contre la paix, l'on n'aurait plus à tendre la main aux Ivoiriens qui cotisent déjà pour leur sécurité. On peut donc prélever, ne serait-ce qu'une infime partie de notre revenu pour la paix. Pour moi, c'est extrêmement important. Et je lance cette idée pour que, chacun dans son domaine, puisse y réfléchir. Mais la contribution nationale pour la paix sera une bonne chose. La régie Conasfor est un acquis. La contribution nationale pour la paix peut l'alimenter. Et la gestion devra se faire dans la plus grande rigueur pour nous mettre à l'abri des besoins en terme de sécurité. En tout cas, je voudrais que les Ivoiriens pensent à contribuer pour la paix. C'est vraiment essentiel.
Vous avez lancé l'idée de la mobilisation et de la solidarité autour de l'Armée. Elle a pris forme à travers le Conasfor. L'Etat l'a reconnu, mais on ne vous a pas vu à la cérémonie de lancement officiel de ses activités. Que s'est-il passé ?
C'est vrai, mais j'avais effectivement préparé aussi cette cérémonie. Je souhaitais vraiment y être, mais c'était le jour où j'enterrais ma mère. Il y a eu donc cela. Et comme c'était le dernier jour, je ne pouvais pas ne pas être à côté de mes frères et sœurs. Mais je pense que le ministre de la Défense était là. Il y avait le chef d'état-major des Armées, tout le monde a participé à cette fête. C'était important, mais comme j'étais en deuil, je ne pouvais faire autrement. Mais ce n'est pas si grave, puisque les choses se sont très bien passées. J'ai salué les acteurs, j'en suis vraiment heureux. Ce qui compte surtout, c'est ce qu'on fait pour la suite. Et la suite, c'est comment pérenniser le soutien à l'Armée.
Le pérenniser en alimentant la régie Conasfor ?
Tout à fait ! Ce qu'on entreprend pour la suite, c'est de faire en sorte que le compte soit suffisamment renfloué. Et c'est en cela que j'appelle les Ivoiriens à se mobiliser pour la solidarité nationale, pour la paix. Je pense qu'il est temps que nous-mêmes, nous prenions notre sécurité, la sécurité de notre pays, en compte. Après ce qui vient de se passer, la guerre, la crise, je crois que chacun est averti. On ne peut plus s'amuser avec la question qui concerne la sécurité de l'Etat et des habitants de la Côte d'Ivoire.
Entretien réalisé par Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
Coll : Fabrice Tété