Si Laurent Gbagbo est, en tant qu'opposant, à l'origine du retour au multipartisme en Côte d'Ivoire, il se trouve être également, en qualité de Président de la République, le meilleur promoteur des libertés publiques, notamment celle des partis politiques. Dès son premier gouvernement, du 30 octobre 2000, il a commencé à composer avec des ministres de tous les partis politiques essentiels, à l'exception du Rassemblement des Républicains (Rdr) qui a décliné l'offre. La liberté est tellement "versée", que certains acteurs politiques comme Ali Coulibaly du Rdr, ont cru même que le pouvoir était dans la rue. Ils ne se sont pas empêchés de le signifier clairement à leurs militants. Sur les antennes de la télévision ivoirienne, Alphonse Djédjé Mady, Secrétaire général du Parti démocratique de Côte d'Ivoire, s'est permis de traiter impunément d'"irresponsable" le Président de la République, Laurent Gbagbo. La Rti était l'otage des partis d'opposition, alors que le Front populaire ivoirien (Fpi), parti dont est issu le chef de l'Etat, et les mouvements patriotiques étaient censurés. Au cours de son mandat, Laurent Gbagbo a été ouvert à la création de conditions de vie des partis politiques. Il s'agit de la loi relative au financement des Partis et Groupements politiques et des campagnes électorales sur fonds publics. Ainsi, selon le point 13 du communiqué final de l'Accord de Pretoria du 6 avril 2005, "Les signataires du présent accord ont admis d'étendre le principe du financement des partis politiques aux partis politiques non représentés au Parlement. En raison du contexte politique qui a prévalu par le passé". Et dans son discours du 26 mars 2009 où il dit que "La Côte d'Ivoire n'est pas debout, elle est à bout de souffle ", Francis Wodié, le président du Parti ivoirien des travailleurs avoue, malgré ce constat : "le Pit n'a pas 250 millions. Le Pit a 100 millions." Les partis qui ont eu plus d'activités, ont pu percevoir jusqu'à 800 millions de Fcfa de l'Etat. Chose qu'on n'avait jamais vu avant l'accession du Président Gbagbo au pouvoir. Selon Blon Blaise, membre de l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (Udpci), le Président de République a été sollicité et n'a pas hésité à financer un congrès de son parti, dirigé par Albert Mabri Toikeusse. Au regard de tout ce qui précède, on peut affirmer que Laurent Gbagbo a permis aux partis et groupements politiques de mieux s'exprimer et s'implanter sur le terrain.
Germain Séhoué
Germain Séhoué