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Politique Publié le vendredi 4 septembre 2009 | Le Temps

Damana Pickass (conseiller spécial d`Affi N`Guessan) : “Au Fpi, le problème de Directeur de campagne ne nous préoccupe pas”

Dans cet entretien qu`il nous a accordé, l`ex-patron de la jeunesse du Front populaire ivoirien de 1999 à 2001, par ailleurs conseiller spécial du président Affi N`Guessan, se prononce sur la visite de Jesse Jackson, ses relations avec Blé Goudé et la vie de son parti.


M. le conseiller spécial, le mois d`août a été très riche en événements précisément la visite du Révérend Jesse Jackson. Avez- vous un commentaire sur cette visite ?

Je voulais d`abord saluer et féliciter le Cojep qui a eu l`ingénieuse idée d`inviter cette figure emblématique de la lutte pour l`affranchissement des peuples noirs aux Etats-unis. Un grand personnage qui symbolise en lui la dignité de l`homme noir. Ce furent de grands instants d`échanges, de militantisme ; de mobilisation. Je voulais encore une fois remercier le général Blé Goudé pour avoir eu le nez creux d`inviter cette personnalité à un certain moment où notre pays est en crise d`identité, d`indépendance et d`affirmation. Je crois que le combat que nous menons ici en Côte d`Ivoire est quasiment le même que Jesse Jackson a mené à un certain moment aux Etats-Unis parce que c`était pour s`affranchir du racisme des blancs. Que des noirs aient beaucoup plus d`indépendance et de liberté. En Côte d`Ivoire, nous voulons aussi nous affranchir de la colonisation française, beaucoup plus de liberté vis-à-vis de la France.
Quels enseignements peut-on tirer de cette visite ?
Le seul fait que Jesse Jackson se soit déplacé pour venir en Côte d`Ivoire, c`est déjà important pour le pays. Comme je l`ai dit ce n`est pas une autorité banale. Vous savez comment la Côte d’Ivoire est décrite comme étant un pays infréquentable. Je crois que ça fait mentir tous les détracteurs de l’Eburnie. Cela prouve que notre pays est vraiment sur le terrain de la réconciliation et de la paix, ça prouve que la Côte d`Ivoire est un pays fréquentable. Son arrivée prouve que la communauté internationale peut faire confiance à l`accord politique de Ouagadougou qui est en train d`instaurer un cadre favorable à la tenue des élections transparences et justes. De ce point de vue, je pense que la Côte d`Ivoire gagne beaucoup.
Quelle est votre appréciation sur l`incident qui s`est déroulé au complexe sportif de Yopougon ?
C`est un incident regrettable et que nous continuons de regretter. Je me dis que cela n`aurait jamais dû arriver. Cela a un peu terni le succès de cette visite mais il ne faut pas dramatiser ça. Le plus important, c`est que ce monsieur soit venu, qu`il ait tenu un discours important, rassembleur, porteur d`espoir pour toute la Côte d`Ivoire. Surtout qu`il ait rencontré tous les acteurs de la scène politique en Côte d`Ivoire pour leur prodiguer des conseils, leur indiquer le chemin à suivre. Et que cette visite ait focalisé l’attention de la presse internationale et nationale pendant 72 heures sur la Côte d`Ivoire. C`est ce qui est le plus important. Je crois que même si l`incident de dernière minute est regrettable il ne saurait éclabousser le succès et la densité du discours que Jesse a tenu à l`endroit du peuple ivoirien.
Certains Ivoiriens étaient surpris de vous voir à l`aéroport à l`accueil du Révérend parce qu`on disait qu`entre vous et le général Blé, c`était le grand désamour.
Je voulais dire d`abord que je ne sais pas qui tient ces propos. Mais ceux qui disent que c`est la guéguerre, l`animosité entre Blé Goudé et moi, c`est parce qu`ils ne nous connaissent pas bien. Je n`ai plus d`explication à donner sur cette histoire. C`est une perte de temps que de vouloir toujours expliquer, donner les raisons. Le Cojep a organisé une cérémonie très importante et Jesse Jackson est une haute personnalité mondiale. C`est certes une affaire du Cojep mais c`est toute la jeunesse ivoirienne qui était engagée. Tous ceux que notre pays compte comme combattants de la liberté se devaient d`aller accueillir cette icône de la lutte pour le bien-être du peuple.
Vous dites qu`il n`y a pas de guéguerre, or certains Ivoiriens accusent que vous êtes à la base de la création de la conareci qui est un contrepoids du Cojep ?
Pourquoi la Conareci est un contrepoids du Cojep ? Vous croyez que la Conareci n`a rien à faire que d’être un adversaire du Cojep. Ce n`est pas vrai. Pourquoi créer une structure pour être un contrepoids d`une autre structure. Cela procède de la vigueur, de l`enrichissement du débat politique en Côte d`Ivoire. Il n`y a pas de guerre de leadership. Je voulais préciser que la Conareci n`a pas été créée par opposition et par rapport au Cojep. C`est une concession très biaisée des objectifs de la Conareci. A ce titre, il n`y a pas à spéculer sur sa naissance, sur ses objectifs, elle est une structure qui existe et mène ses activités normalement.
Est-ce que vous et Blé, vous vous voyez souvent ?
On s`appelle deux fois par jour.
Mais pourquoi on ne vous voit pas ensemble ?
Pourquoi voulez-vous qu`on soit ensemble ? Il a ses activités et j`ai les miennes. Nous travaillons tous pour la réélection du Président Laurent Gbagbo. Quand on est ensemble peut- être qu`on est inefficace. Il a des chantiers sur lesquels il opère, j`ai mes chantiers sur lesquels j`opère. Et c`est la conjonction de tous ces différents chantiers qui fera que le Président Laurent Gbagbo va gagner les élections demain. Mais quand on éprouve le besoin de nous retrouver, on se voit.
On va parler un peu de votre parti, le Fpi. Quel message allez-vous tenir aux Ivoiriens pour ces élections ? Parce que la base grogne. Elle vous accuse d`avoir relégué les valeurs socialistes depuis que vous êtes au pouvoir.
Je voulais dire aux Ivoiriens que nous allons à des élections extrêmement importantes. Elles vont influencer l`avenir de la Côte d`Ivoire pendant au moins 1OO ans. Ce sont des élections extrêmement déterminantes pour nous, notre avenir, celui de nos enfants et de nos petits enfants. Une telle décision ne peut pas se prendre sur la base de malentendu, de quiproquo avec tel ou tel responsable. On ne peut décider pour les élections qui arrivent parce qu`un tel responsable du Fpi m`a promis une telle somme d`argent et qu`il ne m`a pas donnée, on ne peut pas décider pour les élections qui arrivent parce que toutes les grosses cylindrées qui passent appartiennent au Fpi. L`importance des élections transcende toutes ces considérations, ces frustrations, toutes ces rumeurs. Ce que je voulais dire aux Ivoiriens certainement qu`ils ont été frustrés, c`est peut être vrai que certains responsables du Fpi n`ont pas répondu à leur attente, c`est peut être vrai que certains cadres du parti sont méchants. Je voulais dire que les élections qui arrivent sont très importantes parce qu`il s`agit de choisir entre deux doctrines. Une Côte d`Ivoire où les Ivoiriens sont maîtres de leur destin, où ils sont propriétaires de leur pays, où les richesses de ce pays doivent d`abord profiter aux Ivoiriens. Et l`autre Côte d`Ivoire, où nos dirigeants sont instrumentalisés par l`occident, où ils ont besoin de l`avis des occidentaux pour diriger la Côte d`Ivoire.
Vous qui êtes conseiller spécial du président du Fpi, que répondez-vous à certaines accusations portées sur le président Affi. On dit qu`il est renfermé, tribaliste. Sa gestion est décriée par la base et même par certains cadres du parti ?
Vous savez, les gens racontent beaucoup de choses. Il y a du vrai et du faux, mais je pense qu`il y a beaucoup de faux que de vrai. Aujourd`hui, le Fpi n`a pas l`entièreté du pouvoir en main parce qu`il y a la crise et cette crise a réduit les possibilités du Fpi en terme de ressources matérielles et financières. Alors que par la même occasion, la crise a fait que le nombre de personnes qui sont dans le besoin s`est accru, le nombre de nécessiteux s`est multiplié. Parce que la paupérisation s`est généralisée et a gagné la quasi-totalité des masses. Le Fpi se trouve dans ce dilemme. Sinon, quand vous prenez le budget du Fpi, je crois que plus de 50 % de cet argent est orienté vers les actions sociales. Apporter de l`assistance aux militants qui sont dans les difficultés. Comme il y a beaucoup d`hommes à aider et que les possibilités font qu`on ne peut aider que très peu de personnes, les gens ont l`impression que rien n`est fait. Au niveau local, il y a une très grande pression sur nos cadres surtout dans les zones qui ont connu la guerre. Il faut comprendre qu`ils font beaucoup mais qu`ils ne peuvent pas tout faire. Mais cela n`exclut pas effectivement les cas isolés de responsables qui se sont enfermés et qui ne se sont pas occupés des militants.
Et c`est ce qu`on reproche à votre président. Il est renfermé, il est tribaliste.
Moi, je ne suis pas de la même ethnie qu`Affi N`Guessan, Kla Koué Sylvanus, Demba qui est le Dg de Vitib ne sont pas de la même ethine que le président, Dédi Ensèlme, et je peux en citer beaucoup qui sont dans le cabinet du président du Fpi qui ne sont pas de la même région que lui. Ce n`est pas juste ce que les gens disent. Vous dites que le président est fermé, je peux vous donner son contact (il me l`a donné et ça marche), il n`y a pas d`intermédiaire entre le président Affi et les militants. Il ne passe son temps qu`à recevoir les militants. Aujourd`hui, il ne travaille pas, il s`est mis à la disposition totale du parti. Il passe tout son temps à régler les problèmes des militants, à faire vivre le parti. Et si aujourd`hui, le Fpi a ce rayonnement c`est grâce à la dextérité et à la grandeur d`esprit de son président.
Nous sommes à trois mois de l’élection présidentielle et tous les candidats ont choisi leur directeur national de campagne. Votre candidat Laurent Gbagbo n`a pas encore choisi son Dnc. Quel est l`état d`esprit du Fpi ?
Ce n`est pas un souci pour nous. Dans le camp présidentiel, la nomination du directeur de campagne n`est pas un souci. Ce sont ceux qui ne sont pas dans le camp présidentiel qui en font un souci. Nous sommes tranquilles, nous sommes à l`aise et on constate que ce sont les autres qui en font leurs choux gras. Le fait que Gbagbo n`ait pas encore nommé son directeur de campagne n`empêche pas le Fpi de travailler sur le terrain. Vous ne voyez pas les missions du Fpi se déployer chaque semaine sur le terrain, c`est ce qu`on appelle la campagne. Au moment opportun, quand on va estimer que c`est le moment de désigner notre directeur de campagne, on va le faire. Aujourd`hui, ce n`est même pas une préoccupation pour nous.

Réalisé par Zéré de Mahi
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